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1 novembre 2014 6 01 /11 /novembre /2014 18:40

Chronique N°1000

Qui aurait pu penser en octobre 1993, qu’une telle chronique pourrait être consacrée à la climatologie pendant 21 ans ; personne ?

A l’époque où je me promenais dans les stations de ce que l’on n’appelait pas encore Météo France, mais l’Office de Météorologie Nationale dépendant du Secrétariat d’état à l’aviation civile, un responsable syndical à Gourdon m’avait déclaré que la climatologie était « l’hôpital » de la météo, car à l’époque dans le service correspondant on plaçait les agents qui ne pouvaient plus continuer dans l’actif !

A l’époque, le réchauffement de la planète n’était qu’une préoccupation lointaine de spécialistes qui ne débordait pas des colloques, congrès ou symposiums pour scientifiques. Ce fût le cas du congrès de Rio sur la terre de l’année précédente en 1992. Ce n’est qu’en 1997 avec le « Protocole de Kyoto » que la théorie commence à déborder sur le monde politique , les associations internationales, et la population.

C’est ainsi que Radio Espérance a tapé dans le mil avec cette chronique puisqu’en 20 ans , le climat dont seulement quelques scientifiques se souciaient à l’époque est devenu la principale peur de la planète pour le siècle à venir. La surveillance de la température est un sport mondial avec des écarts de plus en plus faibles, souvent moins de 1°, que l’on présente comme des catastrophes potentielles. C’est ainsi que l’on vous dit que septembre 2014 est le plus chaud dans le monde depuis 135 ans en raison d’un excédent par rapport aux normales de 0.72° sur l’ensemble de la planète selon le NCDC/NOAA (organisme américain) ! Comme ces dernières normales calculées sur 30 ans varient selon les séries utilisées, on vous annonce selon le GISS que la hausse par rapport à la normale de septembre 2014 est de 0.78° pour celle de 1951-80 et de 0.42° pour 1981 à 2010.

Pourquoi la moyenne des températures est-elle devenue le gendarme de la planète ?

La moyenne de la température, au début de la climatologie exprimait la synthèse des caractéristiques géographiques de l’atmosphère au-dessus d’un lieu dont elle permettait avec les précipitations de définir le climat comme si ce dernier était une donnée théorique invariable. C’est par exemple l’objectif de la première thèse sur le Massif central de Pierre Estienne en 1955 qui découpait ce vaste ensemble en « climats » en fonction de l’importance relative des influences océaniques méditerranéennes et continentales.

A partir des années soixante-dix, on s’est de plus en plus rendu compte que tout cela bougeait. La notion de variabilité des climats a été mise en valeur par les travaux de l’ER30 du CNRS de Grenoble à laquelle j’ai participé sous la direction de Charles Pierre Peguy, fils posthume du grand homme de lettres et qui a été le patron de ma thèse « l’hiver dans le Massif central » qui venait d’être publiée en 1993 quand j’ai commencé cette chronique. C’est l’époque où les calendriers de probabilité ont tenté de remplacer les moyennes en climatologie. Ceci permettait de comparer l’état habituel du climat d’un lieu avec ses événements exceptionnels qu’ils soient thermiques ou pluviométriques. Ceci était associé à la recherche de la durée de retour d’un phénomène, tempêtes, gelées ,froid, chaleurs etc. Il faut bien dire que cette méthode est surtout utilisée en matière pluviométrique et hydrologique avec les crues décennales, trentennales centennales ou millénaires censées se produire, plus ou moins, selon une probabilité de 10 ans , 30 ans 100 ans et 1000 ans.

Mais dans le domaine thermique, le retour à l’utilisation des moyennes a triomphé avec la théorie du réchauffement de la planète. On m’avait toujours annoncé quand j’ai été formé aux statistiques et à leur utilisation en climatologie que les mathématiciens, ceux de Grenoble en particulier, étaient très réservés sur leur utilisation, que la méthode de la corrélation manquait de discernement

C’est pourtant par l’utilisation de la corrélation mathématique entre l’évolution des températures et d’autres paramètres comme les gaz à effet de serre avec surtout le gaz carbonique que cette théorie a triomphé. C’est cette relation entre la hausse conjointe de ces deux paramètres, les températures et le taux de gaz carbonique depuis le début du XXème siècle qui a été à l’origine de tout cet univers de menaces qui a été construit autour du climat. Des courbes ont été établies comme celle de Lorius entre l’évolution des températures et le gaz carbonique contenu dans les bulles des glaces anciennes de l’Antarctique. Il suffit de poursuivre bêtement les courbes pour définir la hausse future des températures en liaison avec celle conjointe des gaz à effet de serre dans l’atmosphère !

Tout parait tellement simple que l’on se demande comment la majorité des états et des organisations internationales a pu se laisser séduire et hisser le climat au niveau du principal risque pour la planète.

Il serait trop long d’évoquer les questions de fond aujourd’hui, mais le rôle du climatologue n’est pas de rentrer, voir même de se laisser enfermer dans ces schémas simples, mais de voir toute les implications, et même leurs faiblesses. La principale est que le réchauffement semble en panne ou pour le moins hésite, surtout en Europe depuis 2007 en dépit des quelques mois de 2014 particulièrement chaud au printemps et maintenant à l’automne.

Il est bien évident que c’est cette démarche de recherche objective qui a attiré l’auditeur vers la chronique de climatologie de Radio Espérance d’autant plus que pendant très longtemps aucun média français ne disposait d’une telle rubrique.

C’est ainsi que son texte a été repris à partir de 2004 par le site Zoom 42.fr et à partir de 2008 par mon blog « blog gesta info ». Je n’ai jamais pu obtenir l’impact en auditeur sur Radio espérance mais son audience écrite dépasse plusieurs milliers de visiteurs uniques par mois. L’irrégularité est très forte, avec des hausses rapides dès que l’actualité attire l’attention ou inquiète nos concitoyens. Certains vont peut-être voir tous les 4 jours mes prévisions pour les départements de la Loire de la Haute Loire et du Puy de Dôme

C’est ainsi que son auteur a vu au cours de ces années se multiplier les possibilités de tribunes. Bien d’autres sujets et surtout chaque grosse crue de la Loire et la dernière en 2008 m’ont permis d’écrire sur la revue « La Loire et ses terroirs » consacrée à l’ensemble du fleuve à partir d’Orléans. Président de l’AMRL depuis mars 2012, je suis chargé de la rédaction et de la parution chaque mois de notre bulletin « le météofil », le 105ème va paraitre le 10 novembre. Nous disposons d’un réseau d’une quarantaine de stations sur les départements de la Loire et du Rhône. l’an dernier lorsque « le Progrès » a publié son ouvrage hors-série « Quel drôle de temps », j’ai été chargé de la rédaction des articles sur les climats de la Loire , de la Haute Loire, sur les rivières Gier et Furan ainsi que sur le fleuve Loire. Les sollicitations ne manquent pas « Soleil solidaire » depuis 3 ans, et même le 40ème anniversaire du Parc du Pilat à Bourg Argental , le 21 septembre dernier !

Le 1000ème millesime d’un événement est toujours le moment de s’interroger sur son avenir, 21 ans l’âge adulte autrefois. J’ai atteint l’objectif que je m’étais fixé il est possible que vous ne m’entendiez plus dans les semaines à venir. Une formule plus courte, plus illustrée et plus en prise sur l’actualité apparaitra sur mon blog : blog-gesta info ou gesta over-blog .com

C’est l’occasion de vous remercier chers auditeurs pour votre écoute fidèle depuis 21 ans, de remercier aussi Radio Espérance, surtout son personnel aux petits soins dès qu’un petit problème perturbait mon enregistrement, Jean-Pierre qui m’a introduit à la Radio, Marinette puis ma fille Marie Gabrielle qui ont assuré la technique jusqu’au moment où je suis devenu autonome dans ce domaine.

et Gérard Staron vous souhaite bien plus qu’une bonne semaine !

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28 octobre 2014 2 28 /10 /octobre /2014 18:18

Prévision du 29 octobre au 2 novembre 2014

Les hautes pressions centrées à l’est de l’Europe, extrémité de l’anticyclone sibérien résistent encore face aux dépressions et perturbations des hautes latitudes

Pas de précipitations, il faut attendre la fin du week-end pour l’arrivée d’un épisode pluvieux méditerranéen qui pourrait être important et dangereux sur l’axe du Mézenc au Pilat

Après une période de vent faible, favorable au brouillards matinaux surtout dans la vallée du Gier, extrémité de la grisaille lyonnaise, le vent du sud revient et forcit pendant le week-end

Les températures restent élevées pour la saison, minimums nettement positifs partout et maximums culminant vers 20° dans les dépressions les plus chaudes

Les modifications quotidiennes sont faibles avant dimanche

Mercredi :

Pas de précipitations, risque de brouillard matinal dans les dépressions surtout dans la vallée du Gier avec un vent faible

Températures élevées pour la saison, minimums assez doux et maximums approchant 18° dans les dépressions.

Jeudi :

Pas de précipitations, le vent reste assez faible et le risque de brouillard subsiste un peu plus faible que la veille dans les cuvettes et dépressions

Températures toujours élevées pour la saison en particulier les maximums dans les sillons de la Loire et l’Allier où ils approchent de 20°,

Vendredi

Pas de précipitations

La nouveauté est le retour du vent du sud , faible puis plus fort en soirée

Ceci limite le risque de brouillard matinal, continue à adoucir les minimums et provoque un petit coup de chaleur dans les sillons de la Loire et l’Allier

Samedi :

L’anticyclone commence à lâcher prise

Les précipitations n’arrivent pas encore mais le vent du sud forcit encore et les températures sont toujours élevées

Dimanche :

Le changement de temps se précise avec un vent du sud fort, il ne devrait pas atteindre le seuil de la tempête mais certaines rafales pourront être dangereuses.

Le grosse pluie méditerranéenne arrive en fin de journée. Ses nuages puis ses précipitations prennent en tenaille la région par l’axe du Mézenc au Pilat mais aussi par le Sancy

Si les minimums restent doux pour la saison, les maximums amorcent une baisse

La grosse pluie méditerranéenne devrait impacter le sud de la France, lundi et mardi, mais il est encore difficile de préciser son intensité et sa localisation géographique précise. Elle concernera l’axe du Mézenc au Pilat mais son extension au-delà est difficile à préciser ? Ce type de situation présente toujours des risques potentiels d’inondations !

Situation à suivre et à confirmer

Gérard Staron

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25 octobre 2014 6 25 /10 /octobre /2014 21:22

Chronique N°999

Nous avons connu pendant le week-end précédent (18-19 octobre 2014) une bouffée de chaleur comme la France peut en connaitre par flux de sud.

Si les températures minimales ne sont pas particulièrement élevées les maximums quotidiens ont atteint des niveaux quasiment estivaux. Sur la quasi-totalité du pays ils sont supérieurs à 20°, à l’exception de quelques secteurs des côtes de la Manche de la pointe de la Bretagne au Pas de Calais. Les différences régionales sont assez peu marquées puisque la plupart des stations sont comprises entre 23 et 25°. Globalement la vague de chaleur culmine plutôt samedi que dimanche mais les différences entre les deux journées sont faibles.

Il y a cependant deux régions qui se détachent par des températures qui dépassent 27°, le Piedmont pyrénéen et les couloirs de la Loire et de l’Allier à la sortie du Massif central. Le samedi, le Piedmont pyrénéen est le secteur le plus chaud de France avec parfois plus de 30° à Biarritz, Dax et Pau. Cette remarque est surtout valable pour la partie basque, landaise ou béarnaise et s’atténue vers l’est à partir des Pyrénées centrales. Le Dimanche, cette particularité se déplace en direction des sillons de la Loire et de l’Allier. Cette fois avec des maximums compris entre 27.5° et 28.5° Vichy, Clermont-Ferrand, Saint-Etienne, Roanne, concurrencent les cités du Piedmont pyrénéen ou des Landes. Souvent dans ce cas, cette face septentrionale présente des températures plus élevées que les régions de la vallée du Rhône ou de la Méditerranée. Il ne fait que 24.7° à Montélimar et entre 25 et 26° pour les stations de la basse Camargue au Comtat Venaissin qui sont les plus chaudes du milieu méditerranéen. Il en est de même de l’agglomération lyonnaise où les températures n’atteignent pas 26°

La situation météorologique responsable de cette bouffée de chaleur est classique. Elle associe un flux de sud entre une dépression très creusée sur l’Atlantique au large de l’Irlande et des hautes pressions centrées sur l’Europe centrale. Cette situation au sol est relayée en altitude par une dorsale des hautes pressions subtropicales à partir de la Tunisie. Dans ces conditions, rien ne s’oppose à la remontée d’un air en provenance de l’Afrique du nord et même du Sahara jusqu’à nos régions. Cette origine méridionale de l’air se cumule avec deux autres aspects. D’abord un ensoleillement exceptionnel du matin au soir dans les hautes pressions ce qui permet une hausse diurne importante du thermomètre en dépit de la moindre durée du jour de la mi-octobre. Ensuite quand l’air provenant du sud, a franchi les montagnes des Pyrénées et du Massif central et redescend sur leur versant septentrional, il provoque un mécanisme de foehn. Il se réchauffe au rythme de l’air sec soit au rythme de 1° par 100 mètre alors que sur l’autre versant il s’était refroidi souvent au rythme de l’air humide soit à 0.6° par 100 m. Selon les lois de la physique, ceci explique que dans ce cas le versant nord soit plus chaud que celui du sud pour les Pyrénées comme pour les couloirs de l’est du Massif central. Comme la phase de ce mécanisme se déplace d’ouest en est, ce coup de chaleur sur le versant nord est plus sensible sur les Pyrénées Atlantiques le samedi et il culmine sur les couloirs de la Loire et de l’Allier supérieurs le dimanche.

Les températures maximales de ce dernier week-end ne sont pas des records même si elles sont assez proches des maximums les plus élevés d’un mois d’octobre. Par exemple à Vichy les 28.5° de samedi sont devancés par les 29.3° du 7 octobre 2009 et dans le passé par les 29.2° du 11 octobre 1978. De même à Clermont Ferrand avec un 29.7° en 2009 et 28.7° en 1978 et à Saint Etienne . De même les 30° observés dans les Pyrénées atlantiques ont été aussi dépassés en 2009 et parfois 1978.

Ces bouffées de chaleur de sud sont connues dans la région centre-est et celle de ce week-end de la mi-octobre est la troisième d’importance de l’année même si sa position en pleine arrière-saison limite la chaleur. Il y avait eu celle de Pentecôte en juin avec les températures les plus élevées de la saison chaude de 2014 avec 37.5° à Anse et 37.2° à Saint Etienne le 9 juin. Il y a eu aussi celle du passage du Tour de France les 17 et 18 juillet avec 35° aux deux mêmes postes.

Lors de ces deux bouffées chaudes de l’été, nous avons tenté d’analyser leur mécanisme. Elles sont toujours brutales avec une remontée très forte des températures maximales sur un petit nombre de journées, nous avons donc tenter d’examiner sur les postes de l’AMRL, des départements du Rhône et de la loire quelle était l’amplitude de la montée des maximums entre le jour qui précède la mise en place de la bouffée de chaleur et celui de son maximum soit entre le 4 et le 9 juin pour Pentecôte et le 14 et le 18 juillet pour le passage du tour de France.

Les deux cartes que nous avons obtenues sont parfaitement semblables et montrent que l’est du couloir de la Loire de la région de saint Etienne à celle de Roanne connait la hausse des températures la plus forte alors que cette dernière est bien plus faible le long de l’axe Rhône-Saône.

La bouffée de chaleur est maximale de Saint Etienne à Roanne avec en juin une hausse de plus de 18° le long de cet axe qui suit la rive droite de la Loire avec un maximum de 19.2° de montée du thermomètre dans la capitale ligérienne.

Cette hausse des températures maximales est un peu plus faible, de l’ordre de 1° à l’ouest de la plaine du Forez et sur les monts du même nom, mais elle est nettement moins marquée sur l’agglomération Lyonnaise et la val de Saône avec une différence de l’ordre de 3 à 4°.

Les informations fournies par les trois principales vagues de chaleur de la saison chaude 2014 concordent pour mettre en évidence une langue de forte hausse des températures dans l’axe et au nord du Pilat par flux de sud. Ce phénomène est peu visible dans l’axe Rhône Saône. Ceci confirme une observation effectuée à des très nombreuses reprises. Les flux d’air qui communiquent entre le nord et le sud de la France et inversement, ont un itinéraire de passage préféré qui relie le couloir de la Loire à partir de la plaine du Forez à celui du Rhône au sud du défilé de Vienne. Ces courants passent par-dessus le Pilat ce qui explique que ce petit massif montagneux vers 1300 à 1400 m est suffisamment élevé pour être une limite climatique entre ses versants, mais il apparait mais trop faible pour limiter les flux atmosphériques qui présentent un itinéraire de passage privilégié au-dessus de lui en France. L’exemple de ces bouffées de chaleur de 2014 constitue des exemples dans le sens sud-nord, mais il a été plus souvent signalé des cas de direction inverse nord-sud. A commencer par le mistral qui apparait dans la vallée du Rhône au sud du Pilat. On aurait pu penser que la communication entre le nord et le sud de la France passerait par l’axe Rhône-Saône, le faible relief suggère ce passage, or ce n’est pas le cas au nord du défilé de Vienne et la communication nord-sud est beaucoup plus faible avec le val de Saône

Cette remarque confirme celle de la chronique de la semaine dernière concernant la déviation des vents d’ouest par les axes du relief de l’est de la France. Ce changement de direction s’effectue à proximité du Pilat.Cet effet de couloir entre celui du Rhône au sud de Vienne et celui de la Loire à partir de la plaine du Forez explique l’exagération des coups de chaleur de sud dans le Forez , en particulier de l’agglomération stéphanoise à l’est de la plaine et en sens inverse celle du mistral en vallée du Rhône !

Gérard Staron vous retrouvera samedi prochain pour la millième chronique, bonne semaine.

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24 octobre 2014 5 24 /10 /octobre /2014 17:04

Prévision du 25 au 28 octobre 2014

Les hautes pressions se réinstallent, notre région étant située au point de faiblesse et de rencontre entre l’anticyclone des Açores sur l’Atlantique et celui de Russie derrière les Alpes

Pas de précipitations, les perturbations atlantiques passent plus au nord et les remontées de Méditerranée n’ont pas la force de dépasser le Mézenc

Les températures restent élevées pour la saison, le fort ensoleillement diurne maintient des maximums proches de 20° dans les dépressions, mais les minimums matinaux assez doux pendant le week-end faiblissent ensuite en raison de la durée de plus en plus longue des nuits

Les vents sont faibles ce qui permet le retour de brouillards matinaux dans les vallées et cuvettes

Samedi :

La bordure d’une perturbation apporte plus de nuages que de pluies, seulement quelques averses sur les montagnes en fin de journée

Le vent du nord faiblit

Après le retour d’une certaine douceur matinale, les maximums approchent de 20° dans les dépressions les plus chaudes

Dimanche :

Pas de précipitations

Le vent faible permet le développement de brouillards matinaux dans les vallées et cuvettes

Les températures restent quasiment identiques, minimums légèrement en baisse et maximums élevés pour la saison

Lundi :
pas de précipitations

Les vents faibles, plutôt de sud, permettent le développement des brouillards matinaux

Si les températures minimales amorcent une baisse , les maximums restent élevés sans changements

Mardi :

La remontée des pluies de Méditerranée semble à peine atteindre le Mézenc, par contre des nuages s’aventureront au-delà

La baisse des minimums s’accentue mais les maximums restent au même niveau

Retour du vent du sud dans la journée

On semble peu à peu s’acheminer vers le retour de temps pluvieux méditerranéens : à confirmer

Gérard Staron

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19 octobre 2014 7 19 /10 /octobre /2014 23:08

Prévision du 20 au 23 octobre 2014

Nous restons sous l’influence d’anticyclones mais ils sont maintenant centrés sur l’Atlantique ce qui provoque une inversion des flux atmosphériques

Le nord remplace le sud

Les températures s’effondrent

mais comme les perturbations passent plus à l’est, elles apportent plus de nuages que de pluies qui concernent surtout le Roannais et les monts du Beaujolais

Lundi :

La journée est encore agréable avant l’arrivée en fin de journée de la perturbation de nord dont nous subissons les nuages qui progressent au fil des heures alors que les pluies n’atteignent nos départements qu’en fin de journée

Températures encore élevées pour la saison : matinée douce et maximums de l’ordre de 25 ° dans les dépressions

Mardi :

Le flux de nord s’installe sur la région

Après le passage de la première, nous subissons la bordure de la seconde perturbation qui apporte encore quelques pluies dans l’angle nord-est de nos départements, Roannais et monts de Tarare et du Beaujolais

Les températures commencent leur baisse, la matinée est encore douce mais les maximums ne dépassent plus 20° dans les dépressions

Mercredi :

Plus de précipitations dans le flux de nord même si les nuages restent collés aux versants nord de nos montagnes

Les températures accentuent leur baisse , les minimums restent à peine positifs sur les plateaux et les maximums deviennent frais pour la saison , et dépassent à peine 10° dans les dépressions.

Jeudi :

Temps assez beau mais très frais

Toujours dans le flux de nord, mais le vent associé faiblit et le soleil est plus présent

Pas de précipitations

Les températures sont basses le matin avec quelques gelées possibles dans les cuvettes de moyenne altitude des plateaux du Massif central et les maximums restent au même niveau que la veille

Plus dure a été la chute des températures, probablement définitive, à confirmer jeudi

Gérard Staron

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18 octobre 2014 6 18 /10 /octobre /2014 19:12

Chronique N°998

L’atmosphère a calmé ses excès et la France semble progressivement digérer les masses d’humidité accumulées sur le sud du pays. Les dernières sont remontées jusqu’au Pilat qui a servi de barrière puisque Montregard au sud a reçu déjà 186 mm dans la première moitié d’octobre alors que Saint Etienne de l’autre côté ne cumule que 82 .7 mm. Sur les deux grosses averses qui sont arrivées jusqu’au Pilat en octobre, seule la première du 9 et du 10, l’a franchi de façon importante avec 110 mm à Montregard et 74.6 mm à Saint Etienne Alors que la seconde a été totalement stoppée avec 76 mm à Montregard au sud et seulement 6.3 mm au nord à Saint Etienne.

Ce calme de retour permet d’aborder un autre problème lié au relief dans notre région celui de la déviation de la direction des vents associée parfois à une accélération !

Vous avez tous appris qu’en France les vents dominants proviennent de l’ouest. Dans le centre-est et en particulier autour des sillons de la Loire supérieur et de l’axe Rhône Saône, c’est faux. On passe à une dominante de nord ou de sud selon le flux atmosphérique dominant du moment. L’affaire est bien connue dans la vallée du Rhône avec le mistral qui prend de la vitesse quand l’air descend du nord et avec le marin quand il remonte du sud. Il est bien connu que dans la moitié septentrionale du pays, les grosses tempêtes sont celles océaniques d’ouest comme celles de décembre 1999 octobre 1987 pour les plus virulentes ou celles de l’hiver dernier ou de 1990 pour les plus nombreuses. Au contraire dans l’espace compris entre le Massif central et les Alpes, la tempête de sud de novembre 1982 reste encore celle qui a fait le plus de dégâts, la dernière très virulente étant celle de fin avril 2012 avec 150 km/h au Mazet-Saint-Voy.

Il est bien connu que cette particularité provient de l’orientation des reliefs qui contredit la direction de la circulation générale de l’atmosphère. En effet les perturbations proviennent de l’océan avec leur vent dominant d’ouest , plutôt de sud-ouest surois avant l’arrivée des pluies et plutôt de nord-ouest norois après leur passage. Ces flux ne trouvent guère d’obstacles pour traverser la moitié nord de notre pays qui ne présente pas jusqu’aux Vosges de reliefs significatifs. Au contraire, dans la moitié méridionale de la France, le vent d’ouest trouve face à lui une organisation des reliefs d’une toute autre ampleur de direction perpendiculaire. L’arc Alpin présente une direction sud-nord nette dans sa partie française avec des hauteurs d’importance synoptique. La même orientation se retrouve dans l’est du Massif central. Les axes méridiens sont moins hauts et parallèles que ce soit celui à l’est des Cévennes du Pilat qui perd ensuite de la hauteur jusqu’au Morvan, dans la partie centrale celui des monts du Velay à ceux du Forez et pour terminer de la Madeleine et enfin à l’ouest l’axe des monts volcaniques auvergnats. Le tout est séparé par trois couloirs, celui de l’axe du Rhône prolongé par celui de la Saône, celui de la Loire supérieure du bassin du Puy jusqu’à sa sortie du massif central et enfin celui de l’Allier. Ces orientations expliquent la déviation bien connue des vents conformes à la circulation générale de l’atmosphère d’ouest en nord ou en sud par tous ces axes.

La particularité du Forez veut que cette déviation s’effectue sur ses terres, entre la plaine et le Pilat. Ceci explique que parfois je suis plaisanté par un ancien cycliste de la région de Feurs qui prétend qu’à ce niveau de la plaine du Forez le vent d’ouest est encore important alors que l’originaire de Saint Etienne prétend que ce n’est pas le cas un peu plus au sud et que Eole souffle de nord ou de sud.

En réalité il est possible de trouver des éléments bien plus scientifiques pour l’établir. Dans notre association des météorologistes d’entre Rhône et Loire (AMRL), nous détenons deux points de mesure des vents excellemment placés pour analyser ce problème , Bard dans les monts du Forez, un peu à l’ouest à un endroit où l’influence des axes méridiens n’est pas à son maximum et Saint Héand au sud des monts du Lyonnais près de Saint-Etienne et du Pilat à un endroit idéalement placé entre les couloirs de la Loire et du Rhône . L’occasion de saluer et de remercier nos observateurs, Ludovic Robert et David Dumas dont les données sont publiées dans notre bulletin « le météofil » dont le 104ème numéro vient de sortir en particulier les roses de vents depuis maintenant plus d’un an.

Il est facile de constater que pour deux points de mesure assez proches, moins de 50 km sur deux massifs voisins, la déviation des vents entre les deux est toujours visible. A Bard, sur le haut Forez, la rose des vents présente toujours une composante d’ouest très marquée avec WNW qui correspond le plus souvent à la fréquence des vents la plus importante et SW qui concentre ceux les plus violents. Cette composante d’ouest disparait à Saint-Héand, l’influence méridienne, Nord plus durable ou Sud plus violente, devient nettement dominante et il s’ajoute parfois des composantes secondaires SE ou NE inexistantes à Bard.

Depuis que nous publions ces observations, l’importance de la déviation entre les deux postes parait très variable.

Lors des mois à forte tendance océanique de l’hiver dernier avec les multiples tempêtes d’ouest qui ont affecté la Bretagne, la déviation entre les deux postes est caricaturale. En janvier 2014, les vents les plus nombreux et les plus forts proviennent de SW et de S-SW à Bard alors que cette direction est complètement remplacée par une dominante de franc sud à Saint Héand. La composante secondaire de NW à Bard disparait aussi à Saint Heand où on remarque une recrudescence de sud-est totalement absente à l’autre poste. Autre exemple flagrant décembre 2013, à Bard, la direction dominante est WSW pour les vents de vitesse modérée et de SW pour ceux de plus de 29 km/h. Là encore à Saint-Héand, ces directions sont totalement déviées et remplacées d’un côté par le nord pour les vitesses modérées et le plein sud pour celles plus élevées. Ce même mois, les tempêtes océaniques sont aussi déviés. Le 24 décembre 2013, la vitesse maximale est de 108 km/H à Bard pour une direction de SSO alors qu’elle est de 97 km/h à Saint Héand pour une direction de SSE. La domination pendant ces deux mois d’une influence d’ouest sur la France, est encore visible à Bard, et elle disparait totalement à Saint Héand avec en remplacement une circulation méridienne de l’air. Ceci montre bien la déviation maximale sur les vents d’ouest et elle s’effectue entre les monts du Forez et les monts du lyonnais et du Pilat.

Au contraire lors des mois où la circulation atmosphérique est naturellement méridienne la déviation est moins sensible. Comme l’air arrive selon une direction proche de celle des reliefs, il s’engouffre dans les couloirs correspondants sans vraiment en changer. C’est par exemple le cas lors du mois de juillet 2014 marqué par l’arrivée de très nombreuses perturbations de nord ou nord-ouest. Saint-Héand n’introduit qu’une légère composante secondaire de sud invisible à Bard, sinon ce sont les deux roses les plus proches avec une dominante de N-NW. En août le mois subit des influences septentrionales de nature plus anticyclonique. Les différences sont un peu plus grandes, là encore saint Héand ajoute une fréquence de vents de sud qui n’existe pas à Bard. Enfin en septembre affecté de nombreux vents de sud après le 15, la composante d’origine méridionale est très marquée à Saint Héand et beaucoup plus discrète à Bard. Ceci signifie que le vent de sud qui redescend du Pilat affecte plus Saint Héand que Bard un peu à l’écart à l’ouest. Ces différences sont des détails lors de ces mois à circulation atmosphérique méridienne

La déviation des vents d’ouest en France et leur moulage sur les axes des reliefs méridiens s’effectue en grande partie sur la région stéphanoise entre les monts du Forez et du Pilat !

Gérard Staron vous retrouve samedi sur radio espérance pour la 999ème Bonne semaine…

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14 octobre 2014 2 14 /10 /octobre /2014 11:56

Prévision du 15 au 19 octobre 2014

Nous restons dans une opposition entre une dépression atlantique très creusée et un anticyclone continental tenace au-delà des Alpes , avec un très léger changement , dans les prochains jours l’air froid véhiculé par la dépression ne devrait plus atteindre la Méditerranée.

Ceci enlève le caractère dangereux des précipitations, mais ne les fait pas disparaitre. Dans cette période elles intéressent plus la bordure océanique des Combrailles au Roannais et ses reliefs, les monts volcaniques auvergnats, le haut Forez et les monts de la Madeleine et enfin le Haut beaujolais et les monts de Tarare

Le vent du sud ou de sud-ouest sera toujours dominant, globalement modéré

Les températures restent élevées pour la saison : relative douceur matinale et maximums vers 20° dans les dépressions

Mardi :

Il se confirme que les dernières pluies qui remontent de Méditerranée sont poussives, elles atteignent encore l’axe du Mézenc au Pilat mais au-delà il ne subsiste plus que les restes d’humidité et de nuages

Vent du sud modéré

Températures maximales proches de 20° dans les dépressions

Mercredi :

La nouvelle perturbation passe au nord, ses précipitations intéressent surtout les monts du Beaujolais et de Tarare, l’ensemble des secteurs sous influence océanique et semblent peu pénétrer dans le sud de nos départements et leurs bassins

Fraicheur matinale modérée sur les plateaux et maximums sans changement , vers 20° dans les dépressions

Vent du sud faible et risque de brouillards ou stratus matinaux

Jeudi :

La nouvelle perturbation pluvieuse de sud-ouest vient buter sur les reliefs volcaniques auvergnats et continuer sa route en arrosant surtout la bordure nord et les montagnes d’influence océanique. La pénétration dans le sud de nos départements et ses bassins est faible

Températures sans changements, légère hausse des minimums, et maximums toujours vers 20° dans les dépressions

Le vent du sud commence à forcir en fin de journée

Vendredi :

Après l’élimination de l’humidité de la veille, pas de précipitations

Les températures sont en légère hausse : douceur matinale plus marquée sur les plateaux, maximums nettement au-dessus de 20° dans les dépressions

Le vent de sud-ouest du nord de la France est dévié par les reliefs en sud en dessous d’une ligne Clermont-Feurs en perdant de sa force

Samedi :

Assez belle journée

Pas de précipitations, le vent de sud forcit dans la journée

Si les minimums baissent un peu sous un ciel plus dégagé, les maximums continuent leur hausse en approchant les 25° dans les dépressions les plus chaudes

Dimanche :

Pas de précipitations, les nouvelles pluies qui remontent de Méditerranée ne semblent pas en mesure de dépasser le Mézenc dans notre région, seuls leurs nuages continueront un peu au-delà

Vent du sud assez fort

Températures sans changement, douceur matinale et maximums élevés pour la saison

La situation de dimanche laisse présager le retour de nouvelles grosses pluies méditerranéennes la semaine prochaine : à confirmer

Gérard Staron

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13 octobre 2014 1 13 /10 /octobre /2014 21:27

Avec plus de 35 autres postes des départements de la Loire et du Rhône, vous pourrez trouver ces observations dans le Bulletin n°104 de l'AMRL qui vient de paraitre

Vous y trouverez les articles habituels de notre association ....

sur la répétition des grosses pluies cévenoles

sur le bilan de l'eau ou le jour le jour du mois de septembre

A Saint Etienne, septembre a été un mois relativement chaud , avec 1.6° de plus que la moyenne depuis 2006, mais 2011 et 2006 ont connu un mois de septembre plus chaud

le seule record concerne la faiblesse de la pluviométrie !

Gérard staron

           date               min                                      max               P
1-sept-14 10,9 20,7  
2-sept-14 9,3 23,2  
3-sept-14 10,5 21,0  
4-sept-14 9,7 27,1  
5-sept-14 14,8 28,5  
6-sept-14 14,6 26,5  
7-sept-14 13,5 29,0  
8-sept-14 15,5 30,1 1,8
9-sept-14 17,2 21,9  
10-sept-14 15,5 24,8  
11-sept-14 13,5 22,1  
12-sept-14 10,2 20,3  
13-sept-14 8,9 20,5  
14-sept-14 10,7 23,5  
15-sept-14 11,8 25,7 1
16-sept-14 11,6 27,2  
17-sept-14 18,0 26,6 0,1
18-sept-14 17,6 25,5 5,8
19-sept-14 15,1 24,6 0,1
20-sept-14 13,5 27,0 1,7
21-sept-14 13,7 24,3 1,8
22-sept-14 12,2 18,7  
23-sept-14 6,9 20,0  
24-sept-14 8,4 15,9 2,2
25-sept-14 7,9 16,3  
26-sept-14 5,2 19,6  
27-sept-14 7,6 23,2  
28-sept-14 8,5 25,5  
29-sept-14 14,6 20,4 1,5
30-sept-14 15,4 20,7 0,5
moyenne 12,1 23,3 16,5
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12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 20:16

Le Pilat semble plus ou moins stopper les grosses pluies actuelles qui remontent de Méditerranée

c'était un peu le cas de celle de jeudi et vendredi :

Montregard (mont du Vivarais au sud) :110 mm

Saint Etienne ( retombée septentrionale ) : 74.6 mm

c'est encore plus visible ce dimanche

Montregard : 37.5 mm ( dont 8.5 mm en 5 mn vers 17 h ) pluies non terminée

Saint-Etienne: 5 mm et toujours rien de nouveau

Si besoin on peut ajouter cette photo prise vers Saint-Just-Malmont avec Pilat à droite et la retombée Forézienne à gauche et l'arc en ciel reliant les deux !

Gérard Staron

Le Pilat stoppe les grosses pluies méditerranéennes!
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11 octobre 2014 6 11 /10 /octobre /2014 18:59

Chronique N°997

Le problème du moment concerne la répétition des grosses pluies cévenoles sur le Languedoc qui en a déjà subi 4 consécutives :

Celle du 16 au 18 sur les premiers contreforts des monts de Lacaune et des Cévennes avec localement plus de 400 mm en 5 jours sur ces reliefs et même 504 mm à Saint Gervais sur mare dont nous avons déjà traité

Celle du 28 et 29 sur l’agglomération de Montpellier, où il est effectivement tombé 300 mm en 24 heures dont 93 mm en 1 heure 184 mm en 2 heures et 247 mm en 3 heures dont nous traitions la semaine dernière

Celle de la nuit de lundi 6 à mardi 7 octobre dans un secteur proche au nord de la capitale languedocienne où Prades le lez a reçu 262 mm en 24 heures. Grabels, Juvignac et le stade de la Mosson ont été très affectés.

Il convient de noter qu’au fil de ces trois épisodes méditerranéens l’espace géographique concerné s’est réduit progressivement ainsi que les quantités de pluviométrie déposées au point de se limiter à un espace très localisé dans le dernier du début de cette semaine.

Par ailleurs rien ne dit que cette répétition de grosses pluies soit terminée. Une nouvelle était en cours d’approche en fin de journée de jeudi et a sévi sur le Gard dans la nuit de vendredi à samedi. Une semble arriver en fin de week-end avec des intensités pluviométriques et une localisation géographique encore à préciser, peut-être sous réserves, plus centrée sur les Cévennes !

Une suite de grosses pluies méditerranéennes catastrophiques est un phénomène habituel dont je signale moult exemples dans mon livre de 2003 « le ciel tomberait-il sur nos têtes » On constate deux types d’enchainements

Le premier correspond à une même perturbation qui dans sa progression connait plusieurs paroxysmes pluvieux. Le cas que je signale souvent est celui du 22 au 25 septembre 1993 qui commence sur le limousin , connait un premier paroxysme sur les Cévennes dans la matinée du 22 avec de grosses crues sur les rivières qui en descendent, la calamité se déplace ensuite sur la Drome en début d’après-midi, affecte la région d’Aix en Provence et de Pertuis en Soirée, passe ensuite sur la Corse et la ligurie le 23, avant de continuer dans la plaine du Pô et de revenir sur les Alpes en passant par-dessus pour atteindre la Maurienne en France et surtout la ville de Brigg en Suisse détruite par une coulée descendant du Simplon

Le deuxième enchainement plus courant correspond à une suite de perturbation qui viennent s’empaler dans le même obstacle pour donner des calamités sur des zones proches

Par exemple la catastrophe de Vaison la Romaine du 22 septembre 1992 avait été précédé la veille d’une grosse pluie sur les Cévennes et suivie quelques jours après ( le 26 septembre ) de nouvelles inondations sur la haute vallée de l’Aude à Reines les bains et Couixa et enfin du 3 au 6 octobre par des grosses pluies sur la côte d’azur

De même la catastrophe de Nimes du 3 octobre 1988 avait été suivie de très grosses pluies sur l’isère le 9 avec des problèmes pour les routes et voies ferrées et enfin le 11 octobre la Drome et l’Ardèche sont concernés

Certains de ces enchainements affectent l’ensemble du Bassin méditerranéen. En 2000 on commence par la catastrophe du camping de Calabre début septembre, on continue ensuite par l’inondation de Marseille du 19 septembre , la troisième affecte les Cévennes les 28 et 29 septembre , la quatrième concerne à la mi-octobre la Côte d’azur, la plaine du Po et la retombée italienne des Alpes et la 5ème le levant espagnol.

Les incident isolés sont rares comme la crue de la Loire de septembre 1980, par contre je pourrais multiplier les exemples anciens ou récents de ces séries qui concentrent plusieurs événements sur une période assez courte, j’aurais pu citer novembre 1951, octobre 1960, d’août à novembre 1963, septembre et octobre 1965, octobre et novembre 1976.

La seule variante de ce début d’automne est la propension de frapper au même endroit 3 fois de suite alors que souvent la localisation géographique frappe un panel de régions plus éloignées ! Ces répétitions sont à relier à la persistance de la situation atmosphérique.

Sur les trois éléments qui constituent une grosse pluie méditerranéenne quel est le plus persistant ?

Il faut d’abord une descente froide qui atteigne la Méditerranée

Il y a eu celle du 15 qui donne les pluies du 16 au 19, celle du 26 et 27 qui sont arrivés sur Montpellier le 29, et celle du 6 qui est arrivé le 7 sur l’Hérault. Elles paraissent plutôt poussives, par exemple celle qui fournit les pluies les plus importantes de Montpellier est à peine visible sur les cartes météorologiques dans une ambiance anticycloniques ! Celle qui descend le 6 octobre est beaucoup plus forte avec une dépression qui commence à 980 hpa sur l’Islande pour arriver à 985 hpa au sud de l’Irlande ! La descente d’air froid est le facteur déclenchant, mais sa force ne semble pas déterminer l’intensité ni la localisation des pluies ultérieures

J’ai entendu évoquer la chaleur de la Méditerranée qui serait cette année particulièrement élevée ! La « grande bleue » est toujours très chaude à l’arrière-saison. Pour les 10 ans de 1989 à 1999, ses eaux de surface moyennes sur la partie occidentale atteignent 25° pour l’ensemble d’Août, 24° pour Septembre et 21° pour octobre. Or en ce début d’octobre ses eaux sont comprises entre 22° le long des côtes du Languedoc à la mer d’Alboran et 24° le long des côtes du Maghreb. Les 25° ne concernent que la Méditerranée orientale le long du sud de la Tunisie et de Libye. Au degré près, on se trouve dans une situation normale dans la première partie de l’Automne car les masses pluvieuses ont remonté chaque fois le long des côtes ibériques les plus fraîches actuellement. La grande bleue n’est dans ce type de situation qu’une réserve d’humidité illimitée pour recharger les masses nuageuses !

Le troisième élément correspond aux hautes pressions derrière les Alpes qui bloquent les pluies. Elles sont en place depuis la mi-septembre avec un chevauchement au sol de l’anticyclone d’Europe centrale et au-dessus en altitude les hautes pressions subtropicales remontant de Tunisie. Ceci les rend très stable et solide. Dans les trois grosses pluies du début de cet automne, cet aspect prend une localisation géographique identique, la limite de la masse anticyclonique se moulant sur l’arc alpin. C’est très net du 16 au 19 septembre, puis les 28 et 29 septembre et enfin le 7 octobre. Entre ces dates et après la dernière, les hautes pressions renforcent de plus en plus leur présence. Tant que cette barrière subsistera, les perturbations renforcées d’humidité sur la grande bleue stoppées dans leur progression remonteront, tant que la limite des hautes pressions sera stable sur le massif alpin, cette remontée se fera un peu plus à l’ouest selon un axe du Languedoc aux Cévennes et peut être au délà, avec un vent du sud préalable.

La différence entre les épisodes à répétition actuels sur le Languedoc et beaucoup d’enchainements calamiteux pluvieux méditerranéens, c’est que souvent le blocage par les hautes pressions change d’endroit, soit avec des phases de reculs successifs face à la progression de la même perturbation, soit avec des phases allers et retours du blocage à chaque perturbation.

Cette année, le blocage a été stable géographiquement, hélas pour le Languedoc !

Gérard Staron vous donne rendez-vous samedi sur Radio Espérance, bonne semaine

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Climat de la Loire: Effet de couloir p 194

Climat de la Haute-Loire:

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