Chronique N°940
La dernière semaine d’août a été marquée par une chute très marquée des températures qui a suivi le passage d’une perturbation en provenance du nord-est qui a joué les prolongations en venant tournoyer dans l’est du pays. La première grosse vague des précipitations s’est déchainée samedi de la Normandie avec 68,6 mm à Dieppe aux Alpes en passant par la région parisienne (36 mm à Beauvais) et les plaines de la Saône, 23.6 mm à Macon et 26mm à Besançon. La seconde vague sur la côte atlantique et la région parisienne dimanche, a joué les prolongations jusqu’à mardi dans l’est du pays et la région lyonnaise avec encore 17 mm à Langres comme à Macon.
La chute des températures a connu un gros décalage de date entre les maximums et les minimums quotidiens.
Alors que samedi 24 août la quasi-totalité de la France présentait des températures maximales supérieure à 20°, la chute est sévère dimanche 25, seule une petite moitié méridionale dépasse encore ce seuil, de la côte atlantique, au Bassin aquitain, à la vallée du Rhône et aux Alpes. Ailleurs, la ville la plus froide de France pour les maximums est Limoges avec 13.8° en baisse de 7.3° par rapport à la veille. Les températures les plus basses correspondent à un axe de la Picardie à l’ouest du Massif central en passant par la Région parisienne.
En début de semaine, les maximums les plus bas vont se concentrer de plus en plus dans l’est du pays avec une tentative de légère remontée ailleurs. Le lundi 26, on trouve en dessous de 20° un axe méridien de la lorraine, au Morvan et au Massif central sans oublier les montagnes de l’est du pays. Langres est la ville la plus froide de France avec 15.4° devant Dijon 15.8°. Mardi 27, la fraicheur diurne se déplace encore vers l’est en incluant la région lyonnaise en augmentant encore un peu dans les secteurs les plus frais, le Puy avec 15.6° présente le maximum le plus bas. Mercredi, Seules montagnes du Jura et du Massif central avec des points isolés dans le nord, comme Dunkerque présentent des maximums en dessous de 20°, même au Puy le thermomètre atteint 19.2°. A l’exception des montagnes de l’est, il ne reste plus de régions en dessous de 18°.
Les températures minimales connaissent une évolution très différente, la baisse qui commence aussi dimanche va s’étendre au niveau géographique et s’intensifier une grande partie de la semaine. Le seuil de 10° n’est pas atteint le 25 août sur les montagnes du Massif central, du Jura et des Alpes avec en plus un ilot dans le centre ouest du pays, le Poitou, la région de Châteauroux et l’ouest du Limousin. Ce secteur de grande fraicheur s’étend le lendemain, lundi, à la plus grande partie des plaines de la Saône et à la porte de Bourgogne où l’on enregistre le matin 7.7° à Besançon. Mardi, il faut ajouter quelques incursions de températures inférieures à 10° dans la vallée du Rhône et au sud du Massif central où Aurillac reprend le trophée de ville la plus froide avec seulement 7.3°, encore un peu plus bas que la veille. Le mercredi 28, l’extension touche le Maine, les collines du perche et les Ardennes où Charleville mesure le matin 6.3°. Enfin jeudi, il faut ajouter dans le club des villes de moins de 10° le matin, une grande partie de la Normandie et une diagonale des Ardennes au Massif central avec en plus les Vosges et depuis plusieurs jours le jura et les Alpes. Guéret et Nevers mesurent un minimum de 5.6° et Charleville Mézières de 6.3°.
Cette évolution différente des maximums et minimums sur le pays avec une chute brutale le premier jour pour les premiers qui s’estompe progressivement au fil des jours, et une accentuation de la baisse de jours en jours pour les seconds correspond à des mécanismes qui s’associent de façon différente à l’arrivée de l’air froid des hautes latitudes.
Nous avons connu la première descente d’air froid perturbée en provenance de Russie de la saison sur le flanc oriental d’un gigantesque anticyclone qui s’étire de L’Atlantique à la Scandinavie. cet air froid peu chargé en humidité au départ puisque provenant des régions continental, réagit au contact de l’air chaud déjà en place sur notre pays ce qui augmente les masses nuageuses et les précipitations en leur faisant prendre au départ un caractère orageux, mais aussi les prolonge tant que le contact entre les deux airs continue.
Les températures maximales subissent au départ le changement d’air qui arrive entre 14 et 16°, la différence est d’autant plus brutale que la perturbation détermine un ciel couvert à son passage ce qui empêche l’ensoleillement pendant la journée.
Dans les jours suivants, la poussée de l’anticyclone atlantique va décaler vers l’est les précipitations mais aussi les secteurs nuageux qui l’accompagnent. Pour cette raison, les maximums les plus bas suivent la même translation et ne résistent plus que sur le Jura le mercredi 28. Ailleurs cette même poussée des hautes pressions a provoqué un retour lent du soleil qui a permis une remontée des températures dans la journée.
Les températures minimales sont très sensibles à l’état du ciel pendant la nuit. Quand il reste couvert au moment des passages perturbés ou avant la dispersion de leurs effets, la déperdition de chaleur pendant la nuit est faible car les nuages régissent comme un couvercle retenant l’énergie accumulée par le sol. Au contraire quand le ciel se dégagé cette perte est maximale avec le rayonnement nocturne qui disperse la même énergie sans retenue et les températures minimales baissent. Au moment du passage des perturbations et de leur prolongation jusqu’à mardi, la couverture nuageuse a freiné la baisse des températures minimales, qui s’est accentuée au moment du retour du ciel dégagé. Comme ce dernier a commencé à revenir par l’ouest dimanche, ceci explique l’ilot de grosse fraicheur du Poitou et du limousin du même jour, comme la zone découverte s’est étendue à des régions de plus en plus nombreuses au cours des jours suivants dans l’est du pays , les territoires concernés par des minimums de plus en plus bas se sont étendus géographiquement avec une intensification quantitative de la baisse passant de 8 à 9° à basse altitude dimanche, à 5 à 6° jeudi pour les secteurs les plus touchés jeudi matin.
Ce décalage de comportement dans le temps des températures maximales et minimales est courant en raison de leur réaction différente aux états du ciel. La couverture nuageuse facilite la baisse des maximums par manque d’ensoleillement dans la journée mais limite celle des minimums dans la nuit. Inversement le ciel dégagé permet la hausse des températures par ensoleillement dans la journée mais facilite sa diminution pendant la nuit
Les deux subissent le même changement d’air, mais ensuite les effets divergent. Quand elle s’effectue de jour, au moment du passage de la perturbation, la baisse liée à l’arrivée du froid des hautes latitudes se cumule avec le déficit d’ensoleillement pour une baisse brutale du maximum diurne. Au contraire la nuit, la couverture nuageuse freine la baisse jusqu’au retour du ciel clair où le rayonnement s’ajoute pour provoquer les minimums les plus bas !
Souvent le décalage entre les baisses respectives de l’un et de l’autre ne concerne qu’une journée, la prolongation du temps, arrivé pendant le dernier week-end avec cette perturbation qui a folâtré 3 jours sur la France, a aussi augmenté l’écart dans le temps entre le point bas des températures maximales de la journée dimanche et celui des minimums le matin du jeudi, 4 jours d’écart !
Gérard Staron vous donne rendez-vous samedi prochain sur radio espérance , bonne semaine….