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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 22:06

Chronique N°854

 Comme je vous le présentais la semaine dernière, notre pays a été contourné par les premières séries de tempêtes qui frappent notre continent depuis le 25 novembre. Seules deux extrémités avaient subi quelques effluves. Le Boulonnais avec le Cap Gris Nez, s’était fait soufflé son appendice séparant la Manche de la mer du Nord, avec 122 km le 8 décembre et une dizaine d’heures à plus de 100 km/h. A l’opposé le nord de la Corse avait subi des vitesses à plus de 160 km/h.

Depuis cette semaine le vent virulent frappe notre pays de façon plus classique. Le seuil retenu pour l’utilisation du mot « tempête » étant 100 km/h, en particulier pour les assurances, je vous propose dans cette chronique une géographie des secteurs qui ont connu des rafales supérieures. Les événements m’ont aussi conduit à un premier bilan à chaud alors que rien n’est terminé au moment où j’enregistre.

Le 13 décembre, le ciel commence à se déchainer par la pointe de la Bretagne à 1h du matin avec plus de 110 km/h à la pointe du Raz et Ouessant. Pendant la plus grande partie de la journée, les plus fortes rafales sont enregistrées sur les îles et les côtes du sud de la Bretagne en particulier dans les secteurs proches de l’estuaire de la Loire à la Pointe de Chemoulin. Vers le sud l’extension ne descend pas en dessous des côtes de Vendée. A partir de la mi-journée, les pointes les plus avancées de la Manche sont sporadiquement affectées de rafales supérieures à 100 km/h, l’avancée des côtes d’Armor dans le secteur de Perros Guirrec,  le pourtour de la baie du mont Saint Michel , la pointe du pays de Caux, et enfin le Boulonnais. Plus loin les côtes du nord du Benelux et de l’Allemagne avec une pointe à 126 km/h à Ems subissent un sort semblable.

Après quelques heures de répit, les rafales supérieures à 100 km/h reprennent dans la nuit de mardi à mercredi, à partir de la pointe de la Bretagne. Elles font quelques tentatives d’extension aux côtes des pays de la Charente et surtout à partir de la fin de la matinée aux sommets des montagnes du Jura et des Vosges et en début d’après midi au couloir de la porte de Bourgogne. Les sommets de la Fôret Noire et des Alpes avec 133 km/h au Feldberg et 146 km/h au Zuzptitze sont aussi particulièrement soufflés.

Les fortes rafales continuent de façon sporadiques pendant la journée de jeudi . Outre les cotes de la Bretagne, elles dépassent 100 km /h  ponctuellement sur les côtes landaises, mais aussi sur celles du Boulonnais. Les sommets des montagnes continuent d’être balayés vigoureusement , l’Aigoual s’ajoute aux reliefs du Jura et des Alpes.

En réalité, Ceci ne constitue qu’un hors d’œuvre par rapport à ce qui arrive en fin de journée de jeudi. L’évènement porte pourtant le doux nom de Joachim !

Les fortes rafales qui reprennent à partir de 21 h jeudi concernent les seules régions côtières de la Bretagne. Progressivement dans la nuit, des niveaux légèrement supérieurs aux jours précédents sont enregistrés. La vitesse maximale atteint 133 km/h à la Pointe du raz à 23 heures jeudi, 144 km/h à la pointe de Chemoulin près de l’estuaire de la Loire vendredi à 1 heure, et 152 km/h au même endroit  à 5 heures.  Au moment où j’écris cette chronique le maximum semble passé, les rafales ont été infiniment plus faibles que celles des grosses tempêtes océaniques anciennes ou récentes , le seuil de 160 Km/h largement dépassé lors de décembre 1999, d’octobre 1986 en Bretagne, de Klaus dans les landes ou de Xynthia en Vendée et des très nombreuses tempêtes de janvier et février 1990 ne sera vraisemblablement pas atteint.

Depuis le début de la semaine les rafales ne concernaient que des régions littorales, plus particulièrement celles de la pointe de la Bretagne à la Vendée sans pénétration notable  à l’intérieur des terres, à l’exception de quelques hauts sommets des Alpes et du Jura. Joachim commence de la même façon sur les mêmes régions avec une focalisation sur les zones proches de l’estuaire de la Loire. La pointe de Chemoulin cumule plus de 20 heures où les rafales ont dépassé 100 km/h depuis le début de la semaine avec les maximums quotidiens  126 km/h le 13, 137 km /h le 14 et enfin 152 km/h le 16 au matin.

L’extension géographique de Joachim sur les autres littoraux de la Manche au nord ou du golfe de Gascogne au sud ne parait pas plus importante que celle des hors d’œuvre du début de la semaine.

Au sud les cotes de Charente ont été à peine plus affectées qu’en début de semaine avec quelques rafales supérieures à 100 km/h à La Rochelle et surtout à la pointe de Chassiron. Les côtes des Landes sont peu concernées, seulement 102 km/h au Cap Ferret dans la matinée de vendredi .

Au nord le cotentin et la pointe du Pays de Caux au cap de la Hève ont subi quelques rafales à peine supérieures à celles du début de semaines. Le nord et le Boulonnais n’étaient pas encore concernés vendredi en fin de matinée et ne le seront probablement pas.

La nouveauté de Joachim par rapport aux tempêtes de début de semaine est la pénétration modérée à l’intérieur de pays à partir de la fin de la nuit de jeudi à vendredi. A  2 h du matin le centre de la Vendée est atteint avec la Roche sur yon (109 km/h). A 3 h l’intérieur des Charentes et des deux Sèvres,puis le Poitou. Avec des vitesses comprises entre 90 et 110 km/h, la tempête se déplace dans la matinée de vendredi selon un axe entre la Loire moyenne et le Massif central. Poitiers, Chateauroux, Bourges, Nevers, Auxerre et Troyes subissent la tempête entre 6 heures et 9 heures. Elle poursuit ensuite sa route en Lorraine où elle dépasse encore 100 km/h sur l’aéroport de Metz Nancy Lorraine.  Au même moment les fortes rafales atteignent les sommets du Jura et dans une moindre mesure du massif central.

Comme annoncé dans mes prévisions , l’Auvergne et le Roannais sont aussi affectés.

Cette progression à l’intérieur des terres selon un axe Vendée, Berry, Lorraine, au sud du Bassin parisien sur les flancs nord des premiers reliefs du Massif central et des Vosges n’a rien d’exceptionnelle, c’est celle de la deuxième tempête de 1999, de celle de mars 2007. Les vitesses de vent ont été assez modérées, en dépassant à peine le seuil de 100 km/h.

La situation atmosphérique est d’un classique d’anthologie avec une dépression qui circule d’ouest en est depuis l’atlantique à la latitude de la Bretagne. Les vents sont exacerbés par un fort gradient de pression avec l’anticyclone des Açores qui résiste sur le sud de la péninsule ibérique. La faiblesse de ce dernier sur la Méditerranée explique le moindre gradient à l’intérieur des terres et la pénétration modérée dans le pays.

Nous avons connu un épisode important certes, d’un classicisme d’école, mais sans caractère exceptionnel, très loin de la virulence extrême des grandes tempêtes, décembre 1999, Klaus, Xynthia, qui autant par les vitesses du souffle que par l’extension géographique présentaient une autre ampleur.

Savez-vous que pendant ce temps-là, de façon tout à fait discrète, les plus grandes vitesses du vent ont eu lieu sur la pointe nord de la Corse avec 156 km/h au cap Sagro vendredi à 2h ! L’ile de beauté a connu une tempête un peu décalée du jeudi à 16 h au vendredi à 3h ! Pourquoi se méfie-t-on moins de la Méditerranée ?

En raison des programmes spéciaux de Noel sur radio Espérance,  la chronique n’aura pas lieu le 24 décembre, mais je vous retrouverai au moment d’aborder la nouvelle année,  Rendez-vous sur le blog , et Joyeux Noel par anticipation.

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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 15:47

Inondations de Banyuls et Cerbère (20/11/2011)

Comme annoncé, les pluies méditerranéennes ont été repoussées par l’anticyclone en direction de la Catalogne et de sa partie française, le Roussillon.

Cerbère inondé

Les pluies qui ont provoqué les inondations dans le centre des deux bourgades de la côte Vermeille ressemblent plus à un court et intense orage estival qu’à un épisode méditerranéen.

Le taux recueillis, 85.8 mm au Cap Bear en quelques heures, sont très inférieurs à ceux d’octobre 1987, 426 mm à Banyuls, ou octobre 1959, 365 mm au même endroit, dans les deux cas en 48 heures.

Les rivières ont peu monté, le Baillaury n’a atteint que 1.15 m à 0.15 dimanche à Banyuls et les principaux cours d’eaux ne sont pas responsables des débordements

Les zones inondées sont situées dans des centres villes et correspondent à des ruissellements urbains.

Dans les deux cas il s’agit de bourgades situées au pied d’amphithéâtres montagneux et elles rassemblent les eaux de ruissellementen provenance des diverses pentes

A Cerbère, la route en provenance du vallon de l’arrière pays s’est transformé en rivière, le passage  dans le long tunnel sous les voies ferrées de la gare internationale  a concentré le flot en le rétrécissant. Une voiture coincée à l’entrée a accentué sa vitesse et sa hauteur. A la sortie le flot s’est répandu  dans la rue Ribéral.

Cette voie a un profil particulier puisque les trottoirs surélevés par un mur de part et d’autre permettent à la rue en dessous de se comporter en rivière intermittente lors des grosses pluies méditerranéennes avec la possibilité dans ce cas de pouvoir passer par-dessus sur la passerelle quand le ruisseau se déchaine !

Une ville qui a inventé la rue rivière !

Gérard Staron

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12 novembre 2011 6 12 /11 /novembre /2011 18:32

Chronique N°849


L’épisode méditerranéen qui a apporté la désolation du jeudi 3 au mercredi 9 novembre parait particulièrement complexe au niveau hydrologique.

L’ensemble des cours d’eaux méditerranéens français a été affecté, l’épisode est d’importance sans atteindre le niveau des catastrophes.

Il s’en approche le plus sur l’Hérault où la cote de 5.6 m à Montagnac place la pointe du 4 novembre entre celles du 5 novembre 1994 et du 9 novembre 1982, mais très en dessous des crues historiques du 3 octobre 1868 ou du 30 septembre 1958.

Du côté cévenol, les réactions des rivières sont très variables, l’Ardèche avec 8 mètres à Vallon Pont dArc et la Cèze avec près de 7 mètres à Bagnols ont plus monté que les Gardons ou le Vidourle. Dans tous les cas les niveaux restent très en dessous des grandes crues historiques, comme celles du 8 septembre 2002 du 20 septembre 1846 ou du 30 septembre 1958 sur les Gardons ou de septembre 1890 pour l’Ardèche.

Au nord, l’Allier a encore connu un niveau de 4,20 m à Langogne qui baisse très vite vers l’aval. La Loire approche 5,5 m à Chadrac. Sur les deux cours d’eau, les niveaux sont très en dessous des grandes crues récentes du 2 novembre 2008, du 2 décembre 2003 et du 21 septembre 1980, et encore plus des anciennes octobre 1789, 1846 ou 1907. La montée du fleuve devient dérisoire à Bas en basset. Les rivières de l’est du Massif central entre Mézenc et Pilat ont peu débordé qu’elles soient du versant rhodanien comme l’Eyrieux, le Doux (2.13 m à Tournon) et la Cance ou de celui de la Loire, Lignon vellave, Dunières, Semène et Furan.

Du côté languedocien l’Aude et l’Orb ont très peu réagi et il faut se déplacer jusqu’au pied du versant septentrional des Pyrénées pour trouver à nouveau des crues significatives. Le Tech au Boulou a atteint 3.49 m, très loin de la catastrophe d’octobre 1940. La Garonne  à Valentine ou la Neste d’Aure dans les Pyrénées ont connu des montées entre 2.5 et 3 mètres.

Comme vous pouvez le constater il n’y a aucune continuité géographique dans l’importance des crues entre les bassins, deux voisins peuvent avoir connu des niveaux très différents, deux éloignés ont été susceptibles d’être plus touchés

On retrouve la même caractéristique de la Provence à la Ligurie italienne avec trois secteurs particulièrement affectés :

En Italie, celui de Gènes a été le plus touché

Du côté français, les deux bassins les plus affectés ont été ceux du loup et de l’Argens. Le Loup semble avoir connu sa troisième crue en importance des 20 dernières années: Le loup en crue à Villeneuve Loubet (6/11/2011) .  Sur l’Argens, les niveaux ont été bien plus faibles que lors de la catastrophe du 15 et 16 juin 2010. A Roquebrune sur Argens la maximum enregistré n’a pas dépassé 6,5 m soit environ 1.2m en dessous de la crue de juin 2010.

Entre ces bassins, certains cours d’eaux provençaux comme l’Huveaune ou de la partie occidentale du Var  ont été très relativement épargnés avec des montées plus limitées.

Seule la crue de la Durance avec plus de 4,5 m à Cavaillon mérite d’être signalée très loin des crues de janvier 1994 ou décembre 2003

Particularité assez surprenante de toutes ces inondations à l’est du Rhône, la crue s’est concentrée dans la partie aval des bassins alors que l’amont était moins affecté. Sur le bassin de l’Argens,  la Nartuby et les rivières de la partie amont ont moins réagi que l’aval qui a concentré les eaux avec le niveau le plus élevé à Roquebrune sur Argens. C’est l’inverse de la catastrophe de juin 2010. De même sur la Durance, il faut atteindre Cavaillon pour un niveau supérieur à 4,5m .

C’est au débouché des montagnes, le plus souvent sur le littoral, que l’inondation a été la plus forte. La pénétration des pluies a été assez faible à l’intérieur du pays au-delà de la première crête montagneuse.

Le profil de ces crues est très particulier au point qu’un expert non averti pourrait les confondre avec celui des grandes crues polygéniques des fleuves océaniques, une montée brutale des eaux au départ en plus, avec derrière deux, trois,  intumescences ou plus.

L’Hérault avait multiplié les ondes séparées jusqu’au 2 inclus mais à partir du 3, elles sont si rapprochées qu’elles donnent vers l’aval à Montagnac une longue période d’étal après le maximum de la nuit du 4 novembre à 2 heures.

Sur l’ensemble des cours d’eaux des Cévennes et des monts du Vivarais jusqu’au Pilat, les rivières présente 3 pointes dans les trois nuits consécutives à partir de jeudi soir.

Sur les gardons le maximum principal se trouve sur la première de jeudi à vendredi, en début de soirée sur les deux branches de l’amont et en fin de nuit à Remoulins après la convergence..

Sur la Cèze, les trois intumescences sont quasiment à égalité au dessus de 6 mètres, séparées par une amorce de décrue. La plus importante change entre l’amont et l’aval de la rivière.   Sur tous les cours d’eaux descendant de la partie nord de la crête orientale du Massif central, à partir des Boutières jusqu’au Pilat, soit l’Ardèche, l’Eyrieux, le Doux, la Cance du côté rhodanien et l’Allier et la Loire supérieure avec ses affluents jusqu’au Furan, la pointe principale est celle de la nuit du vendredi au samedi. Elle est parfois encadré de façon symétrique par la première montée de la veille et celle qui perturbe la décrue samedi soir.

En Provence et Côte d’Azur, les crues sont plus tardives et ne commencent pas avant la nuit de vendredi à samedi. Après une première montée dans la matinée de samedi,  les rivières restent élevées le dimanche avec un maximum principal en début de journée sur la Durance et enfin sur l’Argens. Les nouvelles pluies de mardi perturbent seulement la décrue. Les rivières sont restées à des niveaux très élevées,  5 jours durant, avec un empâtement de la crue qui correspond peu au schéma de la montée brutale et brève des pays méditerranéens.

En Ligurie l’évolution des zones les plus arrosées et inondées est aussi intéressantes. Elles commencent à l’est sur le secteur de Gènes, le 4 novembre, puis elles se déplacent vers l’ouest le 5 dans le secteur de Savone Impéria , puis le dimanche 6 près de la frontière française vers San Rémo.

Géographiquement, tout se passe comme si une multitude de pluies et de crues séparées avaient débuté à partir du Languedoc d’un côté et de la région de Gènes le 4 novembre de l’autre, pour converger le 8 et le 9 novembre sur le Var et  la Cote d’Azur.

Cette séparation de l’épisode pluvieux en une multitude d’averses successives qui ont frappé ici et là pendant près d’une semaine, a-t-elle contribué à accentuer ou à atténuer les calamités ?

Les pluies prises individuellement ont été peu intenses. Sauf en Italie, très rares sont les cumuls de précipitations qui ont dépassé 200 mm en 24 heures, seuil retenu habituellement pour ces pluies exceptionnelles. Dans un secteur où le temps de réponse des bassins versants aux pluies est très court, ceci a contribué notablement à limiter le maximum des crues et donc à atténuer leur dangerosité.

Par contre sur l’ensemble des 6 jours, la répétition des pluies les unes après les autres a atteint des niveaux énormes. On frôle effectivement le mètre au mont Aigoual depuis le 23 octobre. Avec une telle continuité, cet épisode peut être comparé à celui du 19 au 23 septembre 1890 qui avait apporté 971 mm à Montpezat et celui du 3 au 9 décembre 1953 avec 855 mm à la clinique de Combes au-dessus de Lamalou les Bains. Une telle répétition de pluies a saturé les sols et augmenté les coefficients d’écoulement et le ruissellement au fil des averses. Entre le 6 et le 9, des précipitations qui en d’autres circonstances n’auraient pas fait bouger les rivières, ont provoqué des maximums secondaires ou gêné la décrue.

Gérard Staron vous donne rendez-vous samedi prochain, sur les ondes de radio Espérance pour la 850 ème et bonne semaine à tous

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11 novembre 2011 5 11 /11 /novembre /2011 19:53

Merci à Kader et Noël qui m'ont transmis cette photo du Loup en crue à Villeneuve Loubet, quartier des Plans.

paysage 0068

Le lit de la rivière se situe entre le mur avec les rondins de bois qui marque la limite de la propriété et les bâtiments  metalliques que l'on distingue au second plan. En situation normale, le cours d'eau présente un niveau entre 4 et 5 mètres en dessous du terrain au premier plan.

.La rive de l'autre côté est à un niveau bien plus bas. Avec une telle hauteur, la rivière s'est étendue assez loin, les villas situés dans le creux au delà des batiments métalliques, ont été inondées jusqu'aux premières maisons, de la remontée vers le village.

Selon mon observateur assidu sur place, le niveau atteint est supérieur d'une vingtaine de centimètres à celui de la crue du 1er novembre 2010, mais plus bas d'une hauteur semblable à celles de novembre 1994 et janvier 1997. L'eau n'est pas rentrée cette fois dans la maison d'où la photo est prise, contrairement aux deux autres.

Dans le passé, le Loup a envahi la plaine des "Plans" à plusieurs reprises : novembre 1951, avril 1952 et octobre 1964, mais à cette époque la plus grande partie des batiments, dont celui d'où la photographie a été prise n'étaient pas construits.

C'est tout le problème de ces plaines situées  entre la sortie des gorges étroites de l'amont et le débouché sur la mer. Autrefois il s'agissait  de terrains de parcours pour bétail, mais ces zones planes, proies faciles dans des régions au relief tourmenté, se sont construites: exploitations agricoles intensives avec serres, bâtiments industriels, habitat lié au tourisme. La place réservée à la rivière a été limitée au lit mineur entre le mur et les hangars de métal, mais lors des grosses pluies méditerranéennes le cours d'eau a tendance à réoccuper l'espace que l'homme lui a enlevé et donc à inonder.

Le Loup n'est pas la seule rivière concernée par le problème, la Siagne, et d'autres sont dans le même cas.

Gérard Staron

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8 novembre 2011 2 08 /11 /novembre /2011 20:17

les dernières images infra rouge transmises par Claude lundi et aujourd'hui en fin de journée montrent les prolongations de l'épisode pluvieux méditerranéen sur le Var!

prolongation var

L'anticyclone centré sur l'est de l'Europe empêche toujours la perturbation de partir soit vers le nord ou vers l'est.

La dépression s'est installée sur le golfe de Gènes et les masses nuageuses de la même perturbation arrivée jeudi dernier, tournent indéfiniment sur place entre les riviéras et les îles de Corse et Sardaigne avant d'être rabattues très affaiblies en direction de l'ouest vers le Massif central ou les Pyrénées. C'est la raison pour laquelle on appelle souvent ce type de temps "un retour d'est"

la zone la plus arrosée s'est déplacée du large de la Corse lundi aux côtes françaises avec un impact sur l'est du Var qui correspond au bassin de l'Argens. A Roquebrune sur Argens, le fleuve était monté à 7.7 m le 15 juin 2010 lors de la catastrophe, il a atteint 6.5 m dimanche dernier et dans l'après-midi la hausse du cours d'eau a repris avec 5,5 m à 16 heures.

Les pluies ne sont plus capables d'arriver avec force sur nos régions ligériennes et ne fournissent que quelques gouttes , à peine 1 mm ce mardi.

Il s'agit d'une prolongation localisée sur une région très touchée l'an dernier et dans une moindre mesure dimanche! Dans ce cas l'intensité des pluies est moins forte, mais elle est compensée par la saturation des sols et vient s'ajouter à une crue qui n'était pas terminée

Gérard Staron

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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 19:10

Attention :

de nouvelles pluies intenses débordent depuis le milieu de l'Après midi sur les bassins de la Loire et de l'Allier au sud du Pilat ( déjà plus de 15 mm sur les monts du Vivarais) et semblent se poursuivre dans la nuit.

Une nouvelle et importante montée des cours d'eaux est à prévoir dans les heures qui viennent. Les ruisseaux sortent déjà localement de leur lit

 

Chronique N° 848

La situation est bloquée sur l’Europe.

Depuis la conclusion de ma dernière chronique, Rien n’a changé au niveau météorologique. Les dépressions froides qui descendent des régions arctiques viennent toujours affronter un anticyclone tenace camouflé derrière son bastion Alpin. L’affrontement est de plus en plus virulent avec des descentes polaires de plus en plus creusées au point que celle de la Toussaint a contraint au report du départ de la transat Jacques Vabre, mais les hautes pressions résistent. Cette opposition provoque des vents tempétueux sur les crêtes du Massif central, suivies de pluies intenses sur le domaine méditerranéen, dans une atmosphère douce. Selon un mécanisme que je vous ai déjà expliqué

La première attaque perturbée d’origine polaire a provoqué les inondations sur Brest Dublin, le Var et surtout la Ligurie le 25 octobre

La seconde les 27 et 28 a eu ses fortes pluies repoussées du Languedoc à la Catalogne par l’anticyclone. Les abats intenses ont même ensuite été rabattues sur l’est de l’Algérie avec 76 mm à Guelma et la Tunisie avec 149 mm à Zaghouan

La troisième arrivée par surprise a provoqué quelques inondations sur la région de Montpellier, le jour de la Toussaint mais a encore buté sur l’anticyclone alpin

La quatrième a commencé jeudi, n’est pas encore terminée, et semble correspondre au paroxysme de l’affrontement. Les vents de sud sur le Massif central ou d’Autan dans le pays toulousain sont passés au stade de la tempête. Des précipitations intenses sont déversées quotidiennement sur les Cévennes, avec une suite de paroxysmes qui déclenchent chaque fois un pic de crue des cours d’eaux.

Selon l’alerte émise par la météorologie allemande, 4 secteurs seraient menacés de précipitations intenses avec inondations par l’épisode en cours jusqu’à lundi, les Cévennes Françaises, Les rivieras de la Côte d’Azur pour le G20 et de la Ligurie voisine avec Gènes déjà inondé, le versant piémontais des Alpes italiennes et enfin les Alpes vénitiennes et slovènes. Sur ces zones il pourrait tomber jusqu’à 300 mm de précipitations .mais il y a toujours des surprises géographiques et quantitatives

Tant que l’anticyclone derrière les Alpes, centré de la Grèce à l’Europe centrale, n’aura pas cêdé, les perturbations viendront s’empaler sur lui avec le vent violent suivi des précipitations intenses. Faudra-t-il une cinquième offensive en provenance des régions arctiques ?

Si la situation météorologique est bloquée en Europe, il n’en est pas de même sur les autres continents.

Lors de la Chronique n°846, je vous ai expliqué comment l’hiver avait progressé à partir à l’océan Arctique sur l’Extrême Orient en liaison avec la mise en place de l’anticyclone sibérien au début du mois d’octobre.

Ces derniers jours les offensives se sont produites sur le continent nord-américain avec une certaine concomitance avec celles sur la France. Du 24 au 27 octobre, une première chute de neige a affecté l’état du Colorado avec plus de 5 mètres de neige sur les Rochy mountains lors d’une descente froide vigoureuse par la gouttière des Grandes plaines.  Dans les deniers jours d’octobre des tempêtes de neige très précoces pour la saison se sont déplacées vers l’est du continent, le Canada et le Nord-est des Etats unis. Il est tombé 66 cm à Windsor, mais les 3 cm à New York et les 10 de Newark ont plus attiré les médias. Le froid s’installe sur le Canada et l’est des grandes plaines des Etats unis avec des gelées qui descendent jusqu’au nord du Texas

Un hiver précoce est en marche sur l’ensemble de l’hémisphère nord et il n’y a qu’en Europe que sa progression est bloquée par ce fameux anticyclone derrière les Alpes avec les calamités induites, vents violents, fortes pluies et inondations

Pendant ce temps-là, certains trouveront la comparaison osée, mais ceux qui connaissent mon livre « le ciel tomberait-il sur nos têtes ? » savent que je n’en suis pas à mon coup d’essai en ce domaine.  L’Europe n’est pas seulement bloquée en matière météorologique, mais aussi dans le cadre des crises de la dette souveraine. La situation de quasi faillite de la Grèce a provoqué un premier blocage jusqu’à l’accord de Bruxelles du 27 octobre, mais le rebondissement de la Toussaint avec le projet de référendum mort-né en Grèce a provoqué un deuxième blocage. Après la convocation du premier ministre grec par les dirigeants européen, la situation est devenue tellement embrouillée dans ce pays que l’on ne sait plus qui bloque qui ou quoi !

Il y a deux enseignements à tirer de ces événements météorologiques ou économiques européens

Le premier est que l’échelle des épisodes pluvieux méditerranéens comme ceux des marchés financiers n’est pas celui des gouvernements ou de l’Union européenne. La nature et les finances vont plus vite

Le fleuve côtier l’Hérault est déjà à sa cinquième intumescence de crue en une semaine. La Loire et l’Allier, le Gard amorcent leur troisième depuis jeudi . Tous regagnent très vite leur lit entre les pluies. Quand les finances sont  totalement à sec et que les prêteurs se refusent à un renflouement, la faillite n’attend pas. Bourses et marchés varient instantanément

 le deuxième, plus les blocages se poursuivent plus la situation devient grave. Plus les précipitations se répètent en raison de ces situations météorologiques, plus les sols sont saturés, plus des totaux faibles font monter les rivières plus haut.

Comparons les précipitations au Mont Aigoual avec en dessous la hausse de l’Hérault à Gignac. Il s’agit du fleuve côtier le plus atteint par ces épisodes successifs avec la station au sommet de son bassin

La première pluie des 23 et 24 a apporté 186 mm sur le haut bassin de l’Hérault alors que le fleuve a peu réagi

La seconde des 27 et 28 a déposé 128 mm, le fleuve est monté de 2 mètres, mais son niveau partait de si bas qu’il n’a atteint que la cote zéro.

La troisième  de la toussaint a fait monter le cours d’eau de près de 3 mètres, mais pour passer de la cote -2 m à + 1 mètre pour une précipitation de 149 mm

La quatrième jeudi a apporté 210 mm de 8 à 21 heures, la rivière monte dans la nuit suivante à 4.88 m soit plus de 6 mètres depuis le point de départ.

Il faut ajouter la cinquième avec les pluies qui ont suivi…. Difficile de suivre ….

Le total déversé par chacune de ces pluies est important sans être exceptionnel pour le Mont Aigoual qui a l’habitude de recevoir plus de 200 mm en 24 heures chaque année, mais depuis le 23 octobre ce sommet a reçu 695 mm jeudi en soirée, le vendredi matin le total dépasse 700 mm , le samedi 800 m  et il est possible qu’à la fin, on arrive à un cumul de 1 m.

Il en est de même pour la crise des dettes souveraines, plus la situation est bloquée, plus elle s’éternise dans le temps, plus les milliards nécessaires qui doivent être injectés pour faire face à la situation augmentent comme les millimètres des précipitations. Aucun gouvernant n’envisageait au départ que la faillite d’un état était possible et encore moins de plusieurs.

Cette crise ressemble étrangement à celle qui a provoqué en 1345 et 1346 les faillites des principaux banquiers florentins, les plus importants de leur époque, les Bardi et les Perruzzi. A l’époque, un banquier ne pouvait pas refuser de prêter à un grand souverrain, les papes, les rois et empereurs. En 1345, le roi d’Angleterre a fait défaut et les Bardi puis les Péruzzi ont été ruinés plongeant Florence et l’Italie dans une crise très grave jusqu’en 1375.  Un état peut obliger des banques à la faillite et à d’autres manipulations entendues en ce moment, mais un état peut-il être conduit à la banqueroute ? Serait-ce la nouveauté de 2011 ?

Blocages météorologiques et financiers ne peuvent apporter que des calamités !

Gérard Staron vous donne rendez-vous samedi prochain pour une nouvelle chronique, Bonne semaine à tous

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5 novembre 2011 6 05 /11 /novembre /2011 11:07

Comme prévu les pluies d'hier ont provoqué une seconde pointe de crue dans la nuit de vendredi à samedi. Cette dernière est plus élevée que la première en raison de la saturation des sols et d'un coefficient découlement plus élevé

 

L'Allier continue à être plus affecté que la Loire avec un maximum de 4.27m à Langogne  à 22h

La crue se déplace vers l'aval et la montée se poursuit encore à Vieille Brioude à l'entrée dans les Limagnes du sud, le niveau a déjà dépassé celui de la première onde de la veille.

 

Sur la Loire la seconde montée a atteint 5.38m à Chadrac , plus de 2 mètres au dessus de la première de la veille , mais aussi environ1 à 2 m en dessous des grosses crues récentes , décembre 2003 ou novembre 2008

les affluents en provenance des reliefs entre Mézenc et Pilat, Lignon vellave? Dunières et Semène ont effectué une première montée encore modérée (entre 1 et 2 mètres)

Le fleuve connait une première montée très modérée à Bas en Basset  et la crue ne touche pas encore la plaine du Forez., où elle arrivera très affaiblie

 

De nouveaux paquets pluvieux abordent la région en provenance plus du sud-est que du sud, C'est selon cette orientation que les pluies franchissent le plus facilement les crêtes de l'est du Massif central pour pénétrer sur le bassin de la Loire

l'épisode n'est pas encore terminé , mais il ne semble pas déborder de façon importante au delà du Pilat et les niveaux atteint sont encore très en dessous des grandes crues du fleuve et de son principal affluent.

G. Staron

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4 novembre 2011 5 04 /11 /novembre /2011 21:41

L'épisode cévenol continue de se dérouler selon les prévisions.

L'image de satellite transmise par Claude permet de différencier les deux masses nuageuses génératrices des fortes précipitations qui circulent autour de la dépression centrée sur le centre de l'Espagne. l'air froid est descendu très bas sur l'Atlantique et remonte en se chargeant d'humidité sur la Méditerranée.

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Notre région jusqu'à présent protégée commence à subir l'impact des fortes pluies

En fin d'après midi, heure de l'image (16h 14 UTC ), la première phase dépose ses eaux de la Ligurie italienne où la région de Gènes a été affectée jusqu'aux hauts bassins de la Loire et de l'Allier

Le Pilat semble avoir stoppé l'essentiel des pluies , 47 mm à Roussillon au sud (Claude) et 23 mm à Saint Etienne.

Sur les bassins amont , L'Allier avec 3.83 m à Langogne a plus monté que la Loire ( 3.15 m à Chadrac) . De même en aval, L'Allier est monté de façon significative à Vieille Brioude  alors que la Loire a peu bougé à Bas en Basset. la crue du Lignon vellave est encore modérée

 

La seconde vague séparée de la première par une bande étroite de ciel clair  aborde pendant cette soirée les Cévennes alors qu'elle se trouvait sur le golfe du Lion sur l'image. Elle  semble devoir déborder massivement sur les hauts bassins de la Loire et de l'Allier dans la nuit de vendredi à samedi . Il convient donc de prévoir une seconde montée des deux cours d'eaux qui sera plus importante que la première en raison de la saturation des sols

 

Nous sommes pour l'instant très loin des niveaux des fortes crues sur la Loire comme pour l'Allier, la première pointe se situe entre 3 et 4 mètres en dessous du niveau de la dernière grande crue du 2 novembre 2008. Par exemple l'Allier avait atteint 6.51 m à Langogne.

 

Le risque d'inondation existe toujours tant que l'épisode n'est pas terminé, mais pour l'instant, sauf surprise toujours possible, il semble devoir rester à un niveau peu catastrophique sur la Loire et l'Allier

A suivre pourtant

Gérard Staron

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30 octobre 2011 7 30 /10 /octobre /2011 15:03

Chronique N°847


Vous avez pu suivre l’évolution des épisodes méditerranéens en cours de cette dernière semaine. Un bilan s’impose limité à quelques aspects spécifiques, tout ne pouvant être abordé dans une seule chronique !

La première grosse pluie a provoqué un ensemble de zones inondées assez curieux qui associé des régions de climat océaniques, avec les secteurs de Brest et Dublin et d’autres plus méditerranéens sur son littoral français, puis en Italie du nord avec deux secteurs, le premiers aux confins de la Ligurie et de la Toscane et le second en Vénétie . Partout les fortes pluies ont commencé avec les premières heures du lundi pour se terminer au matin du mercredi.

 A l’intérieur de cet épisode simultané, le paroxysme s’est déplacé. Il commence par la pointe de la Bretagne lundi entre 8 et 14 heures où Brest reçoit près de 80 mm en 6 heures. Il se déplace ensuite. Il a continué par le sud de l’Irlande avec plus de 50 mm entre 14 et 20 heures sur Dublin. Au passage La Cornouaille anglaise a aussi reçu des totaux importants mais sans inondations importantes médiatisées Dans la nuit du Lundi au mardi ce fût au tour des régions cévenoles Françaises avec une centaine de millimètres au mont Aigoual. Le littoral français du Var et des Alpes maritimes continue d’être balayé dans la matinée de mardi avec des dégâts dans le secteur de Sanary. Ensuite les calamités principales se déplacent en fin de journée de mardi dans le nord de l’Italie. Les victimes les plus nombreuses et les impacts catastrophiques se sont concentrés sur le sud de la Ligurie, le secteur de la Spézia et le nord de la Toscane dans la petite région montagneuse de la Lunigiana avec la petite ville d’Aulla. Selon certaines informations le total déposé aurait pu atteindre entre 200 et 500 mm.

épisode 25-10-11

Ce 5 octobre, c’est la même perturbation qui s’étirait des Iles britanniques au détroit de Gibraltar en passant par les Cévennes qui a déposé ces calamités dans des endroits aussi divers.

 

Ceci pose deux questions :

La première, une même perturbation peut-elle apporter des grosses pluies avec inondations sur plusieurs régions successives ?

J’ai souvent observé ce phénomène lors des gros épisodes méditerranéens. A titre d’exemple, je citerai les tribulations catastrophiques de celui du 22 au 25 septembre 1993 provoqué par les déplacements d’une seule perturbation. Elle commence par un hors d’œuvre encore peu catastrophique sur le Limousin. Elle continue par une grosse pluie sur les Cévennes dans la journée du 22. Les inondations affectent suite la Drôme, la région d’Aix en Provence et Pertuis dans la nuit du 22 au 23. Elles concernent ensuite La Corse et la Ligurie italienne dans la journée du 23. Elles terminent ensuite le 24 par un retour sur les Alpes avec un débordement sur la haute Maurienne et la ville de Brigg en Suisse.

On peut suivre souvent les épisodes méditerranéens aux calamités qu’ils provoquent sur plusieurs régions successives, mais ces dernières sont limitées au domaine méditerranéen ou à ses extensions proches avec des débordements au-delà des montagnes qui ceinturent la Grande bleue.

Ajouter au même moment avec la même perturbation, des inondations sur Brest et Dublin correspond-il à un fait exceptionnel qui n’a pas de précédent ?

Le cas de janvier 1994 qui avait vu le même jour le maximum d’une crue de la Charente en milieu océanique et du Rhône dans sa partie provençale est peu comparable avec celui du début de cette semaine. Lors d’un mois très arrosé par des perturbations presque quotidiennes, dont la succession avait fait déborder la Charente et d’autres rivières océaniques, l’une d’elle s’était transformé en épisode méditerranéen en provoquant la crue des rivières cévenoles de la Durance et du Rhône.

Une situation atmosphérique rare est à l’origine de cette concomitance entre les calamités à Brest et Dublin d’une part, en Provence et Ligurie d’autre part.

 Pour que des pluies de cette nature se produisent il faut 3 conditions.

 La première est une descente d’air froid sur l’Atlantique, cette dernière s’est produit jusqu’au niveau du détroit de Gibraltar.

 La seconde, cet air froid se charge en humidité sur des masses maritimes chaudes, le plus souvent sur la Méditerranée, mais l’Atlantique au niveau du golfe de Cadix  est aussi une ressource en humidité chaude en cette saison.

La troisième, ces perturbations chargées en humidité viennent buter sur un anticyclone  continental très fort. Lors d’un épisode cévenol classique, les hautes pressions reculent vite sur l’Europe du nord. Au début de cette semaine, ce n’est pas le cas. La résistance de l’anticyclone, même sa progression sur la Scandinavie, la mer du Nord et le nord de la France, effectue un premier blocage qui oblige la perturbation à remonter vers le nord. Les premières terres qu’elle touche dans sa remontée, sont, la pointe de la Bretagne, la Cornouaille anglaise, et le sud de l’Irlande. Ceci explique les fortes pluies et inondations sur Brest puis Dublin.

Plus au sud, au même moment, un blocage plus habituel lors des pluies cévenoles se met en place. La perturbation vient buter sur le même anticyclone qui s’est réfugié derrière les Alpes. Les régions arrosées contournent cet obstacle vers le sud avec les Cévennes, La Ligurie et la Toscane et la Vénétie quand l’anticyclone s’est replié sur l’Europe centrale.

En temps ordinaire, ces blocages par les anticyclones, comme la puissance des perturbations, s’effectue à une échelle régionale. Cette fois les hautes pressions ont résisté au niveau d’un continent entier. la perturbation aussi énorme les attaquaient du détroit de Gibraltar au haut des îles britanniques. Ne pas s’étonner dans des cadres géographiques aussi vastes, que les pluies intenses et les inondations se situent aux deux extrêmes de ces vastes espaces, Dublin et Brest d’une part,   la Provence et la Ligurie d’autre part

Au moment où vous m’entendez, un deuxième épisode cévenol se termine. Commencé jeudi, ses fortes pluies ont débuté par La Catalogne et le sud des Cévennes. Au moment où je prépare cette chronique, nul ne sait quelles sont les conséquences. Si je crois les modèles mathématiques, il est possible qu’un troisième épisode intervienne dans les jours qui suivent la Toussaint. Je crains d’être obligé la semaine prochaine de consacrer une nouvelle chronique à la répétition de ces grosses pluies méditerranéennes.

Comme je l’ai longuement présenté dans mon livre de 2003 «  le ciel tomberait-il sur nos têtes », ces enchainements de pluies méditerranéennes catastrophiques sont courants.

Par exemple, en septembre 1992 après la catastrophe de Vaison la Romaine le 22, celle de Reines les bains et Couixa arrive le 26, 4 jours après.

En octobre 1988, après la catastrophe de Nîmes le 3, arrivent de fortes pluies sur l’Isère le 9, l’Ardèche et la Drome le 11.

En 1976, après la Corse le 25 octobre, c’est autour des Cévennes les 4 et 5 novembre et de crues de la Loire et l’Ardèche les 9 et 10 novembre.

J’aurais pu aussi citer le mois d’octobre 1960, fin octobre et le 2 novembre 2008.

L’explication de cette répétition de fortes pluies calamiteuses à quelques jours d’intervalle est simple. Tant que l’anticyclone centré sur l’Europe résiste en s’appuyant sur les Alpes et tant qu’il est attaqué par des perturbations froides, et qu’aucun des deux ne chasse l’autre, ces fortes pluies se produisent. Comme en cette saison le froid qui s’accumule sur l’Arctique revigore ces descentes polaires perturbées, seule la disparition de l’anticyclone réfugié derrière les Alpes peut mettre fin à cette répétition. Le problème, à ce jour : il est encore en place !

Gérard Staron vous donne rendez-vous samedi prochain sur les ondes de Radio Espérance, Bonne semaine.

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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 15:01

Dernière grande vague de tornades aux USA ?

 

Le croquis a schématisé approximativement les trajectoires de vague de tornades de fin avril avec mention de la date et du nombre quotidien communiqué par le "National weather service, Storm prediction center"

tornades USA2

Depuis le début, de façon traditionnelle, Les zones affectées sont orientés quotidiennement du sud-ouest au nord-est avec un point de démarrage dans le sud des grandes plaines et un développement en direction du nord-est

De jour en jour, le phénomène se déplace en direction  des côtes de l'Atlantique, ce qui traduit la progression de l'air froid  en provenance du Canada et le recul de la chaleur qui remonte du Golfe du Mexique. A partir du moment où l'air froid a conquis l'ensemble du pays, le conflit né dans les Grandes Plaines entre les deux airs très constrastés au niveau thermique prend fin et la vague de tornades cesse au moins provisoirement jusqu'à la prochaine descente froide.

A la date du 28 avril  982 tornades ont été comptabilisées depuis le début de l'année civile, soit quasiment le double du nombre moyen enregistré à cette date (453 tornades). Pour l'ensemble de l'année la moyenne totale atteint 1469. le Mois de mai est habituellement celui qui présente la plus grande occurence du phénomène. Cette année, la précocité s'ajoute  au nombre exceptionnel  et à la violence sur des sites urbains où les dégats sont plus importants.

Gérard Staron

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Phénomènes météo exceptionnels de 1945 à nos jours (2013)

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La Loire p 78, 79

Le Gier p 80

La fureur du Furan p 81

Climat de la Loire: Effet de couloir p 194

Climat de la Haute-Loire:

Le coeur  du Massif Central  p 195