Les ondes plus ou moins exceptionnelles et dangereuses émises par les secteurs amonts de cours d'eaux de seconde importance sont en train de passer dans les grands fleuves et en fonction de la géographie du réseau hydrographique les crues conservent leur capacité de nuisance ou perdent de leur importance.
Les deux points de concentration que nous avons signalé hier doivent être maintenant l'objet de toutes les préoccupations :
Le premier l'agglomération parisienne attire l'attention prioritaire des médias
S'il est exact que la crue du Loing est exceptionnelle et a dépassé celle référente de 1910 sur la quasi totalité de son cours, elle est d'autant plus spectaculaire que les centres des villes sont dans les vallées en Ile de France à proximité des fleuves, l'onde risque progressivement de perdre de sa dangerosité en passant sur la Seine où le niveau vient de dépasser 5m à Paris au Pont d'Austerlitz encore loin des 6.15m de janvier 1982 et les 8.62 m de janvier 1910
Le Loing est un affluent secondaire de l'amont et les renforts que peut espérer sa crue sur le fleuve sont assez limités. L'Yonne et le cours amont du fleuve n'ont pas eu le rôle moteur habituel dans les crues de la Seine et en plus l'onde de l'amont arrive en retard. Celle du Loing a déjà passé la confluence avec le fleuve alors que le maximum de ce dernier est encore loin en amont. Parmi les cours d'eaux majeurs qui rejoignent la Seine vers Paris , La Marne, L'Oise. Seul l'Aisne amont affluent de l'Oise connait une crue significative qui arrivera très en retard en raison de l'énorme détours qu'elle doit accomplir
Le second point de concentration sur la Loire entre Tours et Saumur ne devrait pas être mésestimé.
Le Cher (3.91 m à Châtillon presque comme en mai 2001) , l'Indre (2.62 m contre 3.48 m en décembre 1982) et la Vienne (7.38m à la Nouatre contre 8.62 m en 1982) connaissent tous 3 des crues fortes, moins spectaculaires que celle du Loing, mais la conjonction des ondes à la confluence dans le même secteur entre Tours et Monsoreau risque d'être bien meilleure. La Loire est encore peu impactée mais il ne faut pas négliger le risque quand les trois affluents vont se déverser presque en même temps pour l'Indre et la Vienne , seul le Cher pourrait arriver un peu en retard
Un troisième point de concentration est possible si les pluies continuent d'apporter des cumuls substantiels dans l'est de la France : la Meuse. La forte crue de la Chiers devrait passer dans les Ardennes avant celle plus modeste pour l'instant de l'amont du fleuve mais.....
Le point de concentration possible sur la Saône que nous évoquions hier est encore hypothétique, les pluies en cours provoquent bien une réaction de l'amont, la rivière a monté aussi dans son val mais pour l'instant les niveaux restent modérés !
Par ailleurs beaucoup de crues importantes d'affluents ou sous affluents se transforment en intumescence secondaire et se sont étalées quand elles passent la confluence avec le Fleuve. Sauf une reprise en raison de nouvelles pluies, le risque semble passé!
C'est le cas de celle de la Dore quand elle rejoint l'Allier, de la Bourdince et de l'Arroux quand ils confluent avec la Loire même si les pluies en cours retardent la fin de la crue
Dans le nord la Lawe et l'Helpe mineure ont bien baissé , la reprise des dernières pluies a été faible et la confluence à l'aval avec la Lys et la Sambre a contribué à réduire la dangerosité de la crue
La situation confuse de la veille a évolué en concentrant les risques sur quelques secteurs :
le Loing puis la Seine en amont de Paris
La Loire en aval de Tours et ses affluents comme nous le pressentions dès mardi !
Gérard Staron