En montant sur Andorre Arcalis, le Tour de France a essuyé dimanche 9 juillet un orage avec de la grêle.
Le Tour a essuyé dans le passé de très nombreux orages avec des conséquences majeures sur la course :
celui de l'étape Paris Lille du 7 juillet 1936 dans la traversée de Carvin
Celui de 1971 et la chute d'Ocana dans les Pyrénées qui lui fait perdre le Tour
Celui du prologue de 1995 avec la chute de Boardman en Bretagne
et bien d'autres en 1987 et 1966.....
Chaque fois des pluies intenses sont signalées avec inondations de la Route en accompagnement des phénomènes électriques ......
mais avec jean Paul Bourgier pour notre ouvrage " conditions climatiques et compétitions cyclistes" nous n'avons trouvé mention de grêle que dans le Tour de Suisse, le 10 juin 1971 et le 20 juin 1973 avec nécessité d'arrêter l'épreuve....
le Tour de France a probablement vécu ce jour là un précédent historique ..... Il n'y a rien d'étonnant car les trainées de grêles n'occupe qu'une très petite surface au coeur des orages ! Rencontrer pour une course cycliste un orage est déjà rare, la grêle encore plus !
Par contre ce n'est pas la première fois que le Tour rencontre un mistral violent qui l'oblige à neutraliser une partie d'une étape le 11 juillet 1969 !
le graphique horaire des rafales maximales de vent à Orange le 14 et le 15 juillet est très parlant !
le 14, le mistral n'est pas à son maximum et il forcit au cours de la journée. C'est près de l'arrivée vers 17 et 18 heures que les rafales sont les plus violentes
le 15 le mistral est encore plus violent avec une reprise vers 16 et 17 heures au moment de la course des premiers du classement général. Des coureurs partis avant vers 14 ou 15 heures ont bénéficié d'un vent un peu moins violent. Ceci explique la victoire de Tom Dumoulin et les bonnes places de coureurs inattendus qui ont fait jeu égal avec les premiers.
Le mistral est lié à l'accélération de l'air qui descend du Nord après le passage du Massif central , canalisé par le sillon Rhodanien et aspiré par la Méditerranée.
Sa vitesse maximale se situe le plus souvent au niveau d'Orange entre le Vaucluse et La Camargue. Plus on s'écarte de la vallée du Rhône plus les vitesses baissent.
En amont dans la vallée du Rhône sa vitesse est plus faible . Entre Montélimar et Orange la différence est de l'ordre de 10 à 15 km/h au niveau des plus grosses rafales ces 14 et 15 juillet !
le Tour de France s'est donc trouvé au cœur de la vallée du Rhône où il était le plus fort et à l'heure de son maximum.
Le Mont Ventoux est le principal massif qui borde la vallée du Rhône . En altitude le vent est toujours plus fort , de l'autre côté le mont Aigoual dépassait largement les 100 Km/h, il n'est pas étonnant que le Tour n'ait pu atteindre son sommet . Des études ont montré que le mistral connait sa vitesse maximale vers 2000 m , quasiment l'altitude du Ventoux!
Gérard Staron