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22 décembre 2010 3 22 /12 /décembre /2010 19:26

 

Quelques images transmises par Claude permettent de mieux visualiser les secteurs affectés par les chutes de neige depuis le Week-end dernier .

Il suffit d'observer la ligne Blanche des nuages les plus brillants qui traversent la France du nord selon une trajectoire orientée sud-ouest nord-est . Ils correspondent à la chute de neige la plus forte ce jour là et ils amènent un air doux atlantique qui s'empale dans celui qui descend de la Scandinavie et des régions arctique situé au nord-est.

neige Fougères 18

 

 

 

Le 18 Depuis la veille la neige tombe sur la Bretagne en particulier sur Fougères et la Normandie puis elle affecte Paris. L'image se situe au moment où la chute principale abandonne la Bretagne pour filer vers l'est . C'est la première neige de redoux, la chute s'effectue dès le littoral car le pays est encore froid

Plus au sud, le ciel commence à se dégager. Les températures remontent mais il subsiste de la neige sur les massifs montagneux dès les basses altitudes autant sur les Alpes, les Pyrénées que le Massif central.

 

 

neige Paris Nord

Le 19, le redoux progresse. le nouvel axe d'affrontement entre les airs froids et doux avec les chutes de neige qui accompagnent se sont déplacées de la région parisienne au nord du pays avec des pluies plus au sud de la Loire aval à Paris. La France du sud est dégagée avec quelques brouillards dans le fond de la vallée de la Garonne et des régions encore enneigées. Les nuages qui remontent de Méditerranée annoncent la pluie cévenole du milieu de la semaine.

 

 

neige Ardennes lorraine 20

Le 20, la perturbation s'étire à nouveau de l'embouchure de la Loire à la Lorraine. Dans sa partie occidentale l'avance de l'air doux provoque de la pluie, mais vers le nord et l'est du pays c'est encore de la neige. Le manteau neigeux s'est réduit comme peau de chagrin et les nuages remontent du sud à l'est du Rhône.

 

 

 

12221314n19hvct (b)

Le 22, une nouvelle perturbation traverse le pays de l'estuaire de la Loire aux Ardennes. Elle n'est qu'au début de son cheminement. Dans la pluie à l'ouest elle ne tardera pas à passer à la neige dès les Ardennes et la Belgique.

Plus au sud , de nombreuses lignes de nuages orientés sud-est nord-ouest remontent de Méditerranée, ils amènent un air très doux sur le sud du pays et annoncent les fortes pluies qui vont affecter les hauteurs de l'est du massif central avec le vent de sud.

 

 

L'air n'est pas loin, il s'est seulement replié au delà des frontières de la Belgique et de l'Allemagne, il est près à utiliser la première occasion pour revenir.

La prochaine phase devrait se produire le 24. Après les pluies du sud du pays, l'air froid devrait descendre occuper le terrain avec de la neige à la fin de l'épisode de précipitations puis des gelées !

 

Gérard Staron

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19 décembre 2010 7 19 /12 /décembre /2010 20:22

    Les redoux par vents de sud sont parfois plus dangereux pour l'état des routes que les chutes de neige sur les plateaux du Massif central au dessus de 900 m

Ce dimanche matin , alors que la température de l'air est déjà positive, que le soleil brille de tous ses feux , non seulement l'état des routes ne s'améliore pas, mais il se dégrade sous l'effet d'un vent de sud très virulent sur les plateaux. Alors que dans les zones basses la neige disparait très vite et le thermomètre remonte, ici le souffle du vent renvoie la neige sur la route et forme une pellicule de glace particulièrement glissante sur le réseau secondaire. Au début des années quatre-vingt, je m'étais trouvé dans la même situation avec le passage du paradis du redoux à l'enfer neigeux au dessus de 900 à 1000 mètres.

 La première photo, avec le village de Montregard à 1000 mètres d'altitude dans le fond, permet de distinguerDSCN0486b le voile de neige balayé par le vent sur la chaussée. Le ciel est dégagé à l'exception des nuages qui remontent du sud par dessus la crête des monts du Vivarais

 

La seconde photo est prise sur la route principale de Dunières à Montfaucon à l'entrée de cette dernière bourgade. Alors que la chaussée a été maintenue au noir par les services de déneigement, le vent du sud naissant commence à renvoyer sur la route une pellicule  dans un secteur exposé entre les bâtiments.

 

DSCN0472a

Le vent de sud en altitude est au moins aussi dangereux pour former des congères que la burle en provenance du nord. En quelques heures , par sa virulence, il remodèle très rapidement le manteau neigeux mis en place antérieurement.  L'analyse du manteau neigeux à Pierre sur haute à plusieurs points de mesure m'avait permis de montrer ce rôle très important du vent de sud dans la formation de Congère (G. Staron "L'hiver dans le Massif central 1993 Publications de l'université de Saint Etienne)

 

G. Staron

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18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 15:31

 

Ces redoux qui font peur aux gouvernants!

 

Depuis le début de la semaine, on allait voir ces calamités qui devaient se dérouler jeudi et la nuit suivante. Les transports scolaires, certaines manifestations, des repas de Nöel ont même été annulés à l’avance !

Ceux qui ont lu mes prévisions sur mon blog, ou ceux qui m’ont entendu comme invité du journal de TL7 (Télévision Loire) lundi dernier, ont pu constater mon extrême prudence face aux masses de neige énormes que l’on annonçait pour la nuit de jeudi à vendredi. Jamais vigilance orange pour la neige n’avait été annoncé autant à l’avance, jamais mobilisation des services n’avait été aussi forte contre un événements qui risquait de paralyser la France, saleuses déneigeuses, militaires, services divers, étaient prêts à intervenir. Dès la matinée de jeudi, près d’une moitié de la France, 34 départements était placés en vigilance « orange », toutes les régions Alsace, Franche Comté, Bourgogne Lorraine, Champagne Ardennes, Limousin, Auvergne, et Rhône Alpes avec le département de l’Aveyron même celui du Tarn.

Pourtant un redoux a plus d’un tour dans son sac ! C’est une situation sensible qui peut donner effectivement de la neige quand l’air doux n’arrive pas à déloger l’air froid, mais aussi de la pluie ou une nette remontée des températures quand il est massif. Certains l’ont oublié !

Le redoux de jeudi a pu surprendre, car il arrive après la journée de mercredi la plus froide depuis le début de la vague hivernale. La nuit qui suit est aussi glaciale. A l’exception de quelques secteurs littoraux, la France, mais aussi l’Espagne, gèle avec des températures inférieures à -5° à l’est d’une ligne des Ardennes au Massif central et aux Alpes, et même du grand froid sur la Lorraine et au-delà en Allemagne et en Suisse. Des cellules neigeuses descendant du nord-est dans la langue froide ont même déposé quelques centimètres jusqu’au Pilat avec 5 cm à Saint Etienne avant jeudi matin.

Pourtant le redoux puissant va troubler les cartes des annonceurs de catastrophes neigeuses. Comme il était déjà visible sur l’image de satellite placée sur mon blog, mercredi soir, l’air doux met en place une manœuvre d’encerclement de l’air froid à partir de la Manche et secondairement de la Méditerranée.

Les prémices de l’invasion douce sont visibles dès la nuit de mercredi à jeudi le long des côtes de l’Atlantique et de la Manche. Toutes les régions côtières de la Bretagne à la frontière belge passent dans les températures positives qui poussent même une curieuse avancée jusqu’aux Collines du Perche et à la Beauce. Dans la journée de jeudi, la remontée des températures se poursuit et précède l’arrivée des masses nuageuses de la perturbation sur une grande moitié de l’ouest de la France. La hausse du thermomètre continue même après la fin de la journée à Paris et atteint 4,9° à la station de Monsouris à 20 heures au moment où arrive le cœur des précipitations. La neige reste au nord de la Seine et elle ne déborde en fin de nuit plus au sud que de manière anecdotique. Ce n’est que plus au nord et à l’est où les températures maximales restent négatives que l’on passe réellement à la neige.

Les manœuvres les plus intéressantes de l’air doux ont eu lieu de part et d’autres du Massif central en utilisant les axes du relief. Comme il était prévisible, très vite les températures positives font la jonction entre l’Atlantique et la Méditerranée au niveau du seuil de Naurouze. Après les fortes gelées du matin, dans le Roussillon les maximums dépassent +5°. Dans les landes ils atteignent 9°. De Carcassonne à Toulouse  la jonction s’effectue à +3,5° jeudi après-midi, puis à +8° vendredi matin.

Si les températures restent négatives sur le cœur du Massif central toute la journée de jeudi avec un maximum de -1,5° au Puy en Velay en s’appuyant sur un sol enneigé. L’air doux a réussi une manœuvre d’encerclement par le nord en utilisant le vent du sud qui se met en place en liaison avec les axes des reliefs méridiens à l’avant de la perturbation. A Clermont Ferrand, le vent du sud et les températures deviennent positives dans l’après-midi et continuent de monter avec un maximum de 5,2° à 2h du matin vendredi. Vichy passe aussi dans l’air doux avec  +4,3° à 3 heures vendredi. Paray le Monial rentre dans la douceur à 21 h. A Saint Etienne Bouthéon, le vent du sud s’installe à 18 heures, le thermomètre franchi le zéro à 19 heures et continue à monter dans la nuit jusqu’à 3,2° à 2 heures vendredi et un flux de sud qui forcit. Lyon n’est atteinte que très tardivement par le redoux, avec 1,7° à 6h. Plus à l’est le thermomètre reste négatif.

 Avec l’aide du vent de sud, l’air doux a réussi à encercler la poche d’air froid du cœur du Massif central, à faire la jonction des deux zones de  maximales positives de jeudi, la vallée du Rhône et celle de la Loire et à résister en fin de nuit à l’heure traditionnelle du minimum en maintenant le thermomètre hors gel.

La zone de précipitation principale est passée sur Paris au moment où les températures étaient positives et il n’y a eu qu’une neige symbolique comme d’ailleurs sur la plus grande partie de la France au sud de la Seine. Seules les régions au nord à l’est du Rhône ainsi que les montagnes ont vraiment connu la neige

Pourquoi l’alerte a-t-elle accouché d’une souris ? Pourtant la prévision d’un gros épisode neigeux sur le pays était logique avec l’arrivée d’une perturbation qui venait de Grande Bretagne, soit du nord-ouest, une origine de l’air peu douce habituellement.

Dans une période de redoux, il faut très peu de chose pour faire basculer une situation, quelques degrés d’écart suffisent pour donner de la neige ou de la pluie, pour provoquer une situation d’enfer ou le paradis de la douceur.

Deux éléments ont contribué à faire basculer la situation.

Un léger décalage de trajectoire vers le nord dans l’arrivée de la perturbation pluvio-neigeuse en provenance du nord-ouest.

 Cette dernière descend sur le flanc d’un anticyclone centré sur l’Atlantique. Dans ces hautes pressions un flux d’air plus doux océanique circule au sud des fronts de la perturbation et au nord de ces derniers on se situe dans l’air froid. Il a suffi d’un simple décalage de quelques centaines de kilomètres vers le nord de l’ensemble pour que la neige et le froid restent de la Flandre à la Suisse et que l’air doux puisse occuper la France du Cotentin au nord du Massif central.

Dans cette dernière région, la douceur a reçu un appoint inattendu pendant la nuit. A l’avant de la perturbation les vents passent à l’ouest et au sud-ouest en raison de l’avancée de l’anticyclone sur la France. Dans l’est du Massif central, ces flux sont déviés par les axes méridiens du relief et se changent en un vent de plein sud qui descend des montagnes. De l’air qui descend se réchauffe rapidement, même s’il est froid au départ.

Dans la région stéphanoise, l’épaisseur de la montagne est très faible au niveau du Pilat et un effet de couloir se met en place entre les vallées du Rhône au sud du défilé de Vienne et de la Loire à partir du Forez. Cette communication ne peut pas se mettre en place au cœur du massif dans la partie auvergnate, en raison du caractère imposant de la montagne, mais aussi plus à l’est  dans le val de Saône dans une zone d’influence plus continentale. J’ai souvent constaté cet effet de couloir par-dessus le Pilat, en particulier dans ma thèse « L’hiver dans le Massif central ». Cette fois,  il a facilité l’extension du redoux, à d’autres moments il limite les inversions de températures et il permet aux grosses averses cévenoles de passer parfois par-dessus le Pilat.

L’apocalypse neigeuse ne se produit que lorsqu’on ne l’attend pas, Il faut veiller comme dans la parabole, on ne connaît pas l’heure, surtout à Fougères! Toujours se méfier d’un redoux, il peut surprendre, même un gouvernement et ses représentants!

 

Les Fêtes de Noël et du nouvel an tombant un samedi cette année, la chronique de climatologie vaquera pendant les deux prochaines semaines en raison des programmes spéciaux de Radio Espérance à l’occasion de ces journées particulière. Je vous retrouverai donc sur ces mêmes ondes le samedi 8 janvier à 13 heures 15 et avant sur mon blog. Dans l’attente, je vous souhaite à tous par anticipation un très joyeux Noël .

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15 décembre 2010 3 15 /12 /décembre /2010 19:50

 

La nouvelle image transmise par Claude le 15 décembre à la mi-journée,  peut être comparée à celle obtenue 48 heures auparavant.

12151347N18HVCTc

L’air froid semble avoir atteint son maximum d’extension ce mercredi 15 décembre. Le trait rouge marque approximativement son extension. Il a réussi à s’emparer d’une grande partie de la péninsule ibérique jusqu’à l’amorce de la retombée sur le Portugal et l’Andalousie.

L’Atlantique et la Méditerranée commencent à mettre en place leur réaction. La perturbation océanique tente de pénétrer dans le Golfe de Gascogne, des lignes nuageuses qui n’existaient pas 48 heures auparavant  matérialisent la réaction de la Grande Bleue

Dans les heures qui viennent ces deux attaques peuvent encercler toute la partie méridionale de la poche d’air froid, mais hélas seule une petite partie de la France pourrait être concernée

 

Dans la zone froide on distingue deux secteurs en fonction de l’état du ciel.

Celui recouvert d’une masse de nuages bas de couleur grise qui correspond à la zone des températures les plus basses  avec de petites chutes de neige épisodiques qui descendent du nord-est

Celui avec un ciel dégagé qui correspond à la redescente de l’air en direction de l’ouest qui se réchauffe en même temps qu’il se dessèche

La limite entre les deux espaces s’étire de la Picardie au Limousin et suit ensuite la ligne de crête principale du Massif central avant de tenter de continuer en direction de la Méditerranée

On retrouve aussi des brouillards dans le fond de la vallée de la Garonne mais aussi en Espagne dans les bassins de l'Ebre et du Guadalquivir mais aussi sur la Méseta. Le ciel devient clair quand l'air descend vers le Portugal

Gérard Staron

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14 décembre 2010 2 14 /12 /décembre /2010 19:55

L'image transmise hier à la mi-journée par Claude permet de constater l'extrème avancée de la masse d'air froid qui descend du nord-est en provenance directe de l'arctique. Elle est matérialisée approximativement par le trait rouge.

froid13dec10

Les perturbations océaniques doivent encore attendre sur l'Atlantique. Les monts cantabriques et Ibériques constituent la limite provisoire en Espagne. Les côtes du Maghreb sont approchées. L' extension du froid n'a pas encore atteint celle de la vague de fin novembre mais par contre elle est descendue bien plus bas en latitude sur les Balkans et la Méditerranée orientale avec des chutes de neige sur une zone en dehors de cette image!

 

Outre les brouillards que l'on constate sur la France, cette image montre une diagonale nuageuse qui traverse le pays du seuil du Poutou à la région Rhône Alpes au nord du Massif central et des Alpes du nord. L'air froid qui arrive du nord-est vient accumuler son humidité contre la première barrière montagneuse et les masses nuageuses s'insinuent dans les limagnes et les dépressions qui longent la Loire en détachant l'axe du Forez aux monts de la Madeleine.

Par les temps de nord-est, ceci accentue les précipitations contre ces faces nord sensibles. C'est ce qui s'est produit le lendemain avec les flocons qui sont

venus s'accumuler contre le Pilat.

 

On distingue en outre le manteau neigeux sur les Alpes, les Pyrénées centrales, quelques reliefs du Massif central et sur l'Allemagne, quand le ciel est suffisamment dégager pour l'observer

 

G.Staron

http://www.tl7.fr/Le-journal-du-14-decembre,1984.html

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12 décembre 2010 7 12 /12 /décembre /2010 17:24

Le redoux éphémère de l’Immaculée Conception 2010 à Saint-Etienne (500 m) et Montregard (1000m)

 

Ce document illustre la poussée éphémère du thermomètre qui a connu son paroxysme le 8 décembre !

redoux deb-dec10

Il commence dans la nuit du 5 décembre pour se terminer dans cette du 9 décembre entre deux vagues de froid celle de fin novembre,  début décembre et l’actuelle.

Le flux du sud provoque une première montée brutale des températures dans la nuit de samedi à Dimanche Il commence par Montregard.  L’air doux plus léger passe par-dessus les reliefs de l’est du Massif central et il met plusieurs heures à chasser l’air froid tapi dans la dépression du bassin stéphanois.

Ensuite le redoux est accentué sur l’agglomération stéphanoise par le petit coup de foehn lié à la redescente de l’air du massif du Pilat avec le réchauffement rapide qui en résulte dans l’air sec .

L’écart thermique entre le poste situé sur les hauteurs entre Velay et Vivarais vers 1000 m et le fond du bassin stéphanois est éxacerbé pendant la période diurne de lundi, mardi et mercredi en raison de l’apport de l’ensoleillement lié à l’effet de foehn. Au maximum le mercredi  8 décembre, plus de 17° sont atteint à Saint Etienne contre seulement 12° à Montregard.

Au contraire pendant les nuits, Montregard bénéficie plus du flux de sud en raison de sa position méridionale sur les hauteurs de l’est du Massif central et l’écart des températures entre les deux diminue.

La nouvelle arrivée de l’air froid dans la nuit du 9 décembre est à peine décalée dans le temps entre les deux postes. Saint Etienne commence l’effondrement seulement quelques minutes avant Montregard en raison de sa position septentrionale. Une arrivée d’air froid est souvent  rapide et brutale ! Ici de l’ordre de 10° !

 

Gérard Staron

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11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 16:43

         La météorologie n’arrive pas à quitter la une de l’actualité avec trois événements : une anomalie arithmétique en triangle avec le redoux éclair du sud, la neige parisienne et les crues du nord-est

Dimanche l’air doux océanique remonte rapidement du sud-ouest et chasse brutalement la vague hivernale antérieure. La remontée des températures puis la baisse  est spectaculaire. A Montregard, on passe de -9,1° de minimum le dimanche à +12,4° de maximum le 8 décembre pour choir à -4,3° le 9 décembre !  Sous l’effet d’un flux de sud, les maximums du 8 sont remarquables 19,5° à Saint Etienne Bouthéon sous le foehn du Pilat, 19,3° à Brive la Gaillarde. Les températures dépassent 10° au sud d’un axe du seuil du Poitou au versant méridional des Vosges. En quelques kilomètres, quel contraste le long de cette ligne de démarcation :  14,8° à Limoges contre 2,5° à Angers sans douceur, 15,3° à Nevers contre 0,9° à Orléans, 14,1° à Bâle contre 3° à Strasbourg de maximum quotidien.

neige Paris, crue dec10-2

Cet air doux oblige les perturbations du début de cette semaine à prendre une trajectoire de sud-ouest  entre l’estuaire de la Loire et les Ardennes ou la Lorraine. C’est ainsi que les précipitations des premiers jours de la semaine concernent des lignes parallèles proches d’orientation sud-ouest nord-est. Dimanche il tombe plus de 30 mm vers le seuil du Poitou  jusqu’à 27 mm au pied des Vosges. Lundi sur une diagonale très proche, on mesure 16 mm à Niort et 42 mm à Luxeuil. Mardi, une ligne parallèle de la Loire aval, avec 18 mm à Angers, à la Lorraine, place une première fois Paris au milieu de la zone. Enfin mercredi sur le même axe, on recueille entre 10 et 13mm sur la capitale et environ 25 mm sur Nancy et Metz.

Les précipitations arrivent sous forme de pluie avec des températures positives en provenance de l’océan, de 4° à 7° des côtes de la Vendée à la Bretagne sud. Les masses pluvieuses viennent ensuite de plein fouet heurter l’air froid qui descend du nord-est et qui s’est réfugie sur les Ardennes, zone sans dégel. Le moment du passage de la pluie à la neige s’effectue au moment où l’air de la perturbation rentre dans des régions où la température est proche de zéro. Mardi pour la première chute entre 12h et 14 heures, comme pour la seconde, ce changement s’effectue sur la région parisienne. Les températures minimales sont faiblement négatives et les maximales entre 0 et 1° vers Paris. C’est suffisant pour que la précipitation se transforme brutalement en neige avec le hors d’œuvre de mardi que j’ai personnellement subi et le plat de résistance de mercredi, avec ses 11 cm sur la capitale, qui ont causé tant de problèmes de circulation et de polémiques.

Le troisième événement de ce début de semaine concerne les crues des rivières qui descendent de l’ensemble Vosges, plateaux de Langres. Dans toutes les directions, les cours d’eaux issus de ces hautes terres de l’est ont monté. Vers le sud l’Ognon a atteint 4,5 m à Pesmes dépassant la crue de mars 2006, et un peu en dessous de celle d’octobre 1999. Avec un renfort substantiel du Doubs, 6,24 m à Besançon, l’onde fait actuellement monter la Saône en aval qui dépasse déjà 6m à Verdun sur le Doubs. Vers l’est, Le Zorn et le Moder dépassent 3 mètres dans le nord de l’Alsace. Au nord, La Sarre a atteint 3,79 m à Sarralbe et 5,75 m à Wittring. Vers le nord-ouest la Meurthe avec un maximum de 3,85 m dans la banlieue de Nancy, est relayée en aval par la Moselle qui continue encore de monter à Metz jeudi soir  après avoir déjà atteint 5,5 m. La Meuse amont a commencé à monter jeudi avec déjà 2,36 m à Commercy. Enfin la Marne est la dernière à s’être mis en mouvement et atteignait déjà 2,56 m à Joinville jeudi en fin de journée.

Après des précipitations proches de 100 mm en novembre, des cumuls très élevés sont tombés depuis le début décembre avec 82 mm à Luxeuil et 76 mm à Bâle et pour finir les dernières précipitations du 6 au 8 ont souvent constitué le point d’orgue final. Tous les axes de précipitations présentés un peu plus haut ont convergés vers l’est de la France, un peu au sud des Vosges le 5 et le 6, un peu au nord le 7 et le 8 en suivant la propagation du redoux qui est venu mourir mercredi sur les Vosges. Sur les épaisseurs de neige tombées avant le 6 décembre, sont venues s’ajouter la pluie arrivée au moment du redoux. Les totaux de précipitations ne paraissent pas énormes, mais la  lame de fusion de la neige tombée antérieurement a coïncidé avec l’écoulement de la pluie arrivée au moment du redoux. Le tout s’est produit sur des sols gelés par la vague de froid antérieure. Cet état a empêché toute infiltration et le ruissellement de surface a été exacerbé.

Pour ces trois événements, il est possible dans le passé de trouver des cas de même nature et le plus exceptionnel n’est pas celui qui a provoqué le plus de remue ménage médiatique.

Les crues des rivières descendant de l’ensemble Vosgien semblent inférieures aux inondations historiques que ce soit octobre 1999 pour l’Ognon, mai 1983 pour le Moder, octobre 2006 pour la Meurthe et la Moselle, décembre 2001 pour la Meuse, janvier 1995 pour la Marne. Un minimum de prudence s’impose toutefois car beaucoup de ces rivières n’ont pas encore atteint leur maximum et les mécanismes des inondations océaniques demandent du temps, plusieurs journées, pour se mettre en place et atteindre leur paroxysme.

Les crues qui associent les eaux de la fonte des neiges et de pluies sont très rares en France. Il existe un précédent récent dans la même région avec la crue de la Meuse de fin décembre 2001 qui avait associé la fusion  de 4O cm de neige et 50 à 60 mm de pluie [1]! Le fleuve avait atteint 3,80 m à Commercy. Le retour du froid et du gel avait ensuite cassé l’écoulement vers l’aval et stoppé l’inondation qui n’avait plus présenté de danger à Charleville. Le retour des basses températures, jeudi sur l’est de la France, leur maintien ensuite, risque d’avoir le même effet dans les prochains jours pour diminuer ces crues.

11 cm de neige ont provoqué la pagaille à Paris, certains ont la mémoire courte car des épaisseurs bien plus faibles ont provoqué bien pire dans le passé. Dans « le ciel tomberait-il sur nos têtes ? », je cite 3 cas[2]. Le 4 et le 5 janvier 2003, 5 cm immobilisent 60000 véhicules sur les autoroutes A10 et A11 avec 30000 naufragés de la route. Le 12 janvier 1999 la capitale connaît « une soirée et une nuit de cauchemar » pour une épaisseur encore plus faible. Au début décembre 1993, la capitale avait été aussi complètement paralysée. Les polémiques réapparaissent chaque fois, je note toutefois une différence, autrefois on voulait punir « les coupables » des services, maintenant seul le ministre est responsable. Les temps, les  mentalités et les gouvernements changent… Paris est une capitale régulièrement menacée d’engorgement et la moindre calamité atmosphérique fait passer à la paralysie.  Pour avoir vécu la chute annonciatrice de mardi, j’ai constaté très vite la formation d’une couche de glace fondante dès le début ce que l’on trouve rarement chez nous. Dans mon ouvrage de 2003, j’ai analysé pourquoi « 5 cm à Paris faisaient autant de bruit que 60 cm à New-York ». Une fois de plus on ne peut que constater le manque de civisme et l’indiscipline de nos concitoyens qui pensent qu’ils peuvent passer quand les autres sont stoppés et bloquent la totalité des voies de circulation en empêchant le passage des chasses neige et des saleuses, inutiles pris dans les bouchons ! On aboutit à ces agglutinations de véhicules figés dans le blanc.  L’arrêt de la circulation dans l’attente du déneigement en laissant une voie dégagée dans ce but ne devrait pas être une décision gouvernementale, mais un simple réflexe de bon sens. Rien de nouveau sous le ciel de Paris !

Le seul caractère météorologique exceptionnel est peut être ce contact brutal mercredi entre l’air très doux du sud et celui froid du nord. Pour trouver un contraste aussi fort de températures sur une aussi petite distance, il faut remonter à un hiver du début des années 80 où pendant 15 jours, il faisait +10° à Saint Etienne et -10° à Chalons sur saône. Cette fois ceci n’a duré que 48 heures !

Gérard staron vous donne rendez vous samedi prochain (13h 15) sur les ondes de Radio Espérance, et bonne semaine à tous.



[1]  Voir G. Staron «  Le ciel tomberait-il sur nos têtes ? » 2003 Editions ALEAS 15 quai Lassagne 69001 Lyon, page 155

[2] idem pages 173-175

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8 décembre 2010 3 08 /12 /décembre /2010 20:59

          Je ne pensais pas qu’à Paris hier, je n’avais connu qu’un hors d’œuvre. En prenant mon TGV presque à l’heure à l’arrivée, je ne pensais pas que j’allais fuir l’enfer nival.

 J’ai été surpris de la vitesse avec laquelle les rues parisiennes devenaient glissantes avec la formation d’une petite pellicule de glace pour une faible épaisseur de neige alors que souvent chez nous les chaussées mettent longtemps à être prises. Peut être le rôle de salages préventifs !

12081321zoom

Claude m’a transmis l’image de la désolation nivale du nord de la France, où il ne fait pourtant pas très froid. A près de 20 heures, ce 8 décembre, les températures de la moitié nord étaient situées entre 1 et – 1°, très loin du froid que nous avons subi la semaine dernière. Par contre le contraste était énorme sur quelques kilomètres entre le nord et le sud. A la même heure  15° à Lyon contre 2° à Nevers , 16° à Brives la Gaillarde au sud du Limousin contre 2° à Limoges.

L’image montre ce contraste  de part et d’autre d’une ligne de la Gironde à l’Alsace à la mi-journée.

Au nord des lignes de nuages apportent la neige selon une trajectoire de sud-ouest de l’Atlantique aux Ardennes. Elles entrent en contact avec l’air froid en provenance des hautes latitudes

Le sud du pays est dans l’anticyclone. On distingue dans un ciel clair les restes du manteau nival de la semaine dernière qui tente de survivre sur les reliefs sous le soleil et des températures élevées. On remarque de gros contrastes selon l’altitude.  Le Pilat, le Velay et le Forez sont totalement déneigés car le flux de sud a été très efficace comme je l’avais annoncé dans la prévision alors que des secteurs bien plus bas proches de la vallée du Rhône, ou dans le Limousin  sont encore recouverts.

Gérard Staron

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7 décembre 2010 2 07 /12 /décembre /2010 22:48

L'air froid n'est vraiment pas très loin.Pendant que le redoux a envahi la région Rhône Alpes avec des températures qui dépssent 10° à mon retour à 21 heures.

Une chute de neige a recouvert la capitale ce mardi . elle commence vers 11 heures 30. tient au sol à partir de 12 heures puis cesse progressivement vers 14 heures.

Paris neige1

La première photographie correspond au moment de l'intensité maximale des flocons, le sol du Champs de Mars et les rues commencent à être recouvertes. La Tour Eifel pourtant très proche  est à peine visible au milieu des gros flocons, avec son sommet pris dans les nuages de la perturbation .

 

Paris neige

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La seconde photographie correspond à la fin de la chute. le manteau ne tient pas partout  en fonction de l'influence de l'ilot de chaleur urbain. Les sols goudronnés sombres sont les premiers découverts, les pelouses sont partiellement recouvertes et les allées claires gardent encore le manteau blanc. En fin de journée les restes neigeux ont presque disparus sur la capitale.

La nouvelle perturbation en provenance de l'océan trouve face à elle l'air froid qui continue à descendre des hautes latitudes . A Paris on se situe au coeur de la perturbation et les masses pluvieuses océaniques rencontrent un air de plus en plus froid responsable du passage à la neige. Plus au sud, la région Rhône Alpes est recouverte par l'air doux et la neige présente dimanche a disparue.

La situation s'est inversée. On avait la neige , on l'a perdu. Paris n'en avait  pas et la récupère.

Le redoux n'a progressé que de 500 kilomètres vers le nord !

J'attire peut être la neige.

 

Gérard Staron

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4 décembre 2010 6 04 /12 /décembre /2010 18:43

   L’épisode hivernal commencé le 23 novembre n’est pas complètement terminé mais ses heures sont maintenant comptées. Le 21 novembre commence à se mettre en place la situation météorologique responsable. Un puissant anticyclone grossit du Groenland à l’Islande. Sur son flanc sud-est, un immense couloir dépressionnaire permet à l’air arctique de glisser jusqu’au au Maroc, son avancée extrême. Il est attiré très bas en latitude par une zone dépressionnaire située au début sur l’Italie du Nord.

Sa progression s’effectue par deux vagues successives :

La première d’intensité moyenne a été capable de provoquer des gelée modérées en plaine, les jours sans dégel se limitent aux reliefs relativement élevés ou aux zones sensibles, les chutes de neige se produisent à des altitudes assez basses mais elles ne sont pas capables de tenir au sol à moins de quelques centaines de mètres d’altitude. la faible humidité de l’air froid se condense très vite pour donner des nuages bas.

La progression des températures minimales négatives utilise  les règles de la guerre éclair :

Au début  l’air froid conquiert des têtes de pont en avant du front principal. Le 23, il s’agit  d’une langue de la Vendée à la Normandie et au sud de la Picardie. Le 24, la Sologne, l’arrière des côtes Atlantiques et un axe du Bassin Aquitain au Massif central sont concernés en avant des Alpes et du Jura.

A partir du 25 l’occupation du territoire par les gelées devient plus massive avec le Nord et tous les reliefs de moyenne altitude. Le 26 La Garonne est atteinte. L’essentiel du pays est concerné à l’exception des régions côtières de la Manche et de la Méditerranée. Le 27 les Pyrénées sont franchies, l’Espagne envahie. Seules échappe au gel les côtes Atlantiques.

Après avoir marqué le pas le 28 par un léger recul dans les régions proches de l’Atlantique et en vallée du Rhône, la seconde phase débute en liaison avec une nouvelle pulsion en provenance de Russie. Elle amène des températures bien plus basses : le grand froid (-10°) dans les régions sensibles de la Sologne et dans le Jura, des journées sans dégel en plaine sur une grande partie du pays. Les chutes de neige épaisses tiennent au sol dans des régions littorales.

Les températures maximales négatives progressent telles une armée blindée rapide dans le désert. Le 29 novembre elles envahissent le nord du pays jusqu’à la Seine, le 30 novembre elles dépassent la Loire avec le grand froid du Loiret. Elles atteignent les collines du Perche et de Vendée, le seuil du Poitou , les hauteurs du Massif central en englobant les sillons de la Loire et de l’Allier, et le Rhône en amont de Lyon.

Ce froid intense et persistant est alors stoppé par une opposition d’importance. La Méditerranée et l’Atlantique, aux eaux encore tièdes à cette époque de l’année, ne laissent jamais très longtemps des vagues de froid descendre aussi bas vers le sud sans réaction.

La plus forte provient des basses latitudes. L’air doux bute une première fois sur le froid de la première vague arrivée au niveau du Maroc. Ce premier affrontement détermine de très fortes précipitations sur le nord ouest du pays dans le Gharb. Casablanca reçoit 178 mm dans la nuit de lundi à Mardi. Le redoux remonte très vite vers le nord. Dès le mardi matin, Il ne gèle plus sur la plus grande partie de l’Espagne. La douceur envahit le Languedoc –Roussillon, le Midi Toulousain, la côte d’Azur.

A partir de la mi journée de mardi, ce redoux entre en contact avec l’air très froid de la seconde vague. Il en résulte les très fortes chutes de neige de la région stéphanoise (17 cm) de l’agglomération Lyonnaise et de la vallée du Rhône (30 cm à Roussillon) dans la nuit de mardi à mercredi.

A partir de ce moment, l’affrontement change de forme, d’une guerre de mouvement qui évolue sur de vastes espaces, on passe à une guerre de tranchée où les deux adversaires campent sur des positions défensives. Si vous préférez une comparaison plus sportive, on passe d’un rugby champagne à l’affrontement des packs d’avants. L’air froid se réfugie derrière son bastion de la crête du Massif central surtout dans l’est. Il s’appuie sur le réfrigérateur que représente le manteau nival au sol surtout lors des nuits au ciel dégagé. C’est ainsi que le 2 décembre au matin il fait -13,1° au Puy en Velay et -12,1° à Vichy. L’air doux n’a plus qu’une solution, passer par-dessus, car il est plus léger. Ceci donne des maximums surprenants le 1er décembre : +0, 7° à Mende à 1080 m d’altitude, +2,2 au Puy à 831 m, +0,1° à Saint Etienne Bouthéon à 400 m et 0,0° à Lyon à 200 m. La même anomalie se retrouve le 2 décembre.

La seconde offensive contre l’air froid s’effectue par l’Océan, le jeudi 2 décembre, avec les chutes de neige de la Bretagne et de la Normandie. Moins puissante, les températures négatives reculent assez peu sur les marges du Massif Armoricain.

Un dernier élément va assurer la victoire du redoux dès le week-end. Depuis le 1er décembre la vague de froid  est coupée de son approvisionnement en air arctique à l’arrière. Une ligne d’anticyclone s’est installée de Terre neuve, à l’Atlantique nord, à la Scandinavie et la Russie. L’air froid ne peut plus glisser vers le sud et, privé de ses renforts, il devrait céder dès dimanche.

Cette vague de froid de fin novembre est-elle exceptionnelle ?

Elle surprend par l’espace géographique affecté. Les gelées ont atteint l’Espagne et l’air froid est venu mourir au Maroc.

La plus grande partie de l’Europe est enneigée de la Bretagne à la Russie à l’exception de quelques littoraux et des régions au sud des Alpes et des Carpates. Cette situation ne se produit d’habitude qu’au coeur de la saison.

Sur le Massif central, il est possible de trouver des mois de novembre qui ont connu des épaisseurs ou des durées de neige supérieures à celles atteinte pendant cette fin d’automne. Vous trouverez une analyse dans le prochain bulletin «  Météo fil «  de l’association des météorologistes d’entre Rhône et Loire et sur mon blog.

Au niveau des températures minimales absolues, des records du mois de novembre ont été pulvérisés. A Orléans, la température la plus basse observée pendant un mois de novembre a été battue avec -15,2° le 30 novembre contre -9,5° le 23 novembre 1956 pour la série 1931-80. Celle pour la totalité de l’hiver est approchée -15,8° le 29 novembre 1964 pour la série 1951-80 et -18° pour la série 1931-60. Pendant la série 1931-1960, 18 hivers entiers sur 30 n’avaient pas connu de températures en dessous de-10°. A Clermont Ferrand, -11,5° le 2 décembre, à Vichy -12,1° et au Puy -13,1°, ainsi que -18, 9° ou  -21° dans le Jura sont des valeurs inférieures à celles de certains hivers entiers

Pour les journées sans dégel, avec 4, Orléans a déjà consommé la moitié de la moyenne d’un hiver complet 7,9.

Cette semaine fournit d’autres exemples d’un épisode de froid et de neige, d’ampleur continentale, du niveau d’un épisode intense et long du cœur de la saison.

Deux aspects devraient interroger :

Cette vague de froid survient au moment où la banquise arctique est en train de revêtir son extension hivernale. Sa croissance aux hautes latitudes s’est traduite par une poussée du froid aux latitudes moyennes dès que la circulation générale de l’atmosphère lui en a donné l’opportunité. Depuis 2007, les surfaces publiées montrent qu’elle ne recule plus autant pour le maximum hivernal que le minimum estival.

Cette vague hivernale précoce s’inscrit dans un encadrement de recul des températures depuis 2007. 2010 est déjà assurée d’être la plus froide des  4 années de repli des températures depuis le maximum de 2006. Une peut s’immiscer dans une période de réchauffement sans en modifier la tendance, mais pas 4 consécutives. Depuis 2007, ça ne chauffe plus que dans les têtes.

Gérard Staron vous donne rendez vous la semaine prochaine sur les ondes de Radio Espérance, le texte étant répris sur mon blog gesta.over-blog.com  Bonne semaine.

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