« L’océan »
Paroles de T. Botrel et musique de E.. Feautrier
Cette chanson du XIXème siècle que j’interprète semble une illustration surprenante des rapports pours le moins complexes que la Bretagne entretient avec les tempêtes qui viennent de l’Océan.
Les paroles sont fortes, l’ouragan fait perdre au vieil homme sa maison, son bateau, ses enfants et pourtant il n’arrive pas à haïr l’Océan…
Ce dernier fournit les activités nécessaires à la vie avec la pêche, la Marine nationale, la collecte des algues quand elles ne sont pas vertes, le Goémon, pour l’agriculture, la douceur des températures hivernales qui permettent des cultures légumières, les plages et les paysages de la côte pour le tourisme.
Beaucoup d’activités bretonnes sont liées à la mer, pourtant à l’époque napoléonienne, le blocus continental a partiellement détourné cette région du large avec le déclin des grands ports pour provoquer l’essor de l’élevage
Du large arrivent aussi de violentes tempêtes dont les rafales peuvent dépasser 180 Km/h comme en décembre 1999 ou même plus de 200 Km/h comme le 16 octobre 1987
Depuis le début du mois, le vent atteint ou dépasse presque chaque jour les 100 km/h sur les côtes de la Manche . Hier encore ce seuil a été dépassé à la pointe du Raz et à l’Ile d’Ouessant. Une telle ténacité est rare même si le vent actuel ne parait pas avoir une violence suffisante pour provoquer toutes les calamités de la chanson. Dans le passé des tempêtes à répétition ont aussi soufflé en janvier et février 1990 avec des vitesses qui dépassaient régulièrement 150 km/h, seuils qui heureusement n’ont pas été atteint pendant ce mois de novembre
Le Breton doit vivre avec le vent violent, ce qui explique peut être cette chanson aux paroles surprenantes, paroles qui peuvent rendre mal à l’aise.
Un exemple d’adaptation aux conditions climatiques, même si le vent actuel n’atteint pas une violence suffisante pour provoquer de tels dégâts.
Gérard Staron