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10 avril 2010 6 10 /04 /avril /2010 17:41

 

     Beaucoup de polémiques, de problèmes ont trait aujourd’hui au rapport entre l’observation et la théorie et j’avais été éberlué, il y a quelques années quand une collègue m’avait déclaré « une théorie ne se trompe jamais »

La climatologie est née de l’observation avec des normes précises pour les mesures de températures, de précipitations, de vent, des états du ciel et autres météores.  C’est parce que l’on a pu obtenir des données comparables, prises dans les mêmes conditions, que des moyennes, des normales sur 30ans ont pu être établies et que le climat a pu être analysé. Après les données au sol, d’autres moyens plus sophistiqués se sont ajoutés, les images de satellites sur les différents canaux, les images des radars pour les précipitations et d’autres.

Ces observations normalisées sont peu anciennes, les premières datent du XVIIème et du XVIIIème et leur généralisation ne s’est produite que dans la seconde partie du XIXème avec la création des services de météorologie. Auparavant, on ne peut connaître le climat que par des éléments indirects, des témoignages plus subjectifs, les dates de vendanges ont servi longtemps de repère, plus récemment les carottes prises dans les sédiments marins ou la calottes des glaciers ont été analysées comme des témoins de l’évolution du climat ancien. C’est à partir de ces éléments que la fameuse corrélation de Lorius a été établie dans les glaces antarctiques entre la teneur de l’atmosphère en CO2 et la température isotopique. Cette courbe a eu un avenir certain !

La théorie n’est que le résultat de la généralisation des enseignements obtenus à  partir des constats effectués par les observations. L’utilisation de moyens mathématiques de plus en plus sophistiqués a débouché sur ces généralisations. Le premier stade est l’hypothèse qui ne peut être validée que lorsque de multiples vérifications au niveau des observations ont été faites. La prise en compte du milieu géographique concerné est aussi importante Le dernier stade est celui de la prévision pour les jours et années à venir  en fonction des vérifications multiples qui ont été effectuées dans le passé.

Jusqu’à présent quand un décalage se faisait jour entre l’observation et la théorie, la démarche scientifique consistait à privilégier l’observation. Il semble qu’une évolution s’installe qui sauvegarde la théorie même quand cette dernière montre quelques faiblesses !

Il est évident que ce type de réflexion nous conduit à la polémique actuelle autour du dernier livre de Claude Allègre « L’imposture climatique ».

Cet ouvrage n’aurait pas le succès actuel si la théorie sur le réchauffement de la planète n’avait pas quelques ratés avec l’apparition de décalages entre l’observation et la théorie. Naturellement la rigueur du dernier hiver interroge nos concitoyens, mais aussi les autres aspects que j’ai déjà pu présenter sur ce blog à propos de l’évolution des températures en baisse en France et dans les pays limitrophes depuis avril 2007. Je veux bien croire que les deux phénomènes ne sont pas à la même échelle, le réchauffement de la planète étant sensé se produire sur la durée d’un ou plusieurs siècles, alors que la baisse des températures depuis 2007 n’entre que dans sa quatrième année et serait provisoire en liaison avec la variabilité naturelle du climat selon les défenseurs de la théorie en place !

Au moins lui a trouvé le moyen de se faire publier, ce qui n’est pas le cas de tous.

Les découvertes du Danois Svensmark sur l’impact du rayonnement cosmique sur les températures ont eu les pires difficultés pour être publiées et elles ont dû attendre 16 mois après de nombreux échecs. Il a simplement mis en évidence que ce rayonnement cosmique produisait des aérosols qui déterminaient la création de nuages et par voie de conséquence avaient une action sur les températures.

D’autres se font publier à l’étranger comme Marcel Leroux récemment décédé.

Alors faut-il sauver le soldat « GIEC » annonciateur des hausses de températures très fortes que l’on sait pour le 21ème siècle et surtout de leur caractère dangereux pour l’espèce humaine et ses activités ?

J’avoue être surpris des réactions des climatologues défenseurs des théories officielles !

Il y a d’abord eu cette affaire de la fameuse courbe de Grudd. J’ai entendu l’échange l’autre jour sur France Inter. Je connais celui qui a posé la question que je n’avais par reconnu lors de l’émission. La réponse d’Allègre n’est pas habile même si tout le monde sait que dans une publication les problèmes de dessin existent, mais quel est l’intérêt stratégique de cette question ?

J’ai recherché la fameuse courbe de Grudd. Il y en a plusieurs, l’une datant de 2002 et l’autre de 2008. On comprend alors très vite pourquoi leur utilisation peut faire l’objet de polémiques. Grudd a étudié les anneaux d’accroissement des arbres et en a tiré l’évolution des températures. Le conflit ne porte pas sur la période récente où tout le monde admet l’augmentation des températures, mais sur les siècles précédents. L’interrogation étant la suivante : y-a-t-il eu dans le passé, depuis 500 ap J.C. environ, des périodes où le climat a été plus chaud que dans la période actuelle ?

Depuis le petit âge glaciaire, les températures ont augmenté, mais auparavant il y a eu l’optimum thermique médiéval mis en évidence par Emmanuel Leroy Ladurie, et toute l’incertitude est de savoir si cette période a été plus ou moins chaude que l’actuelle

Là on découvre deux courbes de Grudd sur internet :

-          Celle de 2002 où  les périodes chaudes médiévales en particulier celle vers l’an 1000 n’auraient pas dépassé celle que nous connaissons actuellement

-          Celle de 2008 où on découvre dans le passé des périodes aux températures plus élevées que l’actuelle vers 750, 1000, 1400 et 1750 avec une durée bien plus longue qu’annoncée antérieurement de l’optimum climatique médiéval.

Je ne sais pas pourquoi Grudd a revu ses courbes ? Je ne sais pas laquelle Claude Allègre a repris dans son ouvrage. Je pensais à la suite de travaux que j’avais encadrés dans le passé que les cernes des arbres étaient plus représentatifs des variations des précipitations que des températures. Je ne veux pas rentrer dans une question pointue de paléoclimatologie, mais la seconde de ces courbes est très dérangeante pour le GIEC. Si en effet il y a eu dans le passé des périodes plus chaudes que l’actuelle, on ne peut pas prétendre que le Moyen-âge rejetait un important gaz carbonique lié aux activités humaines et à la révolution industrielle comme ces dernières années.

L’autre réaction m’a fait sourire. Une pétition de 466 notabilités aurait été effectuée contre les climatologues sceptiques. D’autres sur France Inter, ont invoqué la démocratie, certainement le moins mauvais moyen pour gérer les sociétés humaines. Mais quel rapport avec le sujet ? Croyez-vous que le ciel météorologique, même limité à une simple machine de mécanismes complexes ou l’oeuvre d’un Créateur, puisse être sensible à une pétition  de personnes certainement de très grandes qualités ?

Comme en d’autres temps à l’époque de Galilée, faut-il sauver la théorie en place, quand elle a réussi à imposer un monopole mondial ? Quand le ciel météorologique décide, qui peut aller contre ses évolutions ?

Il est encore trop tôt pour trancher, mais en matière de science il faut toujours que l’observation soit en complète harmonie avec la théorie, elle ne peut progresser que par un passage constant de l’une à l’autre. Les dernières années montrent seulement la création d’une fêlure entre les deux pour le réchauffement de la planète, simple pause ou remise en cause. Nous ne tarderons pas à le savoir. Le scientifique ne doit-il pas toujours avoir une dose de scepticisme ?

 

Gérard Staron vous donne rendez-vous samedi prochain sur les ondes de radio Espérance, le texte étant repris sur ce blog : gesta.over-blog.com.

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