Cultes, covid, et confinement : analyse historique
L’année 2020 aura vu à deux reprises l’interdiction des cérémonies religieuses et plusieurs dimanches, des croyants en prière devant leurs églises !
Jusqu’à quand faut-il remonter pour trouver pareil problème :
Au pire moment de la crise des inventaires en 1906 avec les gouvernements radicaux de la troisième république, les fidèles s’étaient massés devant leurs églises pour les défendre, mais le pouvoir n’avait pas osé interdire les messes !
Pour trouver pareille interdiction, au point de ne pas pouvoir célébrer Pâques, il faut remonter à la terreur de 1794 sous Robespierre. A ces heures sombres on coupait déjà les têtes pas seulement celles de prêtres et des nobles et il y a eu ce l’on nomme maintenant le génocide de Vendée
A une année près, c’est tous les 113 ans que l’on trouve une crise grave entre l’église et l’état !
Par ailleurs l’interdiction des cérémonies religieuses ressemble étrangement à « l’interdit » sanction religieuse médiévale pratiquée le plus souvent par le Pape quand le seigneur d’un pays se faisait remarquer par ses crimes ou par la répudiation de ses épouses ! A plusieurs reprises le Pape avait jeté l’interdit sur le Royaume de France ce qui consistait en un arrêt des cultes et des sacrements comme ce qui a été pratiqué en 2020 ! Cette sanction était très efficace pour faire faire pénitence au récalcitrant. Le problème cette fois, le gouvernement a pris une décision religieuse alors qu’elle était du ressort exclusif d’une autorité religieuse. En pays de laicité, soit de séparation des églises et de l’état, soit chacun chez soi, c’est éminemment fâcheux et pose un problème constitutionnel !
D’ailleurs il a fallu deux condamnations judiciaire par le Conseil d’état, du gouvernement en raison de la liberté des cultes en vertu de la Loi de 1905 ( l’arroseur arrosé) pour que les messes et sacrements puissent être rétablies, la première pendant l’été et la seconde aujourd’hui pour mettre fin à cette jauge inique de 30 personnes par messe. Une véritable provocation , symbolique en raison d’un nombre 30 qui renvoi aux deniers de la trahison de Juda, spatiale puisque ceci correspond à 1 personne pour 30 m2 dans une église de grandeur classique et plus de 100m2 dans la Cathédrale d’Amiens, mais aussi morale car comment séparer les 30 élus, des refusés comme une sorte de jugement dernier politique par anticipation !
Le ministre de la santé s’est ému de l’état psychologique et dépressif de nos concitoyens !
IL est évident que les problèmes économiques induits par la crise sanitaire si largement évoqués par ailleurs, ont un rôle majeur
Le mois de novembre en particulier la troisième semaine accroit cette situation dépressive. C’est toujours un cap délicat à passer, avec la baisse de la durée des jours, l’arrivée de l’hiver, c’est toujours une période difficile au niveau de l’enseignement et des mouvements sociaux qui se développent souvent à cette période, gilets jaunes, grèves contre la réforme des retraites en 1995 et 2019 etc
Une pandémie importante comme celle du covid nous confronte à la mort et aux aspects spirituels qui y sont liés en particulier celui de l’au-delà ! Ceci nous relie au culte des morts, plus ancienne manifestation spirituelle. L’homme n’est pas seulement un animal même augmenté !
Les épidémies ont toujours été un moment de forte spiritualité et notre histoire en garde dans le paysage et la mémoire de nombreux souvenirs avec moult croix et chapelle, coutumes anciennes etc. A Saint Etienne, il y a eu le vœux des consuls de la ville à la vierge Marie après la peste du XVIIème immortalisé par le tableau attribué à un lointain cousin historique Staron à la Grand Eglise ! En ces temps troublés, les hommes ont besoin d’une espérance, et les cérémonies religieuses, la messe et les sacrements pour les catholiques, en sont les formes pour les croyants ! Les en priver, c’est enlever une espérance !
L’homme est « un roseau pensant » avait écrit Pascal, en ces temps d’épidémie le roseau ploie beaucoup, parfois il casse, mais il faut aussi « panser » sa « pensée » sa spiritualité !
G. Staron