Chronique N°932
Le mois de juin s’est terminé par des températures très basses et une première question vient à l’esprit Depuis combien d’année n’avons-nous pas connu des mois de mai et de juin aussi frais ?
Je suis un nombre de stations européennes depuis 1996. Pour la plupart d’entre-elles, il faut remonter à des années antérieures à 1996 pour connaitre un mois de mai aux moyennes aussi basses, c’est le cas Lille, de Nice, du Mont Aigoual. A Lille Mai 2013 avec 10.3° égale la moyenne la plus basse de la série 1951-1980 qui avait été mesuré en 1962. A Laval l’année 1996 avec 11.2° a connu une moyenne de mai inférieure à celle de 2013 (11.7°) . Pour trouver des « mais » plus frais que 2013, il faut aller à Francfort où 2010 avec 12.4°, est plus bas de 1,2°, mais aussi à Dublin où 2012 et 2010 ont connu à quelques dixièmes près des températures un peu plus basses.
Sur une série depuis la fin de la seconde guerre mondiale, j’avais pu constater dans le N° 90 de l’AMRL, que seulement 5 années avaient connu des températures plus basses que 2013 à Saint Etienne Bouthéon, toutes situées avant 1987.
Pour le mois de Juin, Seules les deux stations du midi de la France, Nice et le Mont Aigoual n’ont pas connu de moyenne aussi basse depuis 1996. Laval égale la faible moyenne de 1997 avec 16°. Pour tous les autres postes, il est possible de trouver des années récentes où juin a été plus frais qu’en 2013. A Lille il s’agit de 2012, 2001 et 1999. A Francfort on retrouve 2012 avec 2009 et A Dublin il s’agit de 2011.
Sur la série plus longue de Saint Etienne Bouthéon , il faut remonter à 1999 pour trouver un mois de juin plus frais , mais ceux–ci deviennent de plus en plus nombreux plus on se rapproche des années qui suivent 1947, dans les années soixante on trouve 4 années plus fraiches consécutives et dans les années soixante-dix deux, une douzaine entre 1946 et 1965. Le mois de juin était traditionnellement autrefois un mois assez frais et ce n’est que lors de ces vingt dernières années que l’on a connu des températures élevées en juin qui rendent 2013 frais par comparaison. Depuis 1946, c’est un total de 34 années sur un total de 68 qui ont été plus fraiches en juin que 2013, mais sur les 30 dernières années seulement 7 !
Globalement on peut se réjouir que les températures de juin aient été globalement moins exécrables que celles de mai, un progrès peut être !
Deux mois isolés ne sauraient être représentatifs de l’évolution des températures, il convient donc d’analyser dans quel contexte s’inscrit cette fin de printemps et ce début d’été assez calamiteux ! Nous suivons sur cette chronique l’évolution des températures par le biais de la moyenne coulissante sur 12 mois, pour la même série de stations européennes que nous venons de présenter. Cette méthode contribue à mettre en évidence les évolutions, hors de l’influence saisonnière puisque chaque série comprend l’un des 12 mois de l’année. Nous avions laissé cette analyse à la fin du premier semestre 2012, comment cette dernière a-t-elle évolué depuis ? (voir graphique) !
La série de 12 mois qui reste la plus élevée pour les températures va de mai 2006 à avril 2007. Ce maximum est commun à toutes les stations. Depuis ce maximum encore inégalé, la même évolution a été visible aux 4 coins de L’Europe de Dublin à Nice et de Francfort à l’Espagne avec des périodes de baisse de l’ordre de 18 mois à 2 ans suivies de remontées des moyennes thermiques d’environ 1 ans.
C’est ainsi que les moyennes coulissantes sur 12 mois baissent jusqu’au début de l’année 2009 où elles se situent pour l’ensemble de nos stations entre moins 1.5° pour Montregard à moins 3° pour Nice en dessous du niveau atteint au plus haut de mai 2006 à avril 2007.
Ces moyennes remontent jusqu’à la fin de l’année 2009 sans pour autant atteindre le maximum de mai 2006 à avril 2007. Toutes nos stations de référence se situent alors entre 1 et 2° en dessous de cette dernière série.
Les moyennes coulissantes repartent ensuite en forte baisse pendant toute l’année 2010 pour descendre à un niveau situé entre 2° et 3.3°, selon les stations, en dessous de la moyenne des 12 mois de mai 2006 à avril 2007.
Pendant toute l’année 2011, l’ensemble des moyennes des stations tests remonte jusqu’à un niveau très proche de celui de mai 2006 à avril 2007. Certaines connaissent même leur année thermique la plus élevée, car cette période de 12 mois correspond avec une année civile, ce qui n’était pas le cas des 12 mois de mai 2006 à avril 2007 qui prenaient la suite d’un hiver assez rude. En réalité la moyenne coulissante sur 12 mois la plus élevée du moment est décalée d’un mois puisqu’elle court de février 2011 à janvier 2012.
Février 2012 et sa première quinzaine particulièrement froide, marque le début de l’inversion de tendance. A l’exception d’une légère interruption pendant l’été 2012, en juillet et août, la tendance de l’évolution des températures moyennes sur 12 mois est en baisse quasiment continue. Les mois de mai et de juin que nous venons de connaitre s’inscrivent comme un point d’orgue dans une tendance baissière des températures moyennes coulissantes depuis le mois de février 2012 , soit environ 1 an et demi.
Les moyennes sur 12 mois pour la série juillet 2012 juin 2013 se situent à un point aussi bas que celui qui avait été atteint à la fin de l’année 2010. La baisse est de l’ordre de 3° à Lille, Francfort et Montregard par rapport au point le plus haut de mai 2006 à avril 2007. Le Mont Aigoual, Laval et Dublin se situent à moins 2.5° environ.
Nul ne sait si cette baisse est terminée, comme les températures de juillet et Août 2012 avaient été particulièrement élevées on peut penser que le mécanisme peut encore se poursuivre pendant l’été 2013, jusqu’en septembre, d’autant plus que les débuts de ce mois juillet ne paraissent pas , pour l’instant, particulièrement affriolants au niveau thermique en raison du maintien de l’anticyclone des Açores sur l’Atlantique.
Tout se passe actuellement sur l’Europe occidentale comme si le réchauffement qui a connu son paroxysme entre 2006 et 2007 était actuellement en panne ! Le maximum atteint de mai 2006 à avril 2007 a été approché fin 2011, n’a pas été dépassé et actuellement les températures se situent à des niveaux très inférieurs !
Que ce soit un arrêt provisoire ou définitif du mécanisme de réchauffement, qu’il s’agisse d’un palier avant une reprise ultérieure, nul ne le sait. cette évolution récente des températures devrait interroger et inciter beaucoup de climatologue à remettre sur le métier leur ouvrage. La distance n’a jamais été aussi grande entre le discours alarmiste de ceux qui annoncent l’apocalypse climatique par le réchauffement et la réalité du ressenti des phénomènes thermiques. Les discours palliatifs consistent à annoncer « vous refroidissez alors que tout le reste de la planète continue à se réchauffer » ou à mélanger des problèmes de nature différente!
Une idéologie quand elle devient dominante dans les milieux influents et dirigeants doit avoir beaucoup d’imagination et celle qui nous intéresse aujourd’hui n’en manque d’autant pas qu’elle se limite à un pari sur l’avenir, quand les faits commencer à interroger sur sa véracité !
Toute la différence entre la mesure réelle et la prévision plus ou moins alléatoire !
Gérard Staron vous donne rendez-vous sur Radio espérance samedi prochain, bonne semaine