Nuages du matin (7-10/08/2011)
Après l’arrosage de la nuit de samedi à dimanche 7 aoüt , de nombreuses nébulosités ont gêné le retour du soleil jusqu’au jeudi 11 août.
Pendant toutes ces journées, une couverture nuageuse abondante occupe le ciel le matin, parfois plus, et il faut atteindre une heure assez avancée pour que les rayons du soleil ne réussissent à percer.
La situation s’est toutefois améliorée progressivement d’un jour à l’autre dans les régions de l’est du Massif central.
Dimanche les nuages ont continué toute la journée à encapuchonner à partir de 1100 mètres les reliefs des monts du Vivarais au Pilat comme ceux du Mézenc aux monts du Forez. La situation était même plus nébuleuse sur la retombée en direction de la vallée du Rhône car en plus il s’ajoutait un brouillard dense qui remontait les pentes du plateau d’Annonay en direction de Saint Bonnet le froid ou de La Louvesc. Cette situation était totalement inverse à l’habituelle, puisque le versant vellave des monts du Vivarais qui accumule d’habitude la grisaille était relativement plus dégagé que son homologue rhodanien si lumineux et ensoleillé.
Lundi, la journée a débuté avec une couverture nuageuse très dense, qui n’a laissé passer quelques rayons du soleil qu’à partir de la mi-journée sur les départements hauts ligériens.
Mardi, il en a été de même, Avec une couche plus épaisse le matin et plus lente à se dissiper. A 16 heures, la nébulosité atteignait encore 7/8ème, pourcentage du ciel recouvert, sur une grande partie de la France, les Pyrénées, le Massif central avec un débordement important sur ses faces occidentales et septentrionales jusqu’au Nivernais, tous le nord et l’est du pays avec même une couverture du ciel totale de 8/8 sur le versant occidental des Vosges (Luxeuil) et du Jura (Besançon)
Mercredi, Comme vous avez déjà pu le lire sur mon blog, outre des nuages d’altitude assez élevés sur les crêtes des monts du Vivarais, des phénomènes de brouillards ont affecté la matinée. Je les ai signalé jusque vers 9h 30 sur le bassin du Lignon vellave. Mais on les retrouve sur l’ensemble de la vallée de la Loire jusqu’au Nivernais, à 6h à Nevers, de 6h à 9 heures à Saint Yan. La nébulosité est presque complète à Saint Etienne Bouthéon (7 sur 8) à 7 et 8 heures. Par contre l’ensemble du pays connait déjà un ensoleillement bien plus tôt que la veille sauf dans une moindre mesure du pied des Ardennes à celui des Vosges.
Enfin jeudi quelques nuages d’altitude ont été vite dissipés avec un ensoleillement presque continu sur l’est du Massif central. La nébulosité montre autant à 9 heures, à midi qu’à 16 heures, un ciel presque totalement dégagé sur la moitié sud de la France. Par contre il en était tout autrement de la Bretagne à l’Alsace avec un ciel totalement bouché le long des côtes de la Manche.
Mais vendredi, les nuages d’altitude reviennent.
A-t-il donc fallu 5 jours pour éliminer l’humidité accumulée à la fin de la première semaine d’août ?
Il est vrai que l’arrosage de la nuit de samedi à dimanche a été particulièrement copieux. Il a déposé plus de 15 mm de la région Toulousaine au nord-est de la France en traversant le Massif central. Outre les 16 mm et 20.8 mm que j’ai recueilli à Montregard et Saint Etienne, il convient de noter 24mm à Lyon, 26mm à Dijon, 39 mm à Nevers, 29.9 mm à Langres et plus de 20 mm en Alsace et Lorraine.
Cette pluie a été le point d’orgue d’une série de précipitations commencées le 2 août avec l’orage du Limousin qui a laissé 45.1 mm à Limoges et 26.6mm à Guéret. Certaines régions ont reçu de véritables déluges depuis le début août comme Nancy Ochey avec 79.7mm alors que d’autres ont connu la pluie tous les jours de la décade comme à Charleville Mézières. Les champignons ont pu pousser, avec le loup des comptines, sur les Ardennes.
Ces arrosages se sont cumulés avec une chute très sensible des températures. Entre le samedi et le lundi, la baisse des maximales varie de 4° à Lyon à près de 10° à Rodez et Albi, celle des minimales est bien plus importante. Dans le nord-est du Massif central, en liaison avec un vent du nord tenace, il s’agit d’une véritable descente aux enfers. A Clermont Ferrand, elles passent de 17.6° le 6 à 14.7° le 7, 13.9° le 8, 9.6° le 9 et 8,6° le 10. Dans le secteur, Vichy descend de 17.1° à 6.6° et à Saint Yan Paray le Monial de 16.3° à 7.2°.
Si la pluie a apporté la matière première avec l’humidité qui a humecté un sol assez chaud, la baisse des températures a diminué d’autant le niveau à partir duquel la vapeur d’eau franchit son point de condensation dans l’atmosphère. En effet selon les lois de la physique, plus la température de l’air est basse moins il peut contenir de vapeur d’eau sans se condenser et inversement. Le retour d’une très grande fraîcheur matinale a accentué ce phénomène en fin de nuit, donc ne pas s’étonner de voir apparaitre une forte nébulosité matinale avec des brouillards. Le phénomène s’est poursuivi tant que les températures minimales ont baissé, soit jusqu’à mercredi dans le bassin de la Loire amont. Il a cessé à partir du moment où elles ont commencé à se relever et avec la diminution de l’humidité du sol. Ceci s’est accompagné de phénomènes de rosées qui ont décliné au fil des jours de lundi jusqu’à jeudi. Une surprise attendait les imprudents qui ont foulé le matin les gazons jusqu’à mercredi au moins ! Dans la journée, la remontée des températures dispersait partiellement cette nébulosité.
Dimanche, la forte pluviosité a débordé dans la vallée du Rhône. Nîmes a reçu 39 mm. Sur une région auparavant très chaude, les réactions du sol à l’humidité et de l’atmosphère à la baisse des températures ont été d’autant plus fortes et expliquent cette anomalie d’un brouillard qui remontait du versant méditerranéen des monts du Vivarais dans l’après-midi de Dimanche !
Le vent du nord persistant a aussi contribué à plaquer ces nuages contre tous les reliefs qui se présentaient à lui et une région sensible est encore le haut bassin de la Loire.
Naturellement il s’est ajouté à cette nébulosité que l’on peut qualifier d’autochtone, celle liée aux diverses perturbations qui ont traversé la France du nord, lundi et mardi. En fonction des conditions aérologique, les nuages sont plaqués au sol avec des brouillards ou ont constitué autant de nappes à des altitudes différentes. En dépit de ces variantes, même en plein mois d’août, il a fallu 4 jours pour faire disparaitre les conséquences atmosphériques d’un gros arrosage doublé d’une baisse des températures minimales.
Bonne fête de l’Assomption …