Gérard m’a adressé de Draguignan de nouveaux documents saisissants sur les inondations du Var parmi lesquels j’ai sélectionné ces derniers concernant la montée de la Nartuby.
La rivière commence à regagner son lit le lendemain de la catastrophe, ses débits sont encore très importants, mais les eaux ont laissé suffisamment de laisses de crue pour que l’on puisse prendre conscience du niveau maximal de la montée des eaux.
En amont , la rivière a occupé la totalité de son lit majeur, soit l’intégralité du fond de vallée, relativement plat compris entre les deux versants des reliefs.
En milieu méditerranéen, les rivières présentent un lit mineur occupé quotidiennement très étroit. Il est bordé d’une zone plane parfois très large qui correspond au remblaiement par les alluvions quaternaires avant les deux versants. C’est cet espace que la Nartuby a occupé complètement comme le font les rivières méditerranéennes lors des grands épisodes pluvieux que connaissent ces régions
Dans l’espace urbain, les traces laissées par le niveau maximum des eaux montre l’importance de la crue que ce soit :
-le parapet de la terrasse emporté au premier plan à droite
-le mur effondré sur l’autre rive à gauche
-les traces laissées sur les maisons dans le fond de la photographie
Le rétrécissement du lit en milieu urbain a permis cette hauteur exceptionnelle, ceci ressemble étrangement à la monté de l’Ouvèze à Vaison la Romaine , le 22 septembre 1992 au niveau du pont Romain.
La Nartuby n’a pas encore complètement regagné son lit au moment de la photographie
Enfin en aval à Trans en Provence, la rivière est passée largement par-dessus les ponts sur la route nationale et s’étend sur les zones commerciales, industrielles agricoles environnantes. On distingue la laisse de crue laissée par la rivière au fond du hangar et la trace de la zone boueuse sur la route.
C’est ainsi que plus loin vers l’aval l’ensemble de la basse plaine de l’Argens a été recouverte jusqu’à la mer
Les hommes sont souvent tentés sur la côte d’Azur d’occuper les espaces plats le long des rivières. Les activités agricoles intensives, industrielles, commerciales, d’habitats collectifs en ont besoin pour se développer. La région en manque cruellement en raison de la retombée brutale des reliefs alpins sur les zones côtières. Il existe une forte pression pour occuper ces zones et permettre le développement économique d’un pays étranglé par le manque d’espaces utilisables, mais en milieu méditerranéen c’est aussi le lit majeur des rivières lors des inondations et ces dernières le rappellent lors d’événements comme celui que vient de vivre le bassin de l ’Argens.
Gérard S. remercie Gérard A.