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3 novembre 2017 5 03 /11 /novembre /2017 13:02

Le  retour des vieux problèmes géographiques de la France !

Les récentes décisions du nouveau pouvoir, un certain nombre de polémiques ou de déclarations récentes  montrent le retour des vieilles questions d’aménagement du territoire dans notre pays.

La première concerne les rapports Paris et  Province !  En 1947 la publication de l’ouvrage de J.F. Gravier «  Paris et le désert Français » avait fait comprendre  que pendant toute la révolution industrielle, notre capitale avait nourri son développement énorme de la substance de la province qu’elle soit démographique, économique, culturelle, politique ou autre. Depuis les rois de France jusqu’à la troisième république , en passant par la révolution française et le second Empire, l’état Français centralisateur n’avait eu de cesse de tout concentrer à Paris, point de départ des Nationales sous Louis XIV ou des lignes de chemin de fer au XIXème, pour attirer la population au point que sur 200 km autour du monstre de l’agglomération parisienne,  la densité de population est très faible, sans ville importante.

Depuis et surtout sous la cinquième république, le pouvoir politique a tenté d’équilibrer avec la politique dite de décentralisation, déconcentration, les mots utilisés ont été nombreux. La correction a été souvent réduite, par exemple les lignes  de TGV partent toutes de Paris et  les TGV  dits «  Province-Province » desservent  tous  au moins  1 gare d’Ile de France parfois au prix d’un grand détour . Toutefois on a tenté d’atténuer les effets de cette centralisation parisienne avec des métropoles d’équilibre  et  des pouvoirs donnés aux départements et régions !

Or depuis cet été que constate- t-on ?

La diminution drastique des dotations aux collectivités locales coupe toute ressource financière à la province

Tous les grand travaux de province sont stoppés, autoroutes, TGV etc c’est fini, la raison écologique n’est là que pour masquer la mainmise parisienne,  alors que des projets   pharaoniques en particulier de métro démarrent en agglomération parisienne

La politique du logement  mise en place ne concerne que les zones tendues, soit l’agglomération de Paris. Il faut construire pour baisser les prix mais on ignore que sur 90% du territoire il y a un excès de logement  avec  un effondrement du marché !

Tout est clair, la pouvoir actuel est exclusivement parisien pour aspirer les dernières substances de la province,  les territoires, comme on dit maintenant, sont là pour mourir !

Les polémiques ont aussi concerné deux zones géographiques, Bordeaux et Saint Etienne, ce n’est pas un hasard si ces noms sont ressortis  car il s’agit de deux « poils à gratter » très originaux  de la géographie française  depuis l’ancien régime

Bordeaux, est la plus grande réussite portuaire sous la monarchie  dans un pays qui a toujours été en retrait au niveau maritime. Ceci a commencé avec le commerce des vins  à l’époque des anglais pour connaitre son apogée au XVIIIème. A cette époque, Bordeaux est le second port mondial  et le patrimoine architectural que l’on admire aujourd’hui date de cette période faste. Cette richesse a été cassée  par Paris lors de la révolution Française, non seulement  les « girondins » ont été guillotinés, mais en 1799, le trafic portuaire de Bordeaux était dix fois plus faible que 10 ans plus tôt. Depuis la ville et le port s’étaient endormis, la révolution industrielle du XIX ème  les  avait peu concernés. Alors que Bordeaux se réveille, on peut comprendre  que l’arrivée de parisiens gratte le poil les bordelais !

Saint Etienne est aussi un autre poil à gratter : le premier,  le principal et surtout le plus complet et le plus diversifié centre industriel français du pays jusqu’en 1860. Après l’ère de l’armurerie et la passementerie, celle du charbon bien avant les autres principaux  gisements du pays et la métallurgie prend la suite, puis celle des commerces à succursales, du chocolat etc. Ensuite la ville a dû faire face à l’emprise parisienne et à l’hostilité Lyonnaise. Elle a longtemps résisté mais depuis 1974, la crise a fait de très gros  ravages.  Il y a cependant des restes, le siège social de l’un des plus grands groupes français de distribution, un réseau de PME très dense etc... L’agglomération est victime d’un véritable blocus avec  sa liaison vers la vallée du Rhône avec une autoroute saturée dont on repousse régulièrement le doublement  et une voie ferrée délaissée par la SNCF   en dépit d’un nombre de voyageurs qui en fait la première ligne française, hors agglomération parisienne. Alors toute déclaration intempestive peut heurter le poil à gratter de victimes des pouvoirs parisiens et régionaux. L’an dernier un article du Monde avait provoqué une violente réaction dans la ville jusqu’à ce que la journaliste demande grâce. Anecdote  humoristique, Vidal de la Blache, le grand géographe, a placé Saint-Etienne à l’emplacement du Puy dans son « Tableau de la géographie de la France » (carte p 379), Paris n’a jamais su où était Saint Etienne, par contre de Lyon on est obligé de  traverser la ville pour aller au Puy !

 Il n’est jamais bon de chatouiller les susceptibilités géographiques surtout quand ces dernières ont des racines solides dans l’histoire

Gérard Staron

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21 mars 2017 2 21 /03 /mars /2017 10:42
Eruption de l'Etna (17 et 20 mars)

Le satellite russe météor capté par Claude permet d'observer l'éruption en cours de l'Etna 

le 17 mars,  en haut on distingue en noir au centre le point chaud de l'éruption avec autour l'épandage des cendres ainsi que la condensation froide à haute altitude donc blanche  provoquée dans l'atmosphère proche 

le 20 mars,  en bas l'éruption semble faiblir , toutefois  l'image n'est pas à la même échelle. On distingue deux traînées noires de part et d'autre de l'Etna, deux coulées non encore refroidies ?

Dans les deux cas, le vent semble emporter le panache vers le nord  

Gérard Staron 

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2 mars 2016 3 02 /03 /mars /2016 11:17
Enneigement le 1er mars 2016

La dernière image du satellite russe "Meteor M1" du 1er mars 2016 au matin transmise par Claude permet de voir l'enneigement de nos montagnes en profitant du ciel presque complètement dégagé de nos montagnes. On peut le repérer avec cette couleur bleutée qui dessine les contours des reliefs.

On distingue nettement dans les Pyrénées orientales, les massifs du Canigou et du Capcir et leurs prolongements vers l'ouest enneigés séparés par la vallée du Conflent indemne de neige

Sur notre Massif central, les chutes du weekend dernier ont renforcé la présence du manteau sur la bordure orientale des Cévennes au Mézenc avec une jonction entre les massifs du Lozère et de la Margeride.et semble-t-il entre ceux du Mézenc et du Deves (quelques nuages gênent).

Les massifs volcaniques(Aubrac, Cantal et Sancy) sont enneigés avec quelques pointements vers le sud , Monts de Lacaune et peut être sommet du Lévezouet vers le nord , Pierre sur haute.

Même si des nuages gênent l'appréciation sur le Pilat et les monts du Vivarais, la faiblesse de l'extension du manteau est nette sur les montagnes de la Loire et du Rhône par rapport aux autres massifs. la chute du weekend ne s'est pas nettement étendu à ce secteur et auparavant la faiblesse était criarde

Même les montagnes de Corse sont en effet enneigées !

Quant aux Alpes on distingue nettement l'extension de la neige dans la partie méridionale avec la coupure du sillon de la Durance

Plus au nord la couverture nuageuse gène l'appréciation sur les versants Français et Suisse et l'on distingue nettement les vallées du coté italien

Par ailleurs le mistral est encore fort dans la vallée du Rhône, ces lignes de nuages perpendiculaires à la direction du vent en témoignent .

Gérard Staron

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26 juillet 2014 6 26 /07 /juillet /2014 21:09

Chronique N°986

Le vote par l’assemblée nationale de la nouvelle carte des régions ne peut pas laisser un géographe insensible et les modifications effectuées ont-elles gommé une partie des anomalies souvent signalées et en particulier celles strictement géographiques relevées lors de notre chronique N°979 : Découpage régional, la France n'aime pas ses fleuves, réminiscence féodale!, .

Nous avions alors constaté que  la carte des régions françaises alors proposée était en grande partie une réminiscence des provinces d’ancien régime ou même des fiefs des grands seigneurs de l’époque féodale, or une région correspond dans les pays modernes à un espace organisé autour de l’influence d’une ville. Celle-ci, la métropole régionale assure une attraction par son poids économique et démographique et par la qualité de ses services.

Cette carte initiale donnait la portion congrue aux véritables ensembles urbains  susceptibles  de tenir ce rôle en France et de rivaliser avec leurs voisins européens comme Francfort, Turin, Bruxelles, Barcelone ou Gènes. Ces agglomérations sont peu nombreuses en France depuis les siècles où Paris centralise tout et pourtant c’est de leur dynamisme transmis à leur région que dépend en grande partie l’essor économique de notre pays. Ces villes, Lille, Strasbourg, Lyon, Marseille, Bordeaux et Nantes, la liste est close, restaient souvent dans le cadre de leurs régions d’origine dans le premier projet. Seul Strasbourg avait récupéré en plus de l’Alsace la Lorraine et Lyon ajouté l’Auvergne à Rhône-Alpes.  Les corrections récentes ont contribué  à mettre en valeur ces métropoles au lieu de les laisser à l’étroit dans leur région anciennes. L’adjonction de la Picardie au Nord autour de Lille, celle de Champagne-Ardennes avec l’Alsace et la lorraine contribue à faire un grand est avec Strasbourg et celle de Poitou Charente et du Limousin reconstitue une grande Aquitaine autour de Bordeaux qui ressemble aussi au Duché de Guyenne que possédait Aliénor d’Aquitaine avant ses mariages successifs avec Louis VII roi de France et Henri II Plantagenet roi d’Angleterre !

Reste à savoir si ces adjonctions s’inscrivent bien dans l’influence des métropoles qu’elles rejoignent et si ces regroupements par gros paquets de territoires existants à la hussarde  ne pose pas de nouveaux problèmes.

L’adjonction de la Picardie au Nord est totalement logique pour le département de l’Aisne, assez logique pour celui de la Somme qui aurait pu aussi rejoindre  la Normandie comme à l’époque de Guillaume le Conquérant et parfaitement critiquable pour l’Oise dont la partie sud est incluse dans la banlieue de Paris.

Que faire de Champagne Ardennes située sur l’axe Paris Strasbourg mais très éloigné de la capitale alsacienne excentrée et bien trop sous l’influence de Paris au point que la capitale a aspiré une grande partie des forces vives depuis la révolution française. Cette création d’un grand « Est » est peut-être la situation la moins pire au problème peu soluble de l’espace tampon de champagne Ardennes !

Bordeaux pourra enfin retrouver le lustre du grand port européen qui était le sien avant que la révolution puis l’Empire ne casse complètement son activité. Dans la région Charente Poitou, la partie Charente fait incontestablement partie de sa zone d’influence et avait vocation à rejoindre l’Aquitaine, par contre la partie Poitou au-delà du seuil regarde plus vers le Bassin parisien ou le fleuve Loire. De même dans le limousin, la Corrèze et la Haute Vienne regardent vers Bordeaux ce qui n’est pas le cas de la Creuse. Souvenez-vous de ses maçons qui montaient vers Paris !

Cette valorisation des véritables capitales régionales contribue à structurer le réseau urbain de ces régions en fournissant à la métropole des relais

Dans le Nord, Lille avec la grande conurbation du bassin houiller ou les ports éparpillés de la côte ne disposait pas de relais puissant et elle va en trouver un avec Amiens.

Dans le grand « Est », le réseau urbain sera aussi structuré par Metz Nancy et Reims qui pourront devenir les centres régionaux aux côtés de la capitale Strasbourg en bout de ligne.

Dans l’Aquitaine, Bordeaux ne disposait de relais que vers le sud avec Pau, le réseau urbain régional va s’équilibrer vers le Nord avec La Rochelle, Limoges et Poitiers même si cette dernière ville devrait logiquement plus regarder vers le bassin de la Loire !

De même dans la région centre-est autour de Lyon, le réseau urbain sera plus équilibré puisque Clermont Ferrand va ajouter son influence à l’ouest à celle de Saint-Etienne, face à Grenoble et aux villes savoyardes Chambery et Annecy à l’est .

On peut regretter que cette démarche de mise en valeur de nos capitales régionales susceptibles de concurrencer leurs homologues européennes n’ait pas été continué en rassemblant une grande région du Val de Loire autour de Nantes et en laissant orpheline une région Centre qui n’a pas de vraie capitale régionale entre Orléans trop sous l’influence de Paris, Bourges centrale mais au poids faible et Tours peu dynamique. Organiser une région autour de l’axe de dynamisme que pourrait représenter le fleuve Loire aurait pu être une première en France ! Pourquoi dans notre pays on ne construit pas le dynamisme économique autour des axes fluviaux comme chez nos voisins européens ! Il est vrai que l’on touche ici à l’épineux problème de Nantes qui est revendiqué de façon historique par la Bretagne dont elle a été la capitale de son duché mais qui a vocation à devenir une métropole de la Loire regroupant les anciennes régions Pays de Loire et Centre en se servant du fleuve pour instiller son influence. Ceci équilibrerait le réseau urbain de cet ensemble , Angers, Tours, Bourges, Orléans, le Mans devenant des relais au long du fleuve ou de ses affluents ! Les deux vocations de Nantes, historique et bretonne comme ligériennes et géographique  sont légitimes, mais ne  rejouons pas  le film des visiteurs 1 ou 2 !

Le gros problème reste le sud au point que cette fusion Midi Pyrénées et Languedoc Roussillon ressemble à une provocation bizzare. Le seul moment où un conglomérat semblable a existé, se situe avant la croisade contre les Albigeois au début du 13ème siècle, au moment où le Comté de Toulouse devenu Cathare dépendait plus du Roi d’Aragon que de celui de France. Dans cette Croisade certains ne voient que l’aspect religieux, en ignorant celui politique qui a permis au Roi de France d’implanter son influence dans le sud et de repousser le Roi d’Aragon. La bataille la plus importante, celle de Muret, entre les croisés de Simon de Montfort venant du nord et les seigneurs d’Aragon du sud  constitue une véritable victoire nationale française, fondatrice de notre pays dans le sud

Aujourd’hui l’analyse du réseau urbain de cette partie de la Méditerranée montre qu’il n’y a que deux capitales millionnaires possibles Marseille et Barcelone. Si le Languedoc avait été intégré à Provence Cote d’Azur , c’était confirmer un réseau urbain équilibré avec Marseille comme capitale relayée d’un côté par Montpellier et de l’autre par Nice. Rassembler Languedoc Roussillon et midi Pyrénées, c’est favoriser Barcelone au dépens de Marseille. En effet la nouvelle région n’aura pas de capitale claire, la différence entre Toulouse et Montpellier n’est pas évidente, ce qui créera un problème de leadership et en plus aucune des deux n’est de taille à faire face à la capitale multimillionnaire de la Catalogne si proche ! 

En plus ces deux région, séparés par la barrière de la montagne Noire aux Cévennes n’ont rien en commun, ni le climat, ni les paysages, ni les activités agricoles et touristiques, alors cette fusion de Midi-Pyrénées et du Languedoc-Roussillon , est-elle la revanche de la bataille de Muret  ?  Une reprise au XXIème siècle en sens inverse  du conflit d’influence d’alors entre l’Aragon aujourd’hui catalogne et la France?

Gérard Staron vous donne rendez vous samedi prochain sur Radio Espérance … Bonne semaine

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8 juin 2014 7 08 /06 /juin /2014 20:37

Chronique N°979

Un géographe est obligé de réagir quand on met en place un nouveau découpage régional de notre pays !

Il n’y a rien de plus géographique que l’organisation territoriale d’un pays et pourtant le silence de mes collègues géographes est étourdissant. Dans le projet actuel on entend beaucoup les politiques, les journalistes, les juristes etc mais jamais les géographes.

Une réduction du nombre des régions françaises de 22 à une grosse dizaine est depuis longtemps une nécessité largement admise. Beaucoup de celles qui existent n’ont pas la taille suffisante par leur population par leur poids économique, des autres des pays européens. De même leurs capitales régionales n’ont pas le rayonnement de leur voisines. Toulouse ou Montpellier face à Barcelone, Lyon face à Turin, Lille face à Bruxelles sont déjà à peine au niveau alors ne parlons pas de Limoges, Chalons en Champagne Amiens etc.

Il est bien évident qu’une réduction du nombre de régions est plus facile à réaliser qu’une disparition des départements. Si la région est le découpage territorial adapté à la géographie moderne, leur mise en place en France est assez récente, à peine 50 ans,  au point que l’attachement de nos concitoyens à cette entité est encore limitée et qu’il est encore possible d’effectuer des charcutages de territoires ! Au contraire, si le département est une entité inadaptée, conçue à une époque où l’on se déplaçait encore à cheval, par son ancienneté, la population est très fortement attachée à cet espace qui marque son cadre de vie depuis plus de 2 siècles ! Il y a là une contradiction entre adaptation à la géographie et attachement des populations qui ne facilite pas la solution d’une réforme territoriale pourtant nécessaire et réduire le nombre de région est le moins difficile à effectuer !

Que penser du découpage sorti en début de semaine !

D’abord la France n’aime pas ses fleuves !

Toutes les régions saucissonnent les principaux bassins fluviaux. C’est le cas du Rhône qui sert de frontière près de son delta et qui est  sectionné en bandes transversales par rapport à son cours avec Rhône Alpes Auvergne , ( cette réunion évoquée depuis longtemps sera plutôt favorable à Saint Etienne et la Haute Loire artificiellement séparés jusque-là). Autre bande transversale à la Saône avec la fusion de Bourgogne et Franche Comté. Dans les deux cas il y a des orphelins qui sont bien excentrés à l’ouest, le Cantal pour la première et la Nièvre et L’Yonne pour la seconde. Dans ces cas les communications avec Lyon par le Lioran dans un cas et avec Dijon par le Morvan ne sont ni faciles, ni rapides ! Le même saucissonnage transversal est visible pour le bassin de la Loire avec Pays de la Loire, un conglomérat central et des bouts de régions de l’est, pour celui de la Garonne avec le maintien de la division existante et aussi celui de la Seine tout aussi découpée !

Ce problème de la France avec ses fleuves n’est pas nouveau. Les voies navigables modernes ne sont chez nous que des culs de sacs, Seine jusqu’à Paris, Rhône et Saône jusqu’à Lausonne. Les liaisons qui auraient pu former un réseau ont été abandonnées, Rhin-Rhône, ou à l’état d’un projet éternellement repoussé Paris Nord. La France a toujours préféré pour ses transports, le train puis la route à la voie d’eau contrairement à ses voisins du nord. Partout en Europe ou dans le monde, un fleuve est un axe de vie qui draine les activités et stimule l’économie, ce n’est pas le cas chez nous où on tente de les fossiliser dans le passé pour la Loire. Pour cette dernière le mot « vivante » consiste à lutter contre l’installation des activités économiques le long du fleuve, pour le maintenir à un état naturel, n’est-t-il pas le meilleur enterrement possible, la fossilisation dans un passé sclérosant ! Au moyen-Age , le Lot avec les marchants cahorsins , la Garonne étaient de grandes voies navigables, ce n’est plus le cas aujourd’hui ! Ce divorce de notre pays avec ses fleuves est un handicap économique car ce sont les transports maritimes ou fluviaux qui sont toujours les moins chers et ils induisent l’activité le long de l’axe fluvial. Il n’y a que Strasbourg, qui s’est développé  à partir d’un fleuve en France, mais à l’époque allemande, car la ville était le terminus de la navigation rhénane ! En se privant de la liaison Rhin Rhône, la France s’est isolé d’une des voies fluviales mondiale, de l’essor économique allemand et d’une chance pour Marseille!

Même quand ces regroupements de régions sont logiques, ils ont été faits sur des bases historiques souvent médiévales et sont en décalage avec les lignes de force territoriales de la géographie d’aujourd’hui !

La réunion des deux « Normandie » reconstitue le duché de Guillaume le Conquérant, mais la principale activité de la région sert de débouché vers la mer à Paris avec les ports de Rouen et du Havre. Couper les ports de leur hinterland , leur arrière-pays, est-il logique ?

La réunion de Midi Pyrénées et du Languedoc Roussillon correspond à la reconstitution du grand Comté de Toulouse de la période de l’hérésie cathare. Le Languedoc Roussillon par son appartenance au domaine méditerranéen  a beaucoup plus d’affinité avec Provence Côte d’Azur en raison du climat, du milieu naturel, du paysage, de l’agriculture, de la faiblesse industrielle traditionnelle, de l’économie touristique. Une grande région méditerranéenne aurait même eu un équilibre urbain avec une capitale au centre Marseille flanquée de deux relais importants Nice et Montpellier ! Même la séparation au niveau du bas Rhône entre Provence et Languedoc, reconstitue la limite médiévale entre le Royaume de France et les pays d’Empire !

La réunion de la Bourgogne et de la Franche Comté reconstitue le Duché de Charles le téméraire, au moment de la grande richesse de cette région. Là encore une grande partie de la Bourgogne regarde vers Lyon alors que l’est de la Franche Comté est attiré par l’Alsace !

Il n’y a pas que les géographes qui sont absents de ce découpage, il y a la géographie avec le retour aux grands fiefs de la France médiévale ou d’ancien régime !

Ne parlons pas de la façon dont a été traité le bassin parisien autour de la grande agglomération parisienne qui reste l’Ile de France. C’est le secteur du pays où le découpage régional a toujours été le plus difficile en raison d’une faible densité de population  liée à l’attraction de Paris, à la faiblesse des villes promues hâtivement au rang de capitale régionale (Orléans, Amiens, Poitiers, Chalons en Champagne) et à la présence de communications reliant Paris à la province lointaine, les traversant sans vraiment les  desservir.

Ce dernier problème sera celui de la réunion Picardie Champagne, traversée par les grandes voies Paris Nord pour l’une et Paris Est pour l’autre, parfois sans arrêt chez elles, mais quelle relation entre Chaumont et Amiens sans passer par Paris dans une région où le seul lien correspond à l’importance d’une agriculture moderne à base céréalière !

Les problèmes de la Bretagne avec la Loire Atlantique, des Pays de la Loire et du futur conglomérat Centre Poitou Charentes limousin ont tellement fait jaser qu’il est inutile en fin de chronique d’ajouter un couplet qui ne pourrait qu’être très long. C’est incontestablement le secteur où les critiques, les oppositions, n’ont pas fini de fleurir. La Loire Atlantique coincée entre La Bretagne et le fleuve Loire continuera à faire parler d’elle! chronique N°975 : Découpage régional de la France et nostalgie de l'ancien régime d'avant 1789 ?

Il est curieux de constater que quand la France veut reconstituer de grands ensembles régionaux, tout à fait nécessaires,  elle prend pour référence les anciens blocs des provinces d’ancien régime et parfois même de la féodalité !

Curieux quand on veut adapter notre pays à la modernité ! Nostalgie historique !

Gérard Staron donne rendez-vous samedi prochain sur Radio Espérance .. Bonne semaine..

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10 mai 2014 6 10 /05 /mai /2014 17:23

Chronique N°975

Le géographe tend toujours l’oreille chaque fois que revient à l’ordre du jour le problème du découpage administratif de la France, départements, régions, ce qu’il est maintenant de bon ton d’appeler le millefeuille territorial. Lors du précédent battage politico-médiatique sur ce thème, j’avais déjà effectué une analyse dans la Chronique N°717: Découpage régional de la France , placée sur mon blog le 28 février 2009, faisant suite à la parution du rapport Balladur sur la question. J’avoue confirmer les remarques faites alors ainsi que le découpage régional de la France que je proposais dans cette chronique et je vous y renvoie.

Un découpage territorial ne peut s’effectuer que sur des bases historiques et géographiques solides, or j’ai l’impression que l’on semble découper la France à la tronçonneuse sans se soucier d’une question fondamentale : qu’est-ce qui fait que les populations ont l’impression de participer à une même entité géographique ? Il n’y a que deux critères fondamentaux :

1)      l’histoire qui a associé au fil des siècles dans un même cadre administratif un certain nombre de territoires, de pays etc

2)      la géographiequi a permis à ces territoires de travailler dans le même cadre et aujourd’hui les régions s’organisent autour de l’influence d’une ville avec une hiérarchie qui va du petit centre local dont l’influence s’étend aux communes du voisinage à la métropole régionale dont le rayonnement irrigue un vaste espace régional. Cette influence des villes dépend de l’importance de la population, du poids économique et culturel, mais surtout des services. Pour l’enseignement  cela va du collège pour la petite ville à l’enseignement supérieur complet pour la métropole.

l’inadaptation des cadres actuels administratifs français, surtout quand on les compare à ceux de nos voisins est patente. Nos régions et surtout beaucoup des métropoles qui sont à leur tête n’ont pas la taille suffisante pour faire face à la concurrence des villes européennes.  

Nos départements issus d’une période où l’on se déplaçait à cheval et où il fallait que la gendarmerie puisse se rendre en une journée de la préfecture aux limites pour assurer l’ordre sont un véritable anachronisme par rapport aux transports actuels, mais en plus de deux siècles d’existence ils ont réussi à être totalement assimilés par nos concitoyens, beaucoup plus que les régions plus récentes et souvent artificielles.

Cette inadaptation est héritée de la volonté de la centralisation parisienne depuis la révolution Française.

Le département a été au départ un cadre d’unification pour faire disparaitre les particularismes des provinces d’ancien régime en assurant la surveillance du territoire depuis Paris et il a été le moyen de raboter l’influence des principales villes qui étaient sous l’ancien régime les sièges des parlements de provinces ou des ports, susceptibles de concurrencer l’influence du Paris révolutionnaire du XIXème siècle.  Aussi lorsque l’on a voulu créer récemment des régions, il y avait très peu de villes capables de prendre leurs têtes. On a trouvé quelques métropoles coincées contre les frontières ou les mers comme Lille, Strasbourg, Lyon Marseille Bordeaux Toulouse et Nantes et un grand vide de villes importantes au centre du pays. J’apprécie beaucoup Amiens, Chalons en Champagne, Metz, Limoges, Clermont-Ferrand, Poitiers, Dijon, Caen ou Rouen mais leur poids démographique ou économique comme capitales régionales fait sourire quand on les compare à leurs homologues allemandes, anglaises, espagnoles ou italiennes !

Or ce que j’entends des rassemblements de régions qui sont évoqués actuellement me fait plus souvent penser à une revanche des anciennes provinces d’ancien régime face à l’évolution depuis la révolution française qu’à une adaptation territoriale pour faire face aux défis de l’Europe moderne. On a l’impression d’une  revanche de l’histoire sur la géographie.

On entend beaucoup parler du cas de la Loire atlantique et de Nantes qui demandent leur rattachement à la région Bretagne. L’argument majeur justifiant cette demande est historique puisque ce territoire était effectivement inclus dans le duché de Bretagne  qui est resté indépendant  jusqu’aux mariages successifs d’Anne de Bretagne avec les deux rois de France Charles VIII et Louis XII. Nantes était effectivement la capitale de ce duché indépendant. On peut se demander si ce souhait n’est pas une nostalgie de l’époque où jusqu’à la fin du Moyen Age, la Bretagne était indépendante du Royaume de France

 Par contre rattacher le seul département de la Loire Atlantique à la Bretagne poserait d’énormes problèmes géographiques. Ceci couperait Nantes de son arrière-pays constitué par le bassin du plus long fleuve français, la Loire,  ici à son embouchure. La Loire n’a jamais été un grand axe navigable et elle ne le sera jamais puisque pour satisfaire une idéologie, elle doit rester sauvage ! Il n’en reste pas moins que le val à partir d’Orléans constitue un axe de communication important autour duquel peut et doit se développer un axe économique. Nantes ne peut pleinement assurer son rôle de métropole que si elle prend en compte ses fonctions de port et de relation économique avec cet arrière-pays ligérien. La ville a besoin d’être à la tête d’un grand ouest et non pas de s’accoler à la marge d’un espace breton qui la priverait de cette opportunité. En échange, les pays du val de Loire ont besoin d’avoir un débouché vers l’estuaire s’ils ne veulent pas rester un musée de leur splendeur passé de la renaissance et s’ils souhaitent connaitre un développement économique mettant en valeur l’axe géographique de la Loire   .

Le rattachement de la Loire Atlantique  à la Bretagne poserait à nouveau avec acuité le problème de la rivalité de Rennes et de Nantes. Si comme nous venons de le voir, Nantes est bien placé pour être un débouché de l’axe Ligérien, Rennes est bien centré géographiquement pour fédérer les pays bretons, dans une position qui permet de bien irriguer tous les axes régionaux  vers les côtes sud et nord et  celui qui relie la péninsule au reste du pays par Laval et Le Mans.

A se demander si la Loire Atlantique ne choisit pas le repli historique sur un ancien espace médiéval plutôt que les sollicitations géographiques du développement économique !

Les autres rassemblements régionaux signalés semblent aussi le retour à des entités d’ancien régime, sans poser les mêmes problèmes géographiques

Il a été évoqué le rassemblement des deux régions normandes, basses et hautes, auxquelles on pourrait même adjoindre le département de la Somme. Ceci ne serait que la reconstitution de l’immense Duché de Guillaume le Conquérant. Ne pas oublier que son armada est partie conquérir l’Angleterre du petit port de Saint Valery sur Somme !

Il a été aussi mentionné la fusion de la Bourgogne et de la Franche-Comté. C’est aussi la reconstitution de l’ancien Royaume Burgonde du haut moyen Age, ou des territoires  des ducs, de Philippe le hardi à Charles le téméraire lors du très riche  XVème siècle bourguignon.

On retrouverait bien des rivalités de villes, mais on en voit pas Caen concurrencer Rouen en Normandie , ni Besançon s’opposer à Dijon en Bourgogne définie comme au XVème siècle.

Il ne faudrait pas que ces regroupements régionaux ne soient que l’occasion d’assouvir la nostalgie de périodes historiques anciennes aux dépens des sollicitations actuelles de la géographie !

Gérard Staron  donne rendez-vous sur radio espérance samedi prochain, bonne semaine

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18 janvier 2014 6 18 /01 /janvier /2014 20:08

Chronique N°960

Parmi les événements météorologiques importants qui ont affecté le monde, un n’avait pas été traité sur cette antenne, la vague de froid et de neige qui a affecté le continent américain entre le 3 et le 6 Janvier.

La vague de froid qui descend de l’Arctique en suivant le couloir des Grandes Plaines va quasiment atteindre le golfe de Mexique puisque des gelées seront signalées à proximité des Côtes, dans le nord de la Floride et même au Mexique. Il a été observé -7.2° à Monroe en Louisiane et -8.9° à Waco dans le Texas

Cette descente classique utilisant les axes du relief pour atteindre des latitudes quasiment tropicales s’accompagne toujours de trois mécanismes sur le continent nord-américain.

Quand l’air froid progresse vers le sud, il repousse l’air chaud antérieur et ceci provoque de très fortes précipitations, pluvieuse et surtout neigeuses. Cet affrontement est surtout marqué sur le flanc oriental où la langue froide repousse l’air doux qui remonte le long de l’Atlantique. Pour cette raison les chutes sont surtout importantes du sud des grands lacs à la Mégalopolis. C’est ainsi qu’il a été mesuré 45 cm à Boston et plus de 60 cm sur les secteurs les plus enneigé du Massachussetts.

Après la phase de neige vient le froid. Les chutes ne continuent que le long des grands lacs Ontario ou Erié où l’on a mesuré plus de 1 mètre de neige fraîche à Buffalo en raison de phénomènes régionaux sur les eaux des lacs. Le froid descend surtout dans l’axe des grandes plaines, c’est-à-dire plus à l’ouest dans les régions continentales qui ont eu moins de neige. Les Grandes Plaines ont eu les températures les plus basses. Par exemple quand le minimum du 6, jour le plus froid, atteint -26.7°  à Chicago , on ne mesure que -15.6° à New-York .

Ces vagues de froid sont souvent accompagnés d’un vent violent de Nord le Blizzard. Cette fois la seule mesure obtenue a été une rafale de 96 km/h à Buffalo.

Ces descentes froides fortement neigeuses et pluvieuses sont connues aux Etats Unis

La première question qui se pose, cette vague froide et neigeuse est-elle plus importante que les précédentes ?

Si l’on prend en compte les températures les plus basses observées, Les records des 6 et des 7 janvier ont été battus à de nombreuses stations. Pour prendre des villes connues, Chicago avec -26.7° bat les -25.6° observés à ces dates là en 1884. A New-York, les -15.6° battent les -14.4° de 1896. Ceci signifie que pour ces journées des 6 et des 7 janvier, il n’a jamais été observé de minimum plus bas et de nombreuses villes sont dans ce cas outre les deux que nous venons de citer : Charlotte , Atlanta, Baltimore aux Etats unis et Hamilton ou Windsor au Canada

Ceci ne veut pas dire que sur le mois de janvier ou l’ensemble de l’hiver , il n’y a a pas eu d’autres périodes ou le thermomètre est descendu plus bas. C’est ainsi qu’au début des hivers 1994, 1989 et 1983 des vagues froides avaient été plus importantes, sans oublier 1976-1977. Par ailleurs aucun record mensuel n’a été battu, or ceux-ci ont bien plus de validité que ceux pour de simples journées. Ceci signifie que si de nombreux minimums ont été battus pour le 6 et le 7 janvier, aucun record pour une température minimale la plus basse de janvier n’a été battu.

Beaucoup de températures très basses ont été annoncées comme le froid dit ressenti. Par exemple pour Chicago pour une température sous abri de -26.7°, il a été annoncé un froid ressenti de -51.1. Ceci correspond à l’indice de refroidissement éolien ou Windchill. Comme une température très basse est plus difficile à supporter par un vent fort que dans un air calme et avec une humidité différente. Une tentative d’indice a été mis en place tentant de prendre en compte ces paramètres. C’est ainsi qu’un température réelle de -26.7° associé à une vitesse des vents d’environ à 60 à 80 km/h peut donner un ressenti de -51.1 qui n’est en aucun cas une température en degré, mais tente d’approcher les dégâts causés par le gel à l’homme .

Cette vague de froid correspond à une durée assez limitée. Dès le 7 les maximums de températures redevenaient positifs à New-York. Les basses températures ont duré plus longtemps à Chicago mais aucune comparaison possible avec les 43 jours de gelées continues à Chicago pendant l’hiver 1976-1977.

Pour la violence du Blizzard, comme pour les épaisseurs de neige, il ne faut pas remonter très loin pour trouver des événements plus rudes. L’an dernier au début de février 2013, la tempête « Némo », c’était son nom, avait  frappé comme un « capitaine ». Le blizzard avait soufflé très fort avec 134 km/h à Cuttyhunk dans la Massachussetts, 130 km/h à Portland et 122 km/h à Boston pour des villes plus connues. La couche de neige déposée comme un arc de cercle de l’état de New York jusqu’aux Provinces maritimes du Canada soit une localisation assez proche à celle de cette année a atteint des épaisseurs bien plus importantes que celle de ces derniers jours sur la Nouvelle Angleterre avec 1.02 m à Hamden 81 cm à Portland  et   55cm à Boston contre seulement 45 cm cette fois. Cette neige de 2013 n’avait même pas battu  Les records de Boston, 70 cm de neige fraîche en février 2003 et 1.28m d’enneigement  maximum au sol en 1921. Il y a eu pire que janvier 2014 !

Cette vague de froid aux Etats Unis a peut être marqué les esprits à cause de l’opposition avec la douceur très marquée qui régnait en France et plus généralement.

Son explication est simple. Aux latitudes tempérées la circulation atmosphérique dominante s’effectue d’ouest en est. Aux Etats Unis, les influences adoucissantes en provenance de l’Océan pacifique sont bloquées par les Chaines Cotières et les Rocheuses. Au contraire vous avez au centre du continent américain un couloir de plaines qui relie en direct les Pôles et les tropiques. En hiver, l’air froid accumulé aux hautes latitudes ne demande qu’à descendre et à occuper un espace qui se refroidit très vite avec un bilan thermique très défavorable en cette saison. Certains nomment cela un vortex polaire, simple problème de vocabulaire pour un phénomène connu depuis longtemps.

Chez nous la situation est très différente, les influences océaniques de la circulation générale atmosphérique d’ouest peuvent pénétrer facilement. L’orientation générale des reliefs ouest –est des Pyrénées aux Alpes canalise même ces flux. C’est pour cette raison que nos côtes de l’ouest de l’Europe connaissent une anomalie positive qui permet à la douceur de pénétrer loin à l’intérieur des terres en hiver.

Y-a-t-il toujours un temps doux au moment des grosses vagues de froid sur les Etats Unis ? Parfois, c’est ce que certains spécialistes nomment l’oscillation nord Atlantique. Le froid descendant sur les Etats Unis, active un contraste avec l’Océan  ce qui creuse les dépressions  et les perturbations traversent la masse maritime et arrivent sur nos côtes plus virulentes comme sur la Bretagne au début janvier. Une similitude est toutefois difficile à établir entre les fortes pluies, houles et tempêtes sur la Bretagne et le froid américain aux même dates.

Mais l’inverse existe, il y a souvent des vagues de froid et de neige conjointe que nous signalions à la fin novembre 2013 sur la France et aux Etats Unis (chronique 954).

Au début de cet hiver, l’évolution des températures est similaire. Froides et neigeuses de façon commune sur le vieux et le nouveau continent jusqu’au 15 -20 décembre, elles divergent ensuite , vers la douceur en Europe occidentale et vers le froid en Amérique du nord.  curieux mais Il est impossible d’établir une règle claire des hivers chez nous et en Amérique !

Gérard Staron vous donne rendez-vous samedi sur radio espérance, bonne semaine.

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4 janvier 2014 6 04 /01 /janvier /2014 00:28

L'image de satellite du jour transmise par Claude , 3/01/2014, en début d'après-midi , montre le passage des perturbations de la Bretagne à la France du sudperturbation 3-1-14

 

Les pluies sont maintenant le long de l'axe nuageux du Portugal aux Alpes et les regions méditerranéennes seront les plus concernées dans les heures qui viennent

Sur la Bretagne n'arrive plus que les averses de la traine dont la capacité à déposer de fortes précipitations est faible

 

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21 décembre 2013 6 21 /12 /décembre /2013 20:29

Chronique N°956


Au cours de la période anticyclonique de la première moitié de décembre sur notre pays, deux phénomènes de pellicules blanches sur le sol, les neiges industrielles et le givre, ont été observés, mais ils correspondent à des météores et à des localisations géographiques très différentes.

Les neiges dites industrielles m’ont été signalées à Villefranche-sur-Saône par Guy Blanchet de notre association l’AMRL. Elles se sont produites localement dans des zones urbaines du val de Saône qui est resté recouvert pendant cette période anticyclonique jusqu’au milieu de cette semaine par des brouillards épais et tenaces pendant toute la journée.

Cette masse de stratus est nécessaire pour la formation de ces neiges dites industrielles et la persistance de ces formations nuageuses basses dans le fond des plaines de la Saône n’est pas une surprise alors qu’elles avaient disparu ailleurs.

Pendant plusieurs jours, les images de satellite permettaient de visualiser cette mer de nuage qui tapissait le fond des plaines de la région de Dijon à celle de Lyon. Au sud elle remontait la vallée du Gier pour se terminer entre Rive-de-Gier et l’entrée de Saint Etienne et elle descendait la vallée du Rhône jusqu’au niveau du défilé de Vienne.

Cet ensemble recouvert de nuages bas correspondait à la partie la plus avancée d’autres zones plus vastes. Par exemple le 10 décembre, on trouvait les mêmes stratus dans la Plaine du Pô, dans celle du centre de la Suisse et aussi les bassins du Danube de Ratisbonne à Vienne. Par contre les bassins du Rhin n’étaient recouverts qu’à l’aval de la percée héroïque dans le Massif Schisteux Rhénan. En amont l’Alsace et ses voisines du pays de bade n’étaient pas concernées.

Le val de Saône est l’une des régions très concernées en France par ce type de couvercle de grisaille en raison de ses basses altitudes. L’air froid vient se tapir dans les bas-fonds, effectue cette opération dans les secteurs les plus bas avec une inversion de température. Par exemple la différence d’altitude qui existe avec les plaines qui longent la Loire comme celle du Forez est souvent suffisante pour placer ces dernières au-dessus de l’inversion.

Par ailleurs, il faut un air très calme pour ne pas déranger l’air froid glissé dans les zones les plus basses.  Avec les plaines de la Saône commence un climat continental qui accumule l’air froid dans les basses couches en Europe centrale, alors que plus à l’ouest existent souvent des effets de couloirs qui agitent un peu l’air entre Atlantique et Méditerranée. C’est le cas entre plaines de la Loire et celles du Rhône en val de Vienne.

Il faut aussi suffisamment d’humidité dans la couche froide basse, pour que se forment des brouillards qui seront d’autant plus tenace à déloger que les deux premières conditions sont validées. Sous cette couverture les températures restent négatives

Lorsque ces masses de brouillards sont suffisamment épaisses et qu’elles reçoivent de nombreuses fumées et pollutions, les particules de ces dernières ensemencent ces stratus et servent de noyaux de condensation ou viennent s’accumuler des flocons de neige dans un air froid. Ensuite ces flocons retombent au sol où ils produisent une fine pellicule sous la couche de grisaille. Autrefois on nommait ces neiges « industrielles » car elles affectaient les secteurs à forts rejets de fumées d’activités de la première révolution industrielle, aujourd’hui où l’industrie a décliné, a adapté ses rejets dans l’atmosphère, ce sont surtout les polluants émis par les villes, le chauffage ou autres qui provoquent ces neiges. J’ai pu pour ma part observer à plusieurs reprises de ces neiges dites industrielles ou urbaine, une fois à Saint Fons dans le couloir de la chimie au sud de Lyon et une autre fois dans le quartier du Soleil à Saint Etienne, toujours sous couvercle de stratus. Il s’agit de phénomènes localisés à la zone marquée par la présence de forts rejets polluants dans l’atmosphère !

L’autre phénomène, très présent pendant cette première moitié de décembre concerne au contraire les secteurs situés au-dessus de l’inversion de température et qui ont connu très souvent un ciel totalement dégagé nuit et jour avec un ensoleillement particulièrement abondant du lever au coucher de l’astre. Toutes les fois où cet état du ciel a été observé, un givre particulièrement abondant a recouvert les toits, les véhicules et le sol, renforçant les restes de la neige antérieure. C’est ainsi que j’ai pu à saint Etienne observer 11 jours de givre, dont 7 consécutifs, associés à un ciel parfaitement dégagé  pendant la première moitié de décembre. Le phénomène est visible au petit matin, ensuite le soleil a vite fait de faire disparaitre ce givre dans les zones atteintes par ses rayons, il ne subsiste que dans les secteurs à l’ombre où il a pu se maintenir avec des températures froides souvent sur des sols préalablement enneigés.

Le givre est aussi une pellicule blanche au sol mais son processus de mise en place est différent que celui de la neige dite industrielle ou urbaine. Par ciel dégagé, la perte d’énergie est maximale pendant la nuit sous l’effet du rayonnement, ce qui provoque aussi des gelées. Ce refroidissement est maximal près du sol et ce dernier sert de noyau de congélation pour concentrer l’humidité  qui subsiste encore dans l’atmosphère. C’est ainsi que se concentre sur le sol ou toute surface refroidie comme les toits ou les véhicules automobiles une pellicule blanche gelée. C’est le même processus que la rosée avec une différence de saison, le sol attirant pour l’une des particules d’eau en été et pour l’autre des éléments gelés en hiver. L’arrivée du soleil dans la journée assèche la rosée en été et fait fondre le givre en hiver là où ses rayons sont sensibles.

Neige industrielle ou urbaine et givre sont deux mécanismes de pellicule blanche au sol en hiver qui résultent de la formation de flocons ou particules de glaces lors de temps anticycloniques calmes mais à des niveaux différents dans une couche de stratus dans un cas et au sol dans l’autre, avec des noyaux de congélations différents les particules de fumées ou pollution dans un cas et au sol dans l’autre, avec un état du ciel différent ciel couvert dans un cas ou dégagé dans l’autre et à des échelles différentes, très localisées pour les neiges urbaines et sur de plus vastes espaces pour le givre.

Lors de cet hiver, l’anticyclone qui a recouvert notre pays depuis le début du mois a provoqué ces phénomènes. Dans une période quasiment sans précipitations, le total du premier au 18 à Saint Etienne s’est limité à 1.4 mm, ces formes particulières ont été les seules formes de l’humidité.

Existe-t-il beaucoup de mois de décembre qui correspondent à ces particularités ?

Il faut rechercher des mois à la fois froid et au total de précipitations très faibles.  A Saint Etienne Bouthéon. Le dernier du genre a été 2001 avec des précipitations de 4 mm et une moyenne des températures de 0.7°. D’une façon générale les mois d’hiver froid présentent des précipitations très faibles car les basses températures correspondent souvent à la ténacité de temps anticyclonique. Décembre 1969 et 1963 qui ont connu les moyennes thermiques les plus basses -1.5° et -0.8° n’ont reçu que 31.3 et 21.5 mm. Décembre 2013 ne rentrera que très partiellement dans cette catégorie froide et sèche car le temps vient de changer cette semaine avec l’arrivée du redoux et des pluies de cette fin de semaine, ceci risque de corriger notablement les particularités de décembre 2013.

Si le givre a marqué le début du mois, il vaudrait mieux ne pas être givré pour les fêtes !


Je vous retrouverai samedi prochain sur Radio Espérance et je vous souhaite un très joyeux  

 

Noël

 

 

                                                       

 

 

                                                                                                                 

 

 

                                                                                            

 

 

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17 décembre 2013 2 17 /12 /décembre /2013 23:16

D'habitude les arbres perdent leurs feuilles ou leurs épines avant l'arrivée de la neige , en 2013, c'est l'inverse même en Haute Loire à 1000 m.

DSCN2102

Les épines des mélèzes, un des rares conifères à perdre leur parure en hiver,  jonchent le sol sur la couche de neige qui est passée dessous comme le montre cette photo !

il en est de même en partie pour les feuilles des érables sycomores

En plus certains arbres ont été cassés par la lourdeur de la neige !

nous vivons décidement une année atypique et mieux valait prendre la photo avant que le redoux en cours ne fasse disparaitre la neige !

 

Gérard Staron

 

 

 

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Articles sur Le progrès

Phénomènes météo exceptionnels de 1945 à nos jours (2013)

Quel drôle de temps

La Loire p 78, 79

Le Gier p 80

La fureur du Furan p 81

Climat de la Loire: Effet de couloir p 194

Climat de la Haute-Loire:

Le coeur  du Massif Central  p 195